Troubles du comportement alimentaire: l’UQTR veut former plus de psychothérapeutes

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La pandémie de la COVID-19, dont on apprend désormais à vivre avec, n’aura pas été sans conséquence sur les troubles du comportement alimentaire (TCA), exacerbés par des enjeux de la santé mentale.

Le jeudi 20 octobre, la professeure Marie-Pierre Gagnon Girouard a parlé de la formation psychothérapeutique des troubles du comportement alimentaire lors de la conférence qu’elle a animée au local 1200 du pavillon Albert-Tessier du campus de Trois-Rivières. « Les Midi-Séminaire », branche des chaires d’excellence en enseignement à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ont été les organisateurs de cette activité.

« Avec la pandémie tous les enjeux de la santé mentale étaient affectés, surtout les troubles alimentaires pour pleins de raisons, notamment le confinement qui a bouleversé nos habitudes…. Ce qui a fait exploser la proportion de troubles alimentaires », a affirmé la professeure sans donner des chiffres.  

Une pénurie de psychothérapeutes

Face à cette explosion de cas, la professeure révèle que la pénurie des psychothérapeutes constitue à ce jour l’un des enjeux majeurs dans le traitement des personnes souffrant de troubles alimentaires.

Elle veut pour preuve rappeler qu’« il y a une pénurie de personnel dans la vie en général, particulièrement des psychologues spécialisés en traitement des troubles alimentaires au Québec, et surtout quand on sort de grands centres. On se rend compte qu’il n’y a pas assez de services offerts aux gens qui souffrent des troubles alimentaires. »

D’où, pour la professeure, il faut former le plus grand nombre de professionnels aux traitements des troubles alimentaires pour en faire des professionnels hyperspécialisés.

Pour cela, il va falloir à la professeure Marie-Pierre Gagnon Girouard, également responsable de la chaire d’excellence en enseignement à l’UQTR, batailler dur afin de gonfler l’effectif des intervenants dans ce domaine. Dans cette optique, des étudiants et d’autres professionnels déjà en activité sont ses cibles qu’elle privilégie.

Une formation clinique en ligne

« C’est pour cette raison que « nous avons mis au point tout un programme de formation de 45 heures entièrement en ligne, qui est un cours universitaire que les étudiants, voire des professionnels peuvent prendre ».

Ce programme axé sur la pratique et l’interaction est également accessible à tous. Il fait partie des solutions proposées par les chaires d’excellence en enseignement à l’UQTR. Cette instance, comme l’a rappelé sa responsable, ne cesse de multiplier des approches et des méthodes appropriées en vue d’assurer un enseignement de qualité dans les traitements des TCA.

« Le but de la chaire est de déployer, évaluer et optimiser un programme de formation pour les psychologues et les psychothérapeutes aux traitements des TCA sur la base des données probantes », a-t-elle expliqué.

Intéresser le public aux traitements des TCA

Dans ce qui peut paraître comme une campagne de recrutement, on peut comprendre que l’objectif de la conférence était double : faire connaître davantage la discipline au public tout en lui donnant l’envie de se l’approprier. L’idée consiste à atteindre un nombre important de personnes qui s’intéresseraient aux traitements des TCA. C’est l’objectif que s’est assigné la professeure Marie Pierre Gagnon Girouard avec toute l’équipe de chercheur.es qui l’accompagne dans cet exercice qui n’est pas si facile.

« On a mis sur pied une plateforme en ligne qui sert à former les intervenants en santé à dépister, évaluer, comprendre et traiter des troubles alimentaires ». Ainsi déployée, cette plateforme, ajoute la professeure, fera l’objet des évaluations dans le sens d’apporter des correctifs sur des aspects qui ne marchent pas.

Tout au long de la conférence, la professeure, dont l’exposé était précédé par le mot introductif de Line Tremblay, vice-rectrice aux études et à la formation, est revenue largement sur les efforts que déploient les chaires dans l’idée de rendre la formation accessible à tous ceux qui aimeraient la suivre. C’est le cas d’une autre plateforme qui vient en appui à celle des cours cliniques pratiques, mais dont le but est de créer une communauté de pratique virtuelle permettant à ceux qui participent déjà au cours d’échanger sur des questions cliniques.

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