Affaiblie et en difficulté sur le front face à la Russie, l’Ukraine tient toujours le choc, près de deux ans après le début du conflit, au prix de souffrances immenses. Malgré les nombreuses pertes de part et d’autre, les protagonistes semblent plus déterminés que jamais dans cette guerre qui s’inscrit désormais dans la durée.
Une année 2023 difficile pour les Ukrainiens
Les forces ukrainiennes comptent des milliers d’hommes. Si elles ne révèlent ni le nombre de soldats envoyés sur le front ni leurs pertes, chaque Ukrainien a pu constater la progression des secteurs militaires dans les cimetières de son pays. Selon les estimations américaines en date publiées en août 2023 par le New York Times, environ 70 000 personnes auraient été tuées et 120 000 autres blessées. Près de 50 000 soldats seraient amputés depuis le début de la guerre, selon le ministère ukrainien de la Santé.
L’Ukraine n’est pas au bout de ses peines militaires. En effet, aucune trêve ne semble se dessiner à l’horizon, et les forces armées ont du mal à recruter de nouveaux combattants. Selon la conférence de presse de fin d’année du président ukrainien Volodymyr Zelensky, il pourrait être nécessaire d’en mobiliser « 450 000 à 500 000 personnes » de plus. Il n’exclut plus non plus d’abaisser l’âge minimal de la conscription à 25 ans.
L’aide occidentale en voie d’épuisement?
Les 50 milliards d’euros de Bruxelles et les 60 milliards de dollars de Washington, gelés en décembre 2023 à cause de considérations politiques (le marchandage républicain à Washington et le veto hongrois à Bruxelles), sont toujours sur la table. De telles sommes, qui peu ou prou maintiendraient le niveau d’aide des deux premières années, ne régleraient pas tous les problèmes stratégiques : production de munitions, chaînes d’approvisionnement, etc. Ou encore celui de la mobilisation populaire, qui commence à diminuer chez les Ukrainiens, qui sont épuisés et las.
Depuis février 2022, le Canada s’est engagé à fournir à l’Ukraine plus de 2,4 milliards de dollars en aide militaire. Ces aides comprennent notamment des chars de combat principaux Léopard 2, un véhicule blindé de dépannage, des véhicules blindés d’appui tactique, des armes antichars, des armes légères, des obusiers M777 accompagnés de munitions, des caméras pour drones à haute résolution, des vêtements d’hiver et plus encore. Le Canada contribuera également aux efforts multinationaux visant à former les pilotes ukrainiens et à entretenir et réparer leurs avions F-16.
À quand la fin du conflit ?
La question qui préoccupe de nombreux politiciens et experts est celle de savoir comment cette guerre va s’achever.
L’Ukraine affirme que seuls une libération totale de l’occupation russe et un retour aux frontières internationalement reconnues mettront fin au conflit. Elle prévient qu’un compromis avec la Russie encouragera Moscou à s’emparer d’autres territoires, mais aussi d’autres parties du monde. La Russie affirme quant à elle être engagée dans un conflit plus vaste avec l’Occident et qu’elle se battra pendant aussi longtemps que nécessaire.
Il est peu probable qu’elle prenne fin en 2024, mais cette guerre se poursuivra, avec une ligne de front renforcée, de nouvelles pertes et une menace quotidienne de mort et de destruction en Ukraine, ainsi qu’un isolement et des difficultés économiques accrues pour la Russie.
Références
https://www.bbc.com/afrique/articles/c28yzk4j9v0o
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2041069/ukraine-russie-guerre-2024-analyse-brousseau
