Visages de la recherche: Jacinthe De Montigny et la Guerre de Sept Ans

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Jacinthe De Montigny, doctorante en études québécoises, lors d’une conférence qu’elle a présentée en lien avec son projet de thèse. Crédit: Gracieuseté

Jacinthe De Montigny, étudiante en études québécoises, en est à ses derniers milles avant de compléter son projet de thèse doctorale. Cinq années et une pandémie mondiale plus tard, l’étudiante passionnée d’histoire est toujours aussi enthousiaste lorsqu’elle parle de son sujet d’études, soit la couverture de presse de la Guerre de Sept Ans.

Un parcours humain

Native de Trois-Rivières, Jacinthe a étudié en Histoire et Civilisation au Collège Laflèche avant de débuter un baccalauréat en histoire à l’UQTR. Par la suite, elle a entamé une maîtrise en études québécoises sous la direction de Laurent Turcot avant d’ultimement continuer son aventure aux cycles supérieurs au doctorat. Cette fois-ci, en cotutelle de thèse avec l’Université Sorbonne de Paris, le projet de Jacinthe est exécuté sous la direction de François-Joseph Ruggiu (Sorbonne Université) et Laurent Turcot (UQTR).

« Je n’ai pas eu un parcours parfait, mais j’ai eu un parcours à mon image. »

Jacinthe De Montigny

Ayant débuté sa thèse en Septembre 2015 tout en conjuguant diverses occupations professionnelles et familiales, Jacinthe a vu son projet affecté par la pandémie de la COVID-19. En effet, cette dernière était censée partir en direction de l’Europe l’automne dernier; toutefois, bien que le voyage n’ait pas été possible, Jacinthe a tout de même eu accès aux diverses ressources nécessaires à la rédaction de son projet, et ce, en version numérique.

Une thèse historique

À l’automne 2019, Jacinthe De Montigny s’est rendue en France afin de consulter des archives papiers de journaux . Crédit: Gracieuseté

Étudiant dans le volet Histoire du doctorat en études québécoises, Jacinthe s’intéresse particulièrement à la période entourant la Guerre de Sept Ans. Plus précisément, son projet est axé sur la perception du Canada dans l’opinion publique anglaise et française de 1754 à 1763. Pour effectuer sa recherche, Jacinthe a dû passer au travers d’une bonne quantité d’articles tirés de la presse européenne: qu’il s’agisse de gazettes londoniennes, parisiennes ou hollandaises, elle a lu des centaines, voire des milliers, de pages qui sont plus souvent qu’autrement écrites à la main.

« Je travaille à partir de la presse européenne. J’épluche les journaux de l’époque pour comprendre comment on présente la colonie, comment on envisage, surtout à l’aube de la guerre, le conflit en Amérique, comment on perçoit l’intérêt pour les colonies en Amérique du Nord. »

-Jacinthe De Montigny

Elle mentionne colliger «toutes les informations qui portent sur le Canada, l’Acadie, les Treize colonies américaines, etc.» Bien qu’elle ait centralisé ses recherches autour de certains mots-clés, il reste que la plupart des journaux de l’époque n’ont pas été numérisés, ce qui empêche la recherche par mots-clés. La solution: tout lire!

Ce qui la surprend le plus de ses trouvailles, c’est l’abondance des nouvelles concernant le Canada et/ou les colonies nord-américaines. En citant les «quelques arpents de neige» de Voltaire, Jacinthe avance que contrairement à la croyance populaire, les journaux européens démontreraient un grand intérêt pour la réalité des différentes colonies à l’époque de la Guerre de Sept Ans.

Une étudiante passionnée

Après avoir terminé son mémoire de maîtrise qui portait sur le même sujet, Jacinthe désirait aller plus loin; cette fois-ci, elle désirait procéder en développant le sujet par une étude comparative (journaux anglais versus journaux français). Ayant eu la chance de voyager pour la réalisation de sa thèse, Jacinthe a visité diverses régions de la France en plus d’avoir découvert un fonds d’archives passionnant à Munich. De plus, son projet lui a permis de participer à des conférences internationales aux quatre coins du globe; en passant de Sydney à Hong Kong jusqu’à Aix-en-Provence, les recherches de Jacinthe l’ont fait voyager à travers le monde, mais aussi à travers les époques.

Bien qu’elle avoue qu’entamer des études aux cycles supérieurs est un projet «un peu fou», elle souligne qu’il faut d’abord et avant tout le faire par passion. Elle cite ses professeurs en disant que «ce ne sont pas les meilleurs étudiants qui vont réussir aux cycles supérieurs, mais ce sont les plus persévérants». Chose certaine, l’enthousiasme et la persévérance de Jacinthe font d’elle une étudiante qui se démarque.

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