REPORTAGE: Salles de spectacle et ruralité — Petite salle, grand potentiel

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Ces derniers temps, il s’est forgé un réseau de diffuseurs culturels au centre-ville de Trois-Rivières. Certains présentent des spectacles d’envergure, incluant des grosses pointures, comme le Cirque du soleil… Il y a également de petites salles. La plupart d’entre elles proposent un créneau de spectacle plus alternatif que les grands diffuseurs de spectacle trifluviens, comme l’Amphithéâtre Cogeco ou la salle J.-Antonio-Thompson.

Le café bar Zénob, la salle Louis-Philippe-Poisson et le Gambrinus font partie de ces petits lieux de diffusion de spectacles à Trois-Rivières. À l’extérieur de la «Capitale de la poésie» existent également de tels types de salle de spectacle. Votre journal étudiant a donc sillonné les routes de la Mauricie afin de vous faire part, dans un premier temps, de la réalité de certains petits diffuseurs de spectacles, ainsi que leur parcours. Dans un second temps, nous les avons interrogés sur les impacts possibles d’une compétition avec les grands diffuseurs de Trois-Rivières.

Dans toute la région de la Mauricie, on peut compter quelques salles de spectacles qu’on retrouve dans, ce que certains peuvent surnommer «les villages éloignés».

Dans toute la région de la Mauricie, on peut compter quelques salles de spectacles que l’on retrouve dans ce que certain.e.s peuvent surnommer «les villages éloignés». Le Rond Coin de Saint-Élie-de-Caxton, la Maison de la culture Francis-Brisson du secteur Grand-mère à Shawinigan ou le Complexe Félix-Leclerc à La Tuque sont quelques exemples de ces lieux de diffusions en Mauricie. Parmi ceux-ci, le Zone Campus vous présente deux portraits de salles de spectacles. Richard Vienneau, du Magasin Général Le Brun, ainsi que Michel Leclerc, de la Maison des Leclerc, ont accepté de se prêter à l’exercice.

Si certains croient que le concept de «petites salles de spectacle» est quelque chose de nouvellement tendanciel, il en existait déjà dans les années 90, et ce, dans la région même.

Le Magasin Général Le Brun

À trois quarts d’heure de Trois-Rivières, situé sur la route du Chemin-du-Roy à la croisée de trois villages – soit Maskinongé, Saint-Justin et Saint-Barthélemy — sur la limite de deux régions, la Mauricie et Lanaudière — le Magasin Général Le Brun de Maskinongé a toujours été un lieu de rassemblement pour la population avoisinante et ce, depuis le début de son existence. Sur le site, on retrouve trois magasins généraux, dont chacun provient d’une époque différente, soit 1803, 1827 et 1915.

L’idée de base

Si certains croient que le concept de petites salles de spectacle est une nouvelle tendance, il en existait déjà dans les années 90, et ce, dans la région même. D’ailleurs, la période de La Pierre Angulaire de Saint-Élie-de-Caxton a été l’inspiration initiale, d’où émerge l’idée d’entreprendre un projet d’une petite salle de spectacle pour Isabelle Thibeault.

«Isabelle, c’était une fan finie de la Pierre Angulaire à Saint-Élie, raconte son collègue et conjoint Richard Vienneau. On voulait donner une ambiance particulière à notre salle; qu’elle soit décorée avec des [objets] qu’on trouve dans le magasin, que ça l’aille l’air de grenier de magasin général et non d’une salle avec des rideaux noirs». La salle de spectacle l’Grenier, situé donc en haut du magasin, peut accueillir jusqu’à 125 personnes assises.

«Le défi d’aujourd’hui, c’est de maintenir ce qui est acquis. (…) Les gens qui viennent au Magasin Général, ce qu’ils recherchent, c’est vraiment l’intimité d’un spectacle.» — Richard Vienneau.

L’évolution en 7 ans

On retrouve des artistes de styles divers au Magasin Général Le Brun. Cependant, selon Richard Vienneau, il y a encore quelques difficultés avec des spectacles de styles musicaux bien spécifiques, autres que les artistes populaires. «Au début, on pensait être une salle plus émergente, mais quand on faisait des shows émergents, on avait plus de difficultés. Maintenant, on y va surtout avec des suggestions. (…) On ajoute, nous, quelques petits coups de cœur, parce que nous, on a le goût de se faire venir telle ou telle personne, mais sinon, on prend des suggestions des gens. Généralement, ça fonctionne, mais par exemple, avec le jazz, on a un peu plus de misère.»

Selon monsieur Vienneau, les activités culturelles de Trois-Rivières n’ont pas tellement d’impact pour sa salle de spectacle, mais il est nécessaire de travailler à préserver ce qui est fait. «Le défi d’aujourd’hui, c’est de maintenir ce qui est acquis. Des gens pensent que ce serait possible de faire d’autres salles de spectacles, vu que le Magasin général, ça fonctionne (…) Ce n’est pas vraiment une crainte, mais il faut juste être prudent. Les gens qui viennent au Magasin Général, ce qu’ils recherchent, c’est vraiment l’intimité d’un spectacle. Moi, quand j’ai le goût de voir un spectacle d’envergure, je vais aller dans une grande salle.»

La Maison des Leclerc

Située aux limites de Trois-Rivières et de Champlain, La Maison des Leclerc a été construite en 1910. Alors que la maison était sous forme de gîte au début des années 2000, l’achalandage aux activités touristiques du gîte était plus difficile en hiver. En cherchant certaines solutions pouvant contrecarrer cette contrainte saisonnière, le propriétaire, Michel Leclerc, a eu l’idée de créer des spectacles en hiver.

En cherchant certaines solutions pouvant contrecarrer cette contrainte saisonnière, le propriétaire, monsieur Michel Leclerc, a eu l’idée de créer des spectacles en hiver.

«On [Monsieur Leclerc, son frère Gaétan, Fabiola Toupin et Steve Normandin] avait commencé avec Fabiola et, ça l’avait marché au boutte. Il y a eu un engouement. (…) On a eu Fred Pellerin, on a eu les Tireux d’Roches. Je voulais de quoi qui se démarque.» La petite salle peut accueillir jusqu’à cinquante personnes assises.

Le Centre d’art Tirelou: Un défi continuel

En 2005, sur le même terrain de la maison, le Centre d’art Tirelou a été fondé pour présenter des spectacles en soirée durant l’été. À la Maison des Leclerc, on peut compter près de dix spectacles par année, et ça ne fait pas partie des priorités de monsieur Leclerc de vouloir augmenter le nombre de représentations. En fait, il désire miser davantage sur la qualité que sur la quantité.

Cependant, il n’en demeure pas moins que l’achalandage en grand nombre demeure important. Là, la compétition avec les spectacles à Trois-Rivières peut contrer l’achalandage de la Maison, estime monsieur Leclerc. «Mais ce n’est pas facile non plus parce qu’il faut trouver des artistes qui adonnent bien. Avant, on présentait les spectacles le dimanche après-midi, mais depuis qu’il y a des spectacles gratuits au Parc des Chenaux (dans le secteur du Cap-de-la-Madeleine à Trois-Rivières), aussi le dimanche après-midi, on fait maintenant nos spectacles le vendredi soir.»

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