Au terme de la table ronde organisée par Patricia Powers le 26 mars dernier, l’auditoire de la cafétéria du pavillon Albert-Tessier de l’UQTR est ressorti avec plusieurs questions de réflexion quant à l’avenir du livre, mais les personnalités réunies se disaient toutes optimistes.
Précédant la tenue du Salon du livre de Trois-Rivières, cet échange a permis aux invités d’exposer leurs points de vue autour du thème choisi: Sommes-nous alarmistes quant à l’avenir du livre au Québec?
Les thèmes abordés ont été la popularité grandissante des livres numériques, le nombre croissant d’auteurs qui s’autopublient, la nouvelle législation influençant le prix unique des livres, la transformation des droits d’auteur, le rôle des librairies qui ne cesse de changer ainsi que la nouvelle génération d’auteurs publiant uniquement sur Internet.
La table ronde a accueilli les participants suivants: Michel Châteauneuf, écrivain et enseignant en littérature au Collège Laflèche de Trois-Rivières, Sébastien Dulude, écrivain et étudiant au doctorat en lettres à l’UQTR, Lucie Lachapelle, directrice au développement à la Coopsco Trois-Rivières, Jacques Lemieux, professeur associé au Département de lettres et communication sociale de l’UQTR et au Département d’information et de communication de l’Université Laval, ainsi qu’Antoine Tanguay, président et directeur de l’édition chez Alto.
Tous les intervenants ont soulevé des enjeux sur lesquels se pencher quant à l’avenir du livre, mais la réponse était claire: le livre n’est pas en péril.
Sommes-nous alarmistes?
Tous les intervenants ont soulevé des enjeux sur lesquels se pencher quant à l’avenir du livre, mais la réponse était claire: le livre n’est pas en péril.
Pour le doctorant Sébastien Dulude, il y a lieu de s’inquiéter de la standardisation, surtout dans le cercle de la poésie dans lequel il s’inscrit. Cependant, même s’il se disait préoccupé, il demeure «absolument confiant que le territoire du livre n’est pas en danger d’extinction».
Monsieur Tanguay a quant à lui souligné les changements réels de l’industrie, mais il affirme que, de façon générale, la structure en place est stable et forte, et qu’il suffit de la nourrir et de montrer un visage souriant. «Il n’y a pas d’alarme à sonner lorsqu’il n’y a pas le feu», a-t-il ajouté, agacé par le terme ²alarmiste².
Stimuler le lectorat
L’avenir du livre se situerait dans la stimulation de l’intérêt général pour la lecture. Il semblerait que ce ne serait pas tant le nombre de lecteurs qui aurait diminué que le nombre de livres consommés.
Selon Monsieur Dulude, le problème, si problème il y a, en est un de fond: «Les gens confondent souvent le divertissement à l’expérience particulière de vivre un moment d’art».
La qualité ne passe pas par l’autopublication
Les deux auteurs présents ont mentionné l’importance d’avoir des mécanismes qui donnent une garantie de qualité afin de ne pas décourager les gens face à la trop grande quantité d’ouvrages.
Les invités présents étaient d’accord sur le fait qu’une maison d’édition permet un lien de qualité entre un livre et son public. La médiation est donc importante à l’accessibilité des œuvres et au maintien de la diversité.
La segmentation du marché
Madame Lachapelle a insisté sur l’importance que les libraires créent des partenariats avec des maisons d’édition choisies afin de développer un marché de niche, sans chercher à avoir la sélection de livres la plus grande.