Du 26 au 29 septembre, les acteurs du Théâtre des Gens de la Place ont attaqué la scène de la salle Anaïs-Allard-Rousseau avec aplomb. Dans leur performance de Les garçons de la bande, ils ont réussi à nous faire passer par mille et une émotions en seulement 2 heures 30.
Une pièce rocambolesque
La pièce débute doucement, avec deux amis qui se préparent pour un souper de fête. Les autres personnages, tous homosexuels, arrivent un à la fois, apportant cadeaux et bonne humeur. On se sent tout de suite inclus dans le groupe, comme si nous pouvions nous aussi participer à la conversation si on le voulait. L’amitié et la chimie entre les personnages étaient sincères. Ça s’insulte, ça se complimente, ça se fait des câlins et c’est ça des amis.
Un gars « straight » arrive, ce qui lance une ombre sur la soirée qui était prévue. Tout le monde apprend à se connaître, quelques chicanes éclatent, mais la soirée continue. C’est un peu long avant que le jeu final commence, où il faut prendre le téléphone et dévoiler son amour à la seule personne que nous avons aimé. Cela fait revivre plusieurs traumatismes, particulièrement celui de vivre avec une orientation sexuelle cachée. C’est une pièce tantôt drôle et tantôt dramatique, qui fait assurément rire à voix haute et qui peut même nous amener une petite larme à l’œil.
Une mise en scène brillante
La pièce se déroule entièrement dans l’appartement de Michael, à Montréal. Le salon, l’entrée et la chambre de Michael étaient sur scène. Hors-scène, il y avait la salle de bain et la cuisine. Le décor était bien réalisé avec des accessoires réalistes. Les personnages changeaient de vêtements sur scène, simplement parce qu’ils voulaient mettre un autre chandail par exemple. Les acteurs ont aussi bu et mangé sur scène, comme dans un véritable souper de fête. Leurs mouvements et aisances naturelles ont su rendre la pièce extrêmement réaliste.
Le dialogue coulait facilement et était parsemé de sacres et d’expressions de chez nous. Le jeu des acteurs fut juste tout au long de la pièce. Spécialement Anthonny Leclerc, qui incarnait le rôle de Michael, qui a su rendre chaque émotion avec justesse, allant du rire au drame avec facilité. Anthonny et Roxanne Leclerc ont amené la pièce de Mart Crowley à la vie avec brio, la rendant, par le fait même, incroyablement québécoise.
Une première dans une ambiance rassembleuse
La première de la pièce, qui avait lieu le 26 septembre, s’est déroulée dans une ambiance de communauté. Il y avait une table avec des documents sur l’évolution des droits des communautés LGBTQ+ présentés par l’organisme GRIS Mauricie Centre-du-Québec ainsi que des pamphlets sur l’organisation du Théâtre des gens de la place. Des dons aux profits de l’organisme Point de Rue étaient aussi amassés à cette table. Quelques groupes d’étudiants étaient présents, ainsi que des couples et des groupes d’amis.
Tout au long de la pièce, on pouvait entendre les rires et les réactions du public. Tous réagissaient en cœur aux actions qui se déroulaient sur scène. Après la pièce, quelques membres du public se sont rassemblés pour accueillir les acteurs, familles et amis les félicitant chaleureusement. On pouvait ressentir la joie et la fierté de tous face à cette pièce tout sauf ennuyante.
Cette pièce a traité de plusieurs sujets délicats, sans jamais sembler trop lourde ou trop étouffante. Elle a assurément été source de questionnement et de réflexion pour tous ceux qui ont eu la chance de la voir.