En pleine face : Être consciencieux de son image

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Cette année, certains groupes d’étudiants ont promis de faire entendre leurs voix contre la hausse des frais de scolarité. Comme la hargne est généralisée dans plusieurs départements et campus du Québec, les journalistes seront présents. Ils sont là lors des Assemblées générales, pendant les grèves et les manifestations. Cette visibilité est idéale pour ceux qui veulent que leur message soit entendu. Malheureusement, les étudiants font souvent mauvaise figure dans les médias à cause de coups d’éclat et d’excitations générales. Il y a donc place à amélioration dans ce domaine afin de gagner le cœur de la population. Il serait important de soigner notre image publique quelque peu.

À la manifestation

Prenons la manifestation comme exemple. L’important n’est pas seulement de se faire entendre, mais également de démontrer notre intérêt ainsi que notre engagement à la cause que l’on soutient. Il faut non seulement y croire, mais aussi convaincre les autres du bien-fondé de notre mouvement. Il va donc sans dire qu’il faut se rendre approchables et civilisés afin de présenter notre point de vue. Il faut faire du bruit et déranger tout en ayant l’air cohérents. Rien ne sert de se cacher le visage ou de scander mille et un slogans. Mieux vaut se concentrer sur la cause que l’on défend et mobiliser le plus gens possible afin de se faire entendre. Il ne s’agit pas seulement de protester pour protester, mais aussi d’être informés et concernés.

Nous avons eu la chance de voir une manifestation bien organisée qui s’est déroulée le 4 octobre dernier. Les membres des différentes organisations impliquées se sont présentés à 8 heures (félicitations) dans le stationnement alternatif afin de descendre vers le centre-ville. Ce fut un bon coup, médiatisé avec des activités proposées intéressantes. Mis à part les deux jeunes femmes qui textaient pendant la marche ainsi que le choix discutable de diffuser la pièce La manifestation des Cowboys Fringants, c’était réussi.

Soulignons, par contre, la faible représentation des étudiants universitaires. On parle d’une trentaine de personnes présentes sur plus de 150 participants. Ce n’est pas une grande surprise puisque l’on sait tous que les revendications sont généralement l’adage des associations cégépiennes et qu’ils font leurs classes pendant ce genre d’évènement. Il est regrettable de ne pas avoir eu la chance de voir la maturité universitaire mise en œuvre dans cette marche régionale.

Les imbéciles

Ceci dit, ce n’est pas tout le monde qui sait se tenir lorsqu’il est temps de se faire entendre. Il se trouve des imbéciles partout et dans tout genre de circonstances. C’est le cas de la manifestation nationale de l’année dernière. Un autre bel exemple de l’imbécilité de certains est survenu le 22 septembre lorsqu’une petite bande de l’ASSÉE s’est invitée sur le Club des EX de RDI (en direct de l’UQAM) pour dénoncer la hausse des frais de scolarité. Ils ont paralysé le plateau de l’émission pendant près de quinze minutes et ont envoyé Xavier, un type à la calotte croche, pour exprimer le point de vue des étudiants. Wow! Quel coup! Paralyser le plateau d’une émission d’affaires publiques qui s’était spécialement déplacée afin de prendre le pouls des étudiants.

Vous comprendrez que ce genre d’évènement n’a pas rallié l’opinion publique du côté des étudiants. Bien au contraire, à lire les auditeurs de Radio-Canada le soir même, les étudiants ont eu l’air d’enfants gâtés qui, à la place de passer leurs points de vue par la discussion et le débat, ont pris d’assaut un plateau télévisuel. Et ces commentaires venaient d’auditeurs anarco-felquistes de gauche qui adorent Marx et Jaurès (si on se fie aux faits que nous rapporte Éric Duhaime).

C’est ce genre d’image de râleurs qu’il faut éviter. N’auraient-ils pas mieux fait de demander la parole comme l’ont fait tous les autres étudiants présents pour passer leur message? Le coup d’éclat n’est pas l’unique alternative, surtout lorsque la chance de discuter s’offre à nous.

La confiance

Malgré tout, je reste confiant que les étudiants de l’UQTR vont bien se tenir et même se démarquer par leur civisme et leur habileté à discuter. Savoir se tenir debout et se tenir droit pour ce que l’on croit est quelque chose qui s’apprend. En ayant l’air de gens concernés plutôt que consternés, les manifestants et autres grévistes auront la chance de s’attirer également la confiance de la population qui, à la place de juger aveuglément, seront prêts à les écouter et peut-être même les appuyer dans leur démarche.

Nous ne sommes plus des cégépiens et encore moins des enfants. Nous sommes des adultes, universitaires. Nous sommes le fleuron du Québec moderne et la figure de proue du système d’éducation. Nous devons nous faire respecter et diffuser de façon responsable nos idées. Sans ça, le mouvement étudiant restera définitivement associé à la ritournelle : «À la manifestation c’est vrai qu’on n’a rien changé. On a causé un bouchon de circulation ça fait toujours bien ça de gagné.»

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