Après avoir exposé notamment au Chili, en France, au Luxembourg, en Espagne, en Guadeloupe, aux États-Unis, et au Japon, l’artiste franco-chilien Pablo Poblète convie le public trifluvien à la Galerie r3 de l’UQTR. Il est possible de voir les œuvres de cet artiste multidisciplinaire jusqu’au 30 janvier 2015. Entre fiction et réalité, objets et dessins, Poétiquement en Psycho-Objet présente toute la couleur et la singularité du personnage. Lors du vernissage du 15 janvier dernier, Pablo Poblète a offert une psycho-expérience à une foule importante.
L’artiste franco-chilien était vêtu d’un complet assorti de souliers jaunes, d’un chapeau melon et de deux cravates. Le psycho-poète affiche une excentricité amusante et désinvolte, mais demeure tout en réserve. Il accueille les spectateurs avec timidité, il observe en silence les convives. Par contre, quand il prend la place qui lui est réservée, il devient un grand performeur, un grand improvisateur. Entre installations, ready-made, vidéos, photographies, dessins et sculpture monumentale, le spectateur plonge au cœur de l’imaginaire de cet artiste surprenant et intuitif.
Pablo Poblète présente une exposition ludique et hétéroclite. Il a une énergie débordante et un sens de l’humour bien dosé. Pour la performance, qu’il qualifie de psycho-expérience, il était accompagné d’un instrument à cordes dissonant. Il s’en est ensuite allé dans un délire contrôlé avec un alter ego invisible. Tout en questionnant les concepts de l’absence comme présence et de présence comme absence, Poblète a fait rire et réfléchir. Lors de cette performance, il a également fait allusion à l’identité québécoise, qu’il s’approprie au fil du temps passé au Québec.
C’est d’ailleurs un élément fort important de l’exposition puisque la première œuvre visible en entrant est une immense représentation du fleurdelisé stylisée, mais très évocatrice. «C’est une carte drapeau, une carte éjaculatoire. C’est pourquoi sont dessinés les sexes masculin et féminin avec des petits points qui entourent tout le drapeau qui jouent le rôle d’ADN, de semence», explique l’artiste.
Francophile assumé, amoureux de Trois-Rivières à en faire sa deuxième maison, Pablo Poblète se forge sa propre identité québécoise et se renouvelle en cette terre d’accueil. Une autre pièce imposante est Totem des chaussures d’amour. C’est une sculpture pyramidale haute de près de trois mères.
Il a une énergie débordante et un sens de l’humour bien dosé.
Cette montagne de souliers est inspirée d’une histoire vraie, celle des premiers colons français venus en Amérique. «Les pionniers avaient du mal à avoir des chaussures. La chaussure était un objet très important. Un bateau qui est venu avec 500 chaussures a coulé. C’est resté dans l’histoire, ça a fait un choc. Les pionniers ont démarré eux-mêmes les chaussures ici et ça devient les premiers objets métis culturels. Ce sont des chaussures occidentales, mais dessinées avec un décor autochtone», raconte Pablo Poblète.
Pablo Poblète présente une exposition ludique et hétéroclite.
Entre semence, drapeau national et anecdote culturelle, serait-ce la naissance d’une identité québécoise pour le poète? «Peut-être aussi on pourrait dire oui, c’est aussi le métissage. J’ai déjà conceptuellement des racines ici pour beaucoup de motifs en passant par la politique, l’amour et l’art. Qui sont trois racines déjà qui sont profondes. Maintenant, petit à petit je connais de plus en plus le peuple québécois».
Des vidéos de Psycho-poésie sont disponibles sur YouTube.
Merci Marie-Christine et Myriam Lortie! un très bon et beau article
qui synthétise bien mon univers créatif et l’exposition. Bises!