Visages de la recherche: Véronique Durocher et les discours médiatiques

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Véronique Durocher est candidate au doctorat en lettres, concentration en communication sociale. Crédit: Gracieuseté

Originaire de Saint-Hyacinthe, Véronique Durocher en est à sa deuxième année au doctorat en lettres, plus particulièrement dans la concentration en communication sociale. Avant de se diriger vers le domaine des communications, l’étudiante et chargée de cours a eu un parcours universitaire qu’elle qualifie de « chaotique ».

Ayant d’abord complété un baccalauréat en droit en 2009 ainsi qu’une maîtrise en droit notarial en 2010 à l’Université d’Ottawa, elle devient notaire pendant deux ans avant de réaliser que ce n’était pas pour elle. Effectuant un retour aux études, Véronique s’installe à Trois-Rivières en 2014 pour étudier au baccalauréat enseignement du français au secondaire avant de réaliser, encore une fois, que ce n’était pas ce qu’elle désirait faire. Cependant, plusieurs cours de ce programme l’interpellent énormément, notamment ceux qui ont trait à la linguistique, et l’incitent à s’inscrire au baccalauréat en études françaises. Ayant enfin trouvé sa branche, elle poursuit ses études en lettres, cette fois-ci se spécialisant en communication sociale, à la maîtrise où elle s’intéresse au concept de harcèlement sexuel dans les discours juridiques. N’oubliant pas son parcours en droit, elle intègre certains éléments de ce domaine dans sa recherche.

Aujourd’hui, rendue à l’étape du doctorat, Véronique continue sur la lignée de l’analyse des discours pour analyser les discours médiatiques et citoyens, et ce, particulièrement sur Facebook pour observer le phénomène de la disqualification des victimes d’agression sexuelle dans l’espace public.

La disqualification et les violences à caractère sexuel

Véronique Durocher lors de sa participation au concours «J’ai une histoire à raconter» du CRSH. Crédit: CRSH

Dirigée par la professeure Geneviève Bernard Barbeau, l’étudiante de troisième cycle s’intéresse à ce que les gens vont dire, qu’il s’agisse des journalistes ou des internautes sur les médias sociaux, à propos des cas médiatisés liés aux violences à caractère sexuel. Bien que son cadre théorique soit plus ancré dans l’analyse du discours que dans les études féministes, elle avance que les thèmes auxquels elle touche dans ses recherches peuvent, quant à eux, être liés à certaines mouvances féministes.

Véronique explique qu’au moment où elle a commencé sa maîtrise, elle voulait travailler sur l’aspect juridique de la communication ainsi que sur l’analyse du discours. Cependant, presque au même moment, le mouvement #metoo a déferlé sur le monde entier. Considérant que le sujet du harcèlement sexuel n’avait presque pas été abordé dans les études francophones  en communication sociale, elle voit cela comme un signe et décide de se pencher sur la question.

 » Ce n’est pas tout noir ou tout blanc. il y a des gens qui ont des opinions nuancées « 

Son sujet de recherche à la maîtrise étant très près de celui qu’elle abordera dans sa thèse, Véronique mentionne avoir élargi le sujet du harcèlement sexuel. Cette fois-ci, elle étudie la façon dont les victimes d’agression sexuelle sont disqualifiéEs dans les discours publics. Elle explique que ses recherches lui ont permis de constater que certains commentaires Facebook, publiés sous les articles de divers médias traditionnels, correspondaient aux stéréotypes entourant les violences sexuelles et que plusieurs personnes ne comprenaient pas la différence entre le harcèlement sexuel et la drague. Elle avance qu’à sa grande surprise, il y a un échange qui se fait entre les internautes ; d’une part, certains manifestent leur désaccord avec autrui; d’autre part, certains éduquent les autres sur les enjeux liés à la culture du viol. Elle dit, en riant, qu’il y a aussi la présence de fameux trolls qui monopolisent une certaine partie de la conversation.

L’esprit de collaboration

Ayant une charge de cours cet automne pour la deuxième fois, Véronique a aussi travaillé à l’École internationale de français de l’UQTR au sein du programme Road Scholar où elle enseignait le français comme langue seconde à des personnes retraitées; elle a aussi donné divers ateliers dans le cadre du programme Explore. Si elle a su se rendre aussi loin dans son parcours académique, même après avoir goûté à divers domaines, c’est en partie grâce à sa grande curiosité intellectuelle, mais aussi grâce à son grand intérêt envers le milieu de la recherche.

 » Je ne me serais pas rendue aussi loin si je n’aimais pas autant la recherche. « 

Étant représentante des étudiantEs au troisième cycle en communication sociale, Véronique souligne que deux des aspects de la recherche qui la motivent sont la collaboration et le travail d’équipe; elle aime partager le résultat de ses recherches avec ses collègues. Véronique a d’ailleurs été sélectionnée en 2019 pour être l’une des 25 finalistes du concours « J’ai une histoire à raconter» du Conseil de recherches en sciences humaines. Chose certaine, cette volonté de répandre le fruit de ses efforts transparaît dans la bonté naturelle de l’étudiante ainsi que dans son désir de rendre le savoir accessible.

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