«Cyclages» à la Galerie R3: Un monde qui se dessine autour de nous

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L’exposition du mois de novembre à la Galerie R3 du campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières était mémorable pour son caractère, son originalité et son audace. Cyclages est le résultat d’un travail en laboratoire représentant les œuvres par le truchement numérique. Il s’agit d’une réalisation de Grupmuv, un laboratoire-création de l’École des Arts visuels et médiatiques, et Hexagram de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Comme si on y était

Graphiquement, toutes les animations s’expriment par la même esthétique: un amalgame de traits nous rappelant le fusain et qui s’anime de divers mouvements suivant une certaine logique. Dès son arrivée à la galerie, le visiteur est accueilli par un court métrage de Gisèle Trudel et Stéphane Claude, Milieux associés (2014).

Lorsqu’il entre dans la salle d’exposition principale de la galerie, l’œuvre emblématique de l’exposition est projetée sur le mur — celle du tracteur perdu dans les eaux sans jamais s’en sortir — une réalisation de Michel Boulanger intitulé Rouler (2016). Le sujet exécute une multitude de nouveaux traits aussi différents les uns que les autres et ce, déjouant les prédictions de celui qui regarde l’œuvre.  Et jamais nous ne verrons la forme entière de ce tracteur!

Un amalgame de traits nous rappelle le fusain et s’anime de divers mouvements suivant une certaine logique.

À l’autre extrémité du mur, l’animation de La bêtise (2016) de Thomas Corriveau compose une multitude de significations par le biais d’un éventail d’éléments en mouvement.

Ce qui caractérise l’exposition, c’est que toute la lumière provient de l’exposition même, par les projecteurs et par les deux prochaines œuvres: tout d’abord, Coquilles équivoques (2015) est une installation sur échafaud imitant les sensations de l’espace. Les artistes ont pris le contrôle de l’espace de la salle pour cette œuvre. Par exemple, à l’aide de morceaux de carton, ils ont ajusté la ventilation de la salle afin d’imiter les courbes de lumières sur celui du matériau de l’œuvre, s’apparentant ainsi à une cabine spatiale. Dans cette cabine, au plafond, un écran est suspendu à plat, et défile sur cette dernière, une animation étoilée.

«Parfois, des étudiants venaient tenter l’expérience en méditant dans l’œuvre. Ils se couchent et vivent, d’une certaine façon, une simulation de l’espace. C’est quelque chose de très relaxant», affirme Lorraine Beaulieu, coordonnatrice à la Galerie R3.

Avant de quitter la salle, le visiteur doit s’arrêter quelques instants devant Microcinéma (2015) de Jonathan Plante… s’arrêter pour cesser tout mouvement de l’œuvre! En fait, il s’agit d’un «dessin mis en mouvement par le déplacement du regardeur.»

«Parfois, des étudiants venaient tenter l’expérience en méditant dans l’œuvre. Ils se couchent et vivent, d’une certaine façon, une simulation de l’espace. C’est quelque chose de très relaxant.» — Lorraine Beaulieu, coordonnatrice à la Galerie R3

Le projet Grupmuv a vu le jour en 2008 à Montréal. Le groupe d’artistes se concentre sur l’exploration de l’image en mouvement «en l’abordant par le biais du dessin expérimental.» Grupmuv est rattaché à l’UQAM, via son École des arts visuels et médiatiques et Hexagram. (Source: www.grupmuv.ca) Ses membres actuels sont Catherine Béliveau, Gisèle Trudel, Michel Boulanger, Thomas Corriveau et Jonathan Plante.

Grupmuv présente cette exposition sur le cyclage découlant «des trajectoires cycliques», et par la suite, «explore des configurations inédites du dessin étendu, au-delà de la répétition du même» (Latour, 1991). Cyclages a également été présentée au Musée d’art contemporain des Laurentides au printemps dernier. L’exposition se terminait le 23 novembre dernier à la Galerie R3.

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