Vendredi le 26 novembre dernier avait lieu la seconde édition en présentiel du Slam Poésie Trois-Rivières. Effectivement, l’édition 2020 avait été annulé, Covid-19 oblige, mais avait laissé place à deux éditions internet et à la publication d’un fanzine collectif. Le tout s’est déroulé au café de la coopérative Le 507, sur la rue St-Georges, à Trois-Rivières.
Une soirée qui affiche « COMPLET »
Le Slam poésie est né de l’initiative de trois trifluviennes : Jolianne, Coralie et Anick. Les organisatrices ont démarré l’évènement alors que la salle était remplie. Elles devaient même refouler les retardataires à la porte. C’est ainsi, dans une ambiance chaude et festive, que les récitals ont pu commencer. Ce sont ces mêmes trois organisatrices qui ont lancé le coup d’envoi en récitant un poème collectif.
Une vingtaine d’artistes invitéEs
Une vingtaine de personnes avaient répondu à l’appel pour lire leurs poèmes devant public. CertainEs étaient des visages bien connus de la scène poétique trifluvienne, d’autres s’essayaient à la lecture publique pour la première fois. Les organisatrices n’avaient pas menti en affirmant que cette seconde édition promettait plus de diversité. En effet, plusieurs voix, aussi différentes les unes des autres, ont su se faire entendre. Que ce soit par la forme des textes, les sujets ou l’origine des participants et participantes, il y en avait pour tous les goûts!
L’ordre des lecture se fit au hasard par la pige dans un chapeau. Le premier artiste, Froslin Bruel, livra un slam puissant, un cri du cœur pour une Afrique meurtrie et exploitée. Dans ce registre, la salle eu également droit à un texte récité de tête apr King Maliba, qui prenait la forme d’une invective au président d’un pays d’Afrique. En somme, un appel au réveil du peuple, face à la détresse dans laquelle il croupit.
Des formes et des fonds diversifiés
Également, certains et certaines proposaient des textes plus intimes. Par exemple, Henrick Bendwell qui récita un texte concernant l’assassinat de son cousin. Plus spécifiquement, son poème concernait la censure qu’il avait encouru lors de son témoignage au procès du meurtrier. Le dernier vers vaut la peine d’être cité : « Je sais pas trop comment conclure. Probablement trop brusquement, comme sa vie s’est finie ».
Autre point fort, Élisabeth Morin qui livra son « Évangile selon moi ». Il s’agissait d’un excellent texte, plein d’esprit et d’humour, qui utilisait l’iconographie catholique pour parler d’une rupture amoureuse.
Également à noter, Marie-Christine Turcotte, qui disposa des pots mason sur scène. Plus tard dans le poème, le public compris qu’il s’agissait de son cerveau, son coeur, ses pieds et ses mains qu’elle livrait tout entiers à l’élu de son coeur.
Pour finir, notons la présence sur scène de Paul Dallaire, poète de la région bien connu pour son usage rythmé des allitérations. Cette technique lui permet une présence sur scène inégalé. En effet, la foule s’est même mise à taper du pied, tant les sonorités pouvaient rappeler la cadence d’un rigodon.
Magali Boisvert, ancienne rédactrice en chef du Zone Campus, était aussi présente à la soirée. Cette dernière fit la lecture du poème « la vérité ». Il s’agissait d’un poème s’adressant aux homme qui croient avoir raison lorsqu’ils ont raison des femmes.
Rappelons que la soirée s’est déroulé en plein confiance. Les organisatrices ont attesté que l’évènement se déroulait sur un territoire autochtone non cédé. Par la suite, elles ont affirmé leur volonté de faire du Slam Poésie un évènement inclusif et un safe space. D’ailleurs, elles travaillent présentement sur une politique anti-harcèlement, et l’une des organisatrices s’est présentée comme personne ressource en cas de problème.