C’est au mois de novembre dernier que Karim Ouellet a lancé son deuxième album en carrière, Fox. Présentation d’une étoile montante qui n’a rien de commun.
Bien qu’il ne soit qu’au début de la vingtaine et armé de seulement deux albums, Karim Ouellet est en train de se faire une place bien à lui dans l’univers musical québécois. Finaliste aux Francouvertes en 2011, il a été sacré Révélation musicale Radio-Canada 2012-2013 aux côtés de Lisa Leblanc.
Guitariste, mélodiste et parolier extraordinaire, sa voix charme à coup sûr, rappelant les envolées vocales du chanteur français -M-. Il faut dire que son parcours de vie est des plus singuliers, contribuant possiblement au mélange de cultures qu’il reflète.
De partout jusqu’ici
Originaire de Dakar, il a grandi entre le Canada, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie. Maintenant établi à Québec, il est tentant de lui demander si tant de voyages ont influencé la diversité de sa musique. «Je ne peux pas aller dans un seul genre musical et être heureux. Je mélange tout ce qui me plait et je vais chercher ça au fond de moi», répond-t-il simplement. Ce mélange, on l’entend amplement en écoutant ses deux albums puisqu’il passe du folk au reggae en passant par l’électro et la pop.
D’ailleurs, certains de ces styles ont été expérimentés à travers plusieurs collaborations qu’il a faites à travers les années. En effet, Karim Ouellet est un membre fondateur et participant du collectif hip-hop Movèzerbe. Pour lui, les collaborations sont importantes puisqu’elles lui permettent d’explorer d’autres univers et de rester connecté avec le plaisir de la musique.
Fox : La continuité de la fable
C’est avec ses textes aux allures de contes qu’il s’est fait connaître en 2011 en présentant son premier album intitulé Plume. Lui-même le considérait comme une fable, une expédition dans différents univers, passant des monstres jusqu’à Satan. Pour son deuxième opus, il a voulu être plus terre-à-terre, mais tout en gardant l’aspect surnaturel.
La différence entre les deux albums est principalement dans le processus de création : «Fox est plus ramassé, contrairement à Plume, qui était plus spontané. Avec Fox, il y avait une question un peu plus sérieuse. Je revenais plusieurs fois sur les textes et je les travaillais plus que sur le premier album. La spontanéité avait tout de même une place, mais avec un côté plus mature.»
Effectivement, c’est un Karim Ouellet plus posé que l’on retrouve sur son deuxième album. Avec l’aide de Claude Bégin aux arrangements, les mélodies coulent sous différents styles, mais reviennent toujours à une pop assumée et rafraichissante. Guitare, cordes, cuivres, piano, chœurs, électro; on y retrouve de tout et ce, dans un parfait accord.
Les fans de Karim Ouellet ne seront pas déstabilisés par Fox puisqu’il signe une belle continuité avec Plume, sans tomber dans la répétition. Chose sûre, nous n’aurons pas fini d’entendre parler de ce prodige musical de Québec qui entamera sa tournée québécoise sous peu.