Qui a peur d’Anne Archet ?

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Jeudi le 18 et le vendredi 19 avril, des étudiants.es de l’UQTR interprétaient des textes de l’autrice anonyme Anne Archet. Le spectacle entièrement gratuit avait lieu à la salle Rodolphe-Mathieu. La mise en scène originale de Michelle Parent et des étudiants du cours de production théâtrale a conquis le public et suscité beaucoup d’intérêt pour la mystérieuse autrice qu’est Anne Archet.

Bannière du spectacle Qui a peur d’Anne Archet. Crédit : Page Facebook de l’événement

Une pièce de théâtre haute en couleur

À 19h20, les portes s’ouvrent et le public rentre dans la salle sur un air de Bérurier Noir. Le ton anar est ainsi donné. On découvre sur scène les membres de la troupe des jeunes poètes : Rosalie Fafard, Laurent Hamelin, Samia-Jade Lessard, Annabelle Ouellet et Dylan Turner. Le mot de la metteure en scène, Michelle Parent, défile sur un écran au fond de la scène. 

La salle s’assombrit, un zapping dramatique est projeté. Puis soudainement, les comédiens s’activent. L’un d’entre eux présente Anne Archet, puis nous explique son lexique. Une drôle de chorégraphie se met en place, dans laquelle les acteurs se passent tour à tour des masques en papier. L’espace théâtrale se transforme en une superposition d’espaces variés. Tantôt un espace virtuel, interactif à l’image de nos réseaux sociaux, puis un espace domestique, ou encore un plateau de télévision… Parfois tout cela simultanément. 

Du rêve au cauchemar

D’abord les couleurs pop, le dynamisme des comédiens et l’aspect très ludique de la pièce rendent l’anarchisme séduisant. Mais l’anxiété se développe en filigrane et la pièce se termine sur une note cauchemardesque. C’est premièrement l’humour cinglant d’Anne Archet qui nous est présenté, mais à mesure que l’on avance dans la pièce, les extraits cités sont de plus en plus inquiétants : des constats horrifiques sur l’état actuel de notre société, tirés de son livre Le vide : mode d’emploi. Tous nos travers de privilégiés nous sont subtilement jetés au visage et on se demande comment se rebeller quand on croit qu’on a tout à perdre ? 

L’étrangeté nous gagne à mesure que les personnages semblent paniquer et que ce qui nous rattachait au réel dans le jeu devient de plus en plus improbable. Ce sentiment d’étrangeté reflète bien l’angoisse des militants. Le poids de la conscientisation apparaît ainsi très clairement. Comment tout peut aller si bien en apparence quand tout va si mal en réalité ? Tout, des éclairages au collage d’univers, aux danses Tik Tok des comédiens, nous plonge dans un univers onirique, parfois drôle, parfois cocasse, puis bien salé voir grinçant.

Finalement, la pièce soulève de nombreux questionnements difficiles, mais a su les faire passer comme un bonbon sucré. Quel tour de force!

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