Un peu de cinéma : The French Dispatch of the Liberty, Kansas Evening Sun, Wes Anderson (2021)

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Un peu de cinéma
crédit : Sarah Garner

Présenté en première mondiale lors de la 74e édition du Festival de Cannes, The French Dispatch ; of the Liberty, Kansas Evening Sun, est le 10e long métrage du réalisateur américain Wes Anderson. Malgré sa nomination au sein de la sélection officielle, c’est le long métrage Titane (2021) de la réalisatrice Julia Ducournau qui est repartie avec la précieuse Palme d’or. Malgré cette défaite, il ne serait pas surprenant de voir The French Dispatch en nomination lors de la prochaine cérémonie des Oscars.

Wes Anderson a réalisé de nombreux longs métrages dont plusieurs chefs d’œuvres du cinéma indépendant américain dont The Royal Tenenbaums (2001), Moonrise Kingdom (2012), The Grand Budapest Hotel (2014) ainsi que deux films d’animation en «stop motion», Fantastic Mr.Fox (2009) et Isle of Dogs (2018). La signature de l’auteur est à la fois magnifique et unique. Il n’y a aucune ambiguïté lors du visionnement d’un film de Wes Anderson et il est devenu un maître dans l’art de nous offrir un cinéma dont l’esthétisme est au cœur de son film.

Un casting à couper le souffle

Dans l’ensemble de sa carrière, Wes Anderson nous a habitué à des films marqués par de nombreuses collaborations d’acteurs et d’actrices de renom. En plus de ses collaborations habituelles, dont Owen Wilson, Bill Murray, Adrien Brody et Edward Norton, on remarque la présence de Tilda Swinton, Léa Seydoux, France McDormand ainsi que Timothée Chalamet pour ne citer que ceux-ci. Peu de réalisateurs dans l’histoire du cinéma ont été en mesure d’offrir une œuvre avec une telle variété d’acteurs et d’actrices. En ce sens, on constate l’engouement de certains artistes afin de collaborer avec le réalisateur. Cet engouement qui pourrait sans hésitation être comparé à celui qui entourait les œuvres de Terrence Malick et de Woody Allen dans les années 1990.

Un film d’anthologie signé Wes Anderson.

À la suite de la mort du rédacteur en chef du journal The French Dispatch (Bill Murray), ses fidèles journalistes se remémorent certains évènements qui ont marqué l’existence du journal. On assiste ainsi, à la mise en scène de quatre récits qui ont comme fil conducteur, le journal et le métier de journaliste. Comme tous films anthologiques, certains chapitres sont malheureusement inégaux. Malgré tout, Wes Anderson nous offre une excellente critique de l’art contemporain dans The Concrete Masterpiece, ou un artiste torturé (Benicio Del Toro) condamné pour meurtre est exploité par un marchand d’art (Adrien Brody). En plus, le réalisateur nous offre un excellent hommage au cinéma de la Nouvelle Vague française dans Revisions to a Manifesto, où il est question de jeunes révolutionnaires rappelant les évènements de Mai 68.

Un tour de force d’esthétisme

Depuis The Grand Budapest Hotel (2014), Wes Anderson nous propose des œuvres dont l’esthétisme est marqué par la présence d’une grande symétrie. Les images que nous proposent le réalisateur sont extrêmement soignées et raffinées. Rien dans le cinéma de Wes Anderson n’est laissé au hasard.

Tout comme dans Moonrise Kingdom et The Grand Budapest Hotel, on assiste à des scènes méticuleusement produites qui marquent l’imaginaire du spectateur. Les couleurs vives ou encore le noir et blanc utilisées selon les chapitres sont tout simplement d’une grande beauté et manifeste encore une fois le grand talent du réalisateur et de la direction photographique. En plus d’opter pour des couleurs vives et un noir et blanc chaleureux, le réalisateur mélange avec perfection, le réalisme et l’animation. C’est notamment le cas dans le chapitre The Private Dining Room of the Police Commissioner, puisque les nombreuses scènes d’actions et de cascades sont présentées sous forme d’animations ce qui démontre encore une fois la maîtrise de son art. En ce sens, les habitués du réalisateur constateront sans hésitation, les similitudes avec ses œuvres antérieures et la recrudescence de sa signature cinématographique.

Fidèle à soi-même

En plus d’une réalisation impeccable, The French Dispatch marque la cinquième collaboration avec le compositeur français Alexandre Desplat. Entremêlé de classiques de la chanson française, Alexandre Desplat nous offre cette fois ci, une musique originale qui nous rappelle les œuvres d’Erik Satie.

The French Dispatch est un film à voir absolument, il s’agit d’une magnifique œuvre d’anthologie qui porte un regard nostalgique sur la société française des années 1960, mais aussi sur le métier de journaliste et la place de l’art et de l’artiste dans la société. En somme, malgré une trame narrative par moment faible, tout dans ce film est une manifestation d’un amour profond pour l’art sous toutes ses formes. Je vous invite donc à découvrir ou à redécouvrir le cinéma d’auteur de Wes Anderson qui est selon moi un incontournable des vingt dernières années. Le film est présentement en salle au cinéma Le Tapis Rouge de Trois-Rivières en version originale sous-titrée.

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