Tout est bizarre: La politique

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Ça sent les élections! J’adore les campagnes électorales, c’est un peu comme ma saison de hockey. Et malgré ma perpétuelle critique des politiciens et du système qu’ils portent, j’admire l’exercice du pouvoir en acte. C’est là un phénomène naturel, et bien naïf serait celui croyant que l’exercice du pouvoir se limite au cadre politique. Le pouvoir déborde les façades et les artifices, le pouvoir se joue en coulisse, le plus souvent dans des formes sournoises et cruelles, mais toujours où se trouve la richesse. Et ne croyez pas voir là une preuve de décadence de notre société, il en fut toujours ainsi, la rivalité et l’appât du gain nous sont constitutives autant que notre cœur qui bat. Néanmoins, il existe parfois de grands glorieux, des idéalistes incorruptibles qui savent manier l’interaction humaine, mais ils sont rares et le plus souvent finissent vaincus.

Précisons d’abord les termes. Il y a trois sens à donner à la politique. D’abord, en son sens large de politikos, nous parlons du cadre général d’une société, tout ce qui a trait au gouvernement et à la gouvernance. Ensuite, en son sens de politikè, nous parlons de l’art politique qui se réfère aux luttes de pouvoir, à la rhétorique et aux stratégies. C’est ce que nous nommons par l’euphémisme de pragmatisme. Finalement, en son sens de politeia, la politique fait référence à la structure, au cadre formel d’une communauté et aux rapports humains qui la portent. La politique, en ce sens, est ce qui est caractéristique de tout ce qui est collectif, une somme d’individus et le cadre de leurs actions. C’est dans l’optique de ce dernier point que la science politique peut prétendre s’élargir à tous les domaines d’une société, de l’économie à la sociologie.

Aussi, il y a un magnifique concept grec nommé bios politikos qui réfère simplement à l’action en société. Dès que l’on fait quelque chose et que d’autres en sont témoins, on fait de la politique. De plus, il est dit par de vieux sages grecs que ces actions publiques ne visent toujours qu’un seul but, la reconnaissance. Cela peut sembler tordu de réaliser que nos actes ont une valeur politique. C’est pourtant sur cette base argumentative que nos démocraties libérales modernes ont construit leur légitimité.

Anarchisme

J’ai du respect pour l’anarchisme, bien que je considère cette idéologie comme une utopie. Une société sans domination, sans exploitation et sans injustice, c’est un vœu pieux, mais trop déconnecté de la nature fondamentalement faillible de l’humain. Il y aura toujours l’injustice, il y aura toujours la rivalité, et la domination subsistera à jamais, ne serait-ce qu’en la différence des forces de caractère. Il y aura toujours des rusés mal intentionnés en recherche de reconnaissance, et ils s’appliqueront corps et âme à leurs œuvres, et ils triompheront. Les méchants gagnent le plus souvent, car ils se permettent les coups bas et la manipulation indue, chose que se refusera toujours le valeureux. Il suffit d’observer la cour d’une école primaire lors de la récréation; c’est le plus digne reflet de ce qu’est l’humanité. Les forts s’attaquent aux faibles, tous cherchent à ressembler aux autres et quelques-uns, les plus méchants sans doute, font la loi. Avec l’âge, nous devenons simplement plus hypocrites. Il faut donner le pouvoir aux rejets, au moins auront-ils appris l’humilité!

À l’éternelle question: «Est-ce que l’Humain est naturellement bon ou mauvais?», je répondrai qu’il est naturellement bon, mais que c’est la peur qui le corrompt.

Bref, l’anarchisme m’apparait donc comme une noble mentalité d’autogestion et d’organisation sociale, mais dans la pratique, ce n’est qu’un système de plus. Dans la pratique, que ce soit une monarchie, une démocratie directe ou une dictature du peuple, le pouvoir se joue en coulisse, les rapports de force existent et certains auront plus d’influence que d’autres … et ils seront parfois particulièrement ambitieux. Les systèmes ne sont que le cadre formel, les règles du jeu, et certains savent très bien jouer, qu’importe les règles.

La peur

À l’éternelle question: «Est-ce que l’Humain est naturellement bon ou mauvais?», je répondrai qu’il est naturellement bon, mais que c’est la peur qui le corrompt. Que ce soit la peur des autres, la peur de la différence, la peur d’être ridiculisé, la peur de perdre un proche ou la peur de manquer de quelque chose, c’est la peur qui fait faire l’ignominie. Voilà, c’est simple. Rousseau disait que c’est la société qui corrompt, mais je ne suis pas d’accord. À l’état de nature, tous devaient s’entretuer pour survivre et manger. Et ils s’organisaient en groupes, avec un chef, comme les primates. La société est venue avant l’individu, et c’est elle qui nous rend plus vertueux. Mais c’est la faim qui justifie les moyens. Au final, moins on a peur, meilleurs nous sommes. Mais si d’aventure s’abattait sur nous un contexte de survie, de désastre et de famine, tous s’entretueraient pour manger ou pour protéger leurs proches. C’est la peur en acte et on voit ça tous les jours aux nouvelles…

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