Le film « Chien blanc », réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette, adapté du roman autobiographique de Romain Gary, est officiellement sorti le 9 novembre 2022 au Canada. Le vendredi 11 novembre a eu lieu une projection spéciale, suivie d’une foire aux questions avec la réalisatrice. Cette projection se tenait au cinéma Tapis Rouge de Trois-Rivières. Ce film se déroule en 1968 à Los Angeles. Tiré d’une histoire vraie, il met en avant un sujet d’actualité plutôt sensible.
« Chien blanc » a pu compter sur de grands acteurs pour les rôles principaux. Pour commencer, nous avons l’acteur français, Denis Ménochet, connu à l’international. Il incarne le rôle de Gary, un homme passionné d’écriture pour qui la lutte contre le racisme est très importante. Pour suivre, Kacey Rohl, une actrice canadienne, plus connue dans la partie anglophone du Canada, dans le rôle de Jean Seberg, la femme de Gary. Enfin, Laurent Lemaire, plus connu en France, dans le rôle de Diego, leur fils. Il a une expérience artistique forte et originale.
Le film se déroule en 1968 à Los Angeles. C’est au milieu de la grosse émeute et des manifestations qui ont suivi l’assassinat de l’activiste Martin Luther King que le couple accueille chez eux un Berger Allemand abandonné. Une adoption qui ne fait pas long feu, car rapidement, ils découvrent que le chien est agressif envers les personnes noires. Cette agressivité est due au fait qu’à cette époque, ces chiens étaient spécialement dressés pour attaquer les manifestants noirs.
Crédits : journaliste.
Ayant conscience de leur privilège blanc, le couple se bat corps et âme à la lutte contre le racisme. D’une part, Romain Gary, plus tenace que jamais, refuse de mettre un terme à la vie du chien raciste, quitte à s’éloigner de sa femme. Il s’est donc accroché à la « déprogrammation » de cette créature raciste. Une façon pour lui, de lutter contre cette haine. D’autre part, Jean Seberg, une actrice très connue et appréciée par tous, décide de s’éloigner du monde cinématographique pour se joindre au mouvement Black Panther. Une implication peu appréciée par la diaspora africaine, car malgré elle, sa notoriété prend le dessus sur la cause.
Gary prit la décision d’amener l’animal chez un dresseur noir, nommé Keys. Ce dernier, après quelques hésitations, accepte la lourde tâche de transformer le chien. Une transformation qui s’est retournée contre Gary.
La réalisatrice de « Chien blanc ». Crédit: https://www.latribune.ca/2021/11/07/anais-barbeau-lavalette–femme-de-cur-et-de-foret-6ec2360cf121b23a81612a8073dc1adf
«Comment, comme blanche privillégiée, je peux prendre partie dans une lutte qui ne m’appartient pas?»
Anaïs Barbeau-Lavalette, la réalisatrice
Un chemin semé d’embûches
À la suite de la projection, a eu lieu une foire aux questions. Ce moment permit aux spectateurs de poser des questions en lien avec le film. Anaïs Barbeau-Lavalette a fait part du processus vécu avant la réalisation de cette adaptation. Elle a dû se rendre jusqu’en Espagne, à la rencontre de Diego pour présenter son projet et avoir son approbation. L’actrice a aussi partagé à quel point c’était important pour elle d’engager dans son équipe des professionnels afrodescendants.
En effet, elle travailla avec Maryse Legagneur et Will Prosper, deux cinéastes noirs. Une décision difficile pour eux, car ils avaient peur de la réaction de leurs confrères. Cette collaboration, essentielle pour la réalisatrice, a été très enrichissante culturellement.
Ce film a tout pour réussir : une belle imagerie, un décor réussi et des acteurs phénoménaux.