
Sous le Troisième Reich d’Adolf Hitler, l’Allemagne nazie a exterminé des millions de Juifs dans les camps de concentration, dont Auschwitz. Cette tragédie reste l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire de l’humanité.
Une commémoration solennelle pour ne jamais oublier
Le 27 janvier 2025 marque le 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz, le plus grand camp d’extermination nazi où plus de six millions de Juifs européens et 100 000 non-Juifs ont péri entre 1940 et 1945. Une poignée de survivants, aujourd’hui très âgés, se sont réunis sur les lieux du camp pour rendre hommage aux victimes et rappeler au monde entier les horreurs de l’Holocauste. Parmi eux, Marian Turski, 98 ans, a dénoncé avec émotion « la montée énorme de l’antisémitisme » dans le monde. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de nombreux chefs d’État, dont le roi Charles III, le président français Emmanuel Macron, ainsi que des dizaines de dirigeants mondiaux. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky était également présent, mais l’absence notable d’une délégation russe, dans le contexte des tensions politiques, géopolitiques et géostratégiques actuelles, a marqué cette journée de manière singulière.

Le souvenir des chambres à gaz, des wagons de la mort et des marches de la mort demeure vivace dans les récits des survivants. Tova Friedman, l’une des rescapées, a rappelé avec gravité une réalité sombre où «les valeurs judéo-chrétiennes ont été éclipsées dans le monde entier par les préjugés, la peur, la suspicion, l’extrémisme et l’antisémitisme rampant qui se répand parmi les nations». Au Canada, où vivent encore 9 800 survivants de l’Holocauste, les témoignages se font l’écho de cette douleur universelle. Howard Chandler, 96 ans, a déclaré : « La haine, c’est une malédiction », insistant sur l’importance de combattre toutes les formes d’intolérance.
Un appel urgent contre la résurgence de l’antisémitisme
Les cérémonies de commémoration n’ont pas seulement été marquées par le souvenir, mais aussi par des mises en garde face à la montée inquiétante de l’antisémitisme dans le monde. Richard Marceau, vice-président du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), a tiré la sonnette d’alarme, décrivant une « période de crise d’antisémitisme au Canada ». Ce phénomène, loin d’être isolé, s’étend également à d’autres pays, où des actes et discours haineux se multiplient.

Le président du Congrès juif mondial, Ronald Lauder, a établi un parallèle troublant entre « les horreurs d’Auschwitz et l’attaque perpétrée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 », remarquable que ces événements sont inspiré par une « haine ancestrale des Juifs ». Les survivants, tels que Leon Weintraub et Janina Iwanska, présents lors des commémorations, partagent cette inquiétude. Une rescapée canadienne a même confié au premier ministre Justin Trudeau : « J’ai peur que cela se reproduise » et le premier ministre déclare à sa suite que : « C’est un temps dans le monde où il faut se rappeler l’importance de l’adage plus jamais ça ».
La mémoire de l’Holocauste est un outil essentiel pour éduquer et sensibiliser les générations futures afin d’éviter que l’histoire ne se répète. Les témoignages poignants de cette journée rappellent à chacun que l’horreur ne doit jamais tomber dans l’oubli. Pourtant, la persistance de la haine, dans toutes ses formes, rappelle combien le combat pour un monde de tolérance et de paix reste inachevé.
En ce 80e anniversaire, la mission des survivants, des dirigeants et des éducateurs est claire : entretenir la mémoire, lutter contre l’indifférence et s’unir pour bâtir un avenir où la haine n’aura plus sa place. Auschwitz n’est pas qu’un symbole du passé, il est un rappel constant de la vigilance nécessaire face aux dangers du présent.
Références
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2135570/nazi-commemoration-pologne-juif-trudeau