
Le 28 février dernier, l’auteur-compositeur-interprète Damien Robitaille était de passage à Trois-Rivières à la salle Anaïs-Allard-Rousseau dans le cadre de la tournée de son dernier album, Omniprésent.
Si, la veille du spectacle, la grande tempête avait baissé le moral de certains, Damien Robitaille s’est fait un devoir de chasser ces idées noires. Avec son décor qui nous transportait humoristiquement dans un genre de Club Med, il n’en manquait que peu pour se croire en croisière dans le sud. C’est dans cette ambiance chaleureuse qu’il a performé devant une salle comble à la Maison de la Culture.
Critiques mitigées, spectacle réussi
Il faut dire que l’accueil du troisième album de Damien Robitaille ne s’est pas fait aussi chaudement que prévu. Effectivement, plusieurs critiques musicales ont été déçues de l’allure de son troisième opus. Il faut mentionner qu’avec son deuxième album, Homme autonome, le chanteur avait développé un personnage charmeur efficace qui tanguait vers le crooner, mais sans pour autant mettre de côté les textes recherchés. Avec Omniprésent, on lui a reproché d’avoir trop exploité son personnage au détriment de sa qualité musicale et parolière.
L’album est assurément plus chaleureux que les autres avec ses sonorités de tamtam et ses rythmes endiablés. Il incarne un Michel Louvain moderne et l’assume amplement. Et bien que les critiques se soient montrées plus froides, le public, lui, était certainement au rendez-vous. Même avec un album moins efficace que son deuxième, Damien reste une bête de scène qui ne manque pas de faire passer un bon moment à son public.
Charmante croisière
Durant la soirée, Damien s’est efforcé de plaire à tout le monde en divisant son spectacle en deux parties distinctes. La première était toute dédiée à son récent album, empruntant un décor ludique aux pays du sud. Nous pouvions donc voir des banderoles lumineuses fantaisistes accrochées en hauteur, ainsi que des hélices d’avion tout aussi lumineuses à l’arrière de la scène. De plus, il était accompagné de quatre musiciens, dont un aux percussions exotiques.
Son air charmeur a fait fondre les plus résistantes et ses clins d’œil à la foule ont scellé le sort de la soirée : la légèreté et l’humour prendraient toute la place.
Attriqué d’une chemise à fleurs agilement agencée à un chapeau d’été, il a enfilé les «chansons soleil» d’Omniprésent avec l’aisance qu’on lui connaît bien. Son air charmeur a fait fondre les plus résistantes et ses clins d’œil à la foule ont scellé le sort de la soirée : la légèreté et l’humour prendraient toute la place. Avec une performance fidèle à ses disques, le public a pu chanter avec lui Ta maman m’amadoue, Quelles sont les chances et Exotique. Musicien polyvalent, il passait de la guitare sèche à l’électrique ainsi qu’au piano.
Retour aux sources
La deuxième partie a été plus sobre, mais pas pour autant moins énergique. Traquant sa chemise fleurie pour un complet veston noir décontracté, il était accompagné d’un jeu de lumière misant moins sur les banderoles et plus sur une scénographie traditionnelle. C’est aussi durant la deuxième partie qu’il a joué les chansons de ses albums précédents. Il en a d’ailleurs modifié quelques-unes, dont Mètre de mon être et Porc-épic, refait à saveur haïtienne, en l’honneur du temps qu’il a passé là-bas dans le cadre d’un documentaire. Pour combler les conservateurs, il a fait Casse-tête, Homme autonome, Je tombe et On est né nu durant la dernière heure.
En gros, c’est un méli-mélo plus que jovial que Damien Robitaille a présenté aux spectateurs trifluviens. Peu importe la popularité de ses albums, il restera toujours une bête de scène que l’on ne se fatiguera pas de voir en spectacle. Si vous l’avez manqué à Trois-Rivières, vous pourrez vous reprendre lors de son passage à Shawinigan le 20 avril prochain à la salle Philippe-Filion.