Tomas Jensen à la salle Louis-Philippe-Poisson: Déconstruire les formes du spectacle traditionnel

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Tomas Jensen était de passage à la Maison de la culture de Trois-Rivières le mercredi 20 novembre dernier. Photo: Courtoisie
Tomas Jensen était de passage à la Maison de la culture de Trois-Rivières le mercredi 20 novembre dernier. Photo: Courtoisie

Le 20 novembre dernier, l’auteur-compositeur -interprète Tomas Jensen s’est présenté sur les planches de l’intime salle Louis-Philippe-Poisson de la Maison de la culture de Trois-Rivières. Il y a interprété les chansons de son dernier album intitulé Plus personne. Lors de cette soirée, il a fait plonger son mince public dans un univers totalement dérangé et disjoncté de la réalité.

L’artiste s’est présenté sur scène accompagné de deux musiciens, Némo Vanba aux percussions, à la trompette et à la guitare électrique, et Blaise Margail au trombone, à la basse et aux beatbox humain. Le registre des chansons était extrêmement diversifié. Parfois, le spectateur avait l’impression d’assister à des chansons folkloriques, ce qui a été le cas avec Montréal, tandis que deux chansons étaient en espagnol et incitait l’audience à danser. Cette variation dans le registre des chansons était perturbante, parce que les spectateurs avaient l’impression par moment que l’artiste ne faisait que chanter de la poésie doucement, notamment dans la chanson Ma littérature, alors qu’à d’autres moments, les percussions, les bruits et les sons anormaux dictaient l’allure et l’ambiance du spectacle.

Ce changement de registre n’était pas un hasard, car c’est une forme qu’apprécie beaucoup Tomas Jensen. «Ce que j’aime bien, ce sont les contrastes, les contradictions, mentionne-t-il. Ces contrastes-là nous amènent à voir des choses qu’on ne voit pas autrement.» C’est frappant dans le spectacle, puisqu’il y a une grande énergie déployée pour mettre en place une déconstruction des formes traditionnelles du spectacle, c’est-à-dire que les bruits ainsi que les sons bizarroïdes alliés aux gestuelles corporelles des artistes sur scène tentent de briser le sens des paroles. Par contre, cela n’est qu’artifice, car les textes de ses chansons sont grandement pertinents et constituent le moteur du sens de sa musique. Ce sont des paroles qui sont extrêmement limpides, structurées et précises qui, agencées à une forme éclatée, amènent le spectateur dans un univers désarçonnant. «Pour moi, la forme est aussi un message», précise l’artiste. L’attentif pourra déceler quelques jeux de mots éparpillés dans les chansons. Pensons à la pièce Parfaite qui joue sur la sonorité du titre pour indiquer la beauté de la femme.

«Ce que j’aime bien, ce sont les contrastes, les contradictions.  Ces contrastes-là nous amènent à voir des choses qu’on ne voit pas autrement.» – Tomas Jensen

Un artiste globe-trotter

Tomas Jensen est né en Argentine, a vécu au Brésil et a grandi en France par la suite. Il s’est amené au Québec pour un voyage qui ne devait durer que six mois, mais il est tombé en amour avec l’endroit. Ça fait maintenant plus de treize ans qu’il est installé dans la belle province. «Je ne regrette pas d’être resté ici», dit-il.

Il a neuf albums à son actif, dont deux en solo: Face A face B paru en 2010 et Plus personne sorti en 2013. Son dernier album a été réalisé avec François Lalonde, une rencontre qui lui a permis d’explorer de nouveaux univers musicaux.

Pour plus d’informations sur les spectacles et la musique de Tomas Jensen, vous pouvez consulter le www.tomasjensen.com.

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