Le mercredi 20 septembre dernier, la première Tribune libre de l’année s’est déroulée à midi au 1012 Nérée-Beauchemin. Organisée par l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR), la conférence portait sur le financement des universités et était présentée par Martin Maltais, professeur en sciences de l’Éducation à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).
Directeur du département des sciences de l’éducation au campus de Lévis de l’UQAR, M. Maltais est également président du comité sur le financement des universités de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU). Depuis de nombreuses années, il s’intéresse au système d’éducation et à l’université en tant que «projet de recherche et d’intervention», et non pas en tant «qu’objet désincarné». «La société québécoise a besoin de gens qui s’intéressent à l’université», a-t-il affirmé, tout en déplorant une désertion dans ce domaine depuis les 20 dernières années. M. Maltais a également fréquenté l’UQTR lors de ses études, et s’y est impliqué comme officier au cours des années 1990.
Le problème du financement des universités
M. Maltais a brièvement expliqué la façon dont a été mise en place une table de pondération pour financer le volet «enseignement» des universités, au cours de l’année 2002-2003. Il a ensuite exposé les problèmes causés par la conception et par l’application de cette règle de compression. En effet, selon les chiffres présentés pendant la conférence, cette méthode a pour effet de sous-financer certaines disciplines et d’en surfinancer d’autres.
Les programmes surfinancés, qui sont également les programmes qui coûtent le plus cher, génèrent donc des surplus que les universités ne peuvent pas réinvestir ailleurs. À l’inverse, les programmes sous-financés se voient forcés de réduire encore leurs coûts de fonctionnement, ce qui réduit leurs financements ultérieurs et les plonge dans un cercle vicieux.
Les programmes surfinancés génèrent des surplus que les universités ne peuvent pas réinvestir, tandis que les programmes sous-financés doivent réduire leurs coûts.
Même si les coûts (et donc les financements) varient d’une année à l’autre, les principales perdantes de cette règle de financement sont les universités de région, les universités du réseau public (UQ) et les universités francophones. Au sein d’une même université, les programmes de premier cycle et ceux de sciences humaines, entre autres, sont fortement désavantagés par rapport à d’autres.
Martin Maltais a précisé qu’il avait mis de côté certaines données pour cette conférence, par souci de simplifier le calcul. Par conséquent, la situation serait probablement bien pire que présentée.