
Originaire de la ville de Trois-Rivières, Andréanne L. Nolin, candidate au doctorat en éducation, commence sa deuxième année d’étude au troisième cycle universitaire. Son parcours aux études postsecondaires a notamment été marqué par le voyage et par le désir d’en savoir plus.
Ayant complété une technique en éducation spécialisée, Andréanne a travaillé dans le domaine de l’immigration pendant quelque temps avant de s’inscrire au baccalauréat en psychologie. N’y trouvant pas son compte, elle décide de se réorienter vers l’enseignement des langues secondes. L’étudiante, qui parlait déjà le japonais, y voyait une opportunité de développer ses habiletés pédagogiques.
« ça a surtout été le voyage qui a marqué mon parcours universitaire » – andréanne l. nolin
Cependant, désirant relever « un défi de plus » , Andréanne s’inscrit en 2013 au baccalauréat en enseignement de l’anglais et de l’espagnol. C’est ainsi qu’elle commence à apprendre cette langue étrangère qui l’amena à étudier dans diverses universités européennes, dont celle de La Rioja à Logroño, de Lleida et de Besançon. Par la suite, elle complète une maîtrise en éducation profil didactique, maîtrise qu’elle réalise au Québec et en Espagne. Son mémoire, qui traitait de la communication non-verbale chez les enseignants de langue seconde, a permis à son sujet de thèse d’émerger; l’écriture de son mémoire ayant fait resurgir diverses questions, Andréanne désirait approfondir davantage les questions liées à la construction de l’identité professionnelle des enseignantEs de langues secondes.
La construction de l’identité professionnelle
Étudiant dorénavant au doctorat réseau en éducation (profil didactique), c’est-à-dire un programme étant offert par l’UQAM en association avec les autres établissements du réseau de l’Université du Québec, Andréanne s’intéresse aux tensions identitaires présentes chez les enseignantEs de langues secondes québécoisEs et catalanEs qui influencent le développement de leur identité professionnelle. Elle avance que ces deux régions, soit le Québec et la Catalogne, ont plusieurs similarités, dont le fait que leur langue nationale soit minoritaire au sein de leur pays, et qu’il est ainsi intéressant de mettre en relief les façons dont les enseignantEs de langues secondes vivent avec cette tension linguistique.
« Au Québec, on a un problème au niveau de la construction identitaire » – andréanne l. nolin
Étant dirigée par la professeure Mariane Gazaille et co-dirigée par la professeure Corina Borri-Anadon, elle explique que plusieurs enseignantEs d’anglais au Québec ressentent une pression de s’exprimer comme un locuteur natif. Cette pression peut être comparée à la situation vécue par les enseignantEs d’espagnol en Catalogne. Dans le contexte actuel où un nombre préoccupant d’enseignantEs novices quittent la profession dans les premières années de leur carrière, l’étudiante cherche à savoir si ces tensions identitaires pourraient expliquer cette attrition. Elle mentionne que même si plusieurs études ont été réalisées sur le décrochage professionnel des jeunes enseignantEs, très peu sont axées sur le domaine de l’enseignement des langues secondes.
La curiosité avant tout
Tandis qu’adolescente elle disait à sa mère, qui est professeure à l’UQTR, qu’elle ne serait jamais chercheure, Andréanne souligne que sa curiosité est ce qui l’a amené vers le domaine de la recherche. Aujourd’hui, en plus de ses études, la jeune étudiante enseigne le japonais à l’université de La Rioja et l’espagnol à l’UQTR. Curieuse de nature et touche-à-tout, Andréanne se démarque par son désir sincère d’approfondir les connaissances en éducation ainsi que par sa grande polyvalence. Bien que la situation mondiale actuelle rend les études à l’étranger plus difficiles à réaliser, elle espère tout de même avoir la chance de voyager prochainement dans le cadre de sa thèse.