Tribune Libre et les Journées québécoises de la solidarité internationale : Panel sur les bouleversements dans le monde arabe

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Légende : Les trois intervenants et la responsable des communications du Comité de Solidarité de Trois-Rivières, qui animait la rencontre. Photo : C. Berthiaume

Le printemps de Prague, la crise d’octobre, et tout récemment le printemps arabe sont autant de révolutions sociales qui ont changé le cours de l’Histoire. C’est de cette dernière révolte populaire dont la première Tribune Libre du mois de novembre, qui était organisée en collaboration avec le Comité de Solidarité de Trois-Rivières, voulait traiter. Le tout se déroulait à la Chasse-Galerie, sur l’heure du dîner, comme à l’habitude.

Panelistes et propos

Les trois panelistes présents connaissaient tous très bien le sujet. Il y avait d’abord M. Jean Cermakian, professeur associé en sciences humaines à l’Université du troisième âge de l’UQTR. M. Cermakian a concentré son propos sur l’historique des bouleversements au Maghreb et au Moyen-Orient. «Depuis un siècle, le monde arabe essaie de refaire une unité qu’il avait eu jadis», mentionne-t-il. «Néanmoins, il y a une grande diversité au sein même des pays et cela commence avec la diversité de la langue arabe, qui est parlée différemment d’un pays à l’autre», ajoute-t-il.

Malheureusement, dans les années cinquante et soixante, on a vu bon nombre de pays arabes tomber sous le joug de juntes militaires ou de dictateurs lors du retrait des colonisateurs européens. M. Cermakian espère que l’Histoire ne se répètera pas. «Il ne faudrait non plus pas passer d’une dictature militaire à une dictature religieuse, comme c’est présentement le cas en Iran», précise-t-il.

Le deuxième intervenant était M. Brian Barton, professeur retraité en économie et fondateur du Comité de Solidarité de Trois-Rivières. Le champ de compétences de M. Barton se centrait davantage sur le conflit israélo-palestinien. Cependant, en ce qui concerne le printemps arabe, il a toutefois tenu à préciser ceci : «Ce ne sont pas seulement les régimes impopulaires qui sont contestés présentement au Maghreb, comme le laissent croire les médias, mais aussi plus largement la mondialisation et l’impact des compagnies multinationales qui empêchent les jeunes de croire à la perspective d’un avenir meilleur pour eux.»

Ensuite, M. Barton a commenté la toute récente adhésion de la Palestine à l’UNESCO, une branche des Nations Unies. «C’est une victoire pour les Palestiniens», a-t-il déclaré. Dans la même ligne de pensée, il a dénoncé les agissements des États-Unis qui ont suspendu leur financement à l’organisme à la  suite de l’entrée de la Palestine, de même que l’appui inconditionnel (et non aveugle, précise-t-il) du gouvernement Harper à ce geste symbolique.

Le dernier conférencier, mais non le moindre, M. Fadi Hammoud, est un journaliste indépendant qui commente souvent la situation du monde arabe dans les grands médias télévisuels. Après ce que ses deux collègues venaient de dire, il a souhaité entretenir l’assistance sur l’avenir des révolutions maghrébines. «D’abord, ce ne sont pas des révolutions achevées; jusqu’à maintenant, ce ne sont que des révoltes. Si une révolution ne change pas les structures gouvernementales, économiques et sociales, ce n’est pas une révolution», a-t-il lancé.

Il soutient que le marasme et la stagnation ont bien servi les islamistes dans plusieurs pays. «Avec la répression, tous les mouvements laïques et sociaux ont été neutralisés et les États-Unis et l’Europe ont longtemps appuyé les régimes en place», ajoute-t-il. Il a fallu attendre la «révolution du jasmin» et que des millions de personnes descendent dans la rue pour que ça change. Enfin, il trouve déplorable que le gouvernement Obama encourage certaines révolutions et certains régimes précis à se démocratiser au détriment d’autres qui pourraient nuire aux Américains, sur le plan pétrolier tout particulièrement.

Assistance

La Chasse-Galerie était bien remplie pour la conférence de MM. Cermakian, Barton et Hammoud, une belle réussite pour Tribune Libre. Vu la durée limitée de l’activité, le nombre de questions de la salle a malheureusement été limité à trois par l’animatrice. Le sujet d’actualité internationale a néanmoins semblé susciter beaucoup d’intérêt de la part de l’assistance.

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