Cette année marque le 50e anniversaire de l’École Internationale de Français (EIF) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Depuis sa création en 1974, l’EIF s’est engagée à promouvoir et à enseigner le français, accueillant des étudiants du monde entier dans un cadre d’apprentissage linguistique et culturel immersif unique dans notre région.
En cinq décennies, l’ÉIF a su évoluer et s’adapter aux besoins changeants de ses étudiants, avec une offre diversifiée de programmes et de cours. Elle a également mis en place des méthodologies innovantes et interactives, favorisant une approche pédagogique centrée sur l’apprenant.
L’année 2024 marque une étape importante pour l’École, qui célèbre non seulement son passé riche en réalisations, mais aussi son engagement pour l’avenir. Plusieurs activités ont meublé le calendrier du cinquantenaire, qui s’est terminé ce jeudi 10 octobre 2024 avec une soirée de gala à l’Atrium de l’UQTR. Entre autres, se tenaient une exposition à la bibliothèque Roy-Dénommé de l’UQTR, intitulée «Voyage à travers le temps », une table ronde sur la promotion de la langue française ainsi qu’un jeu-concours récompensant une dizaine de ses étudiants.
Des Racines solides
L’ÉIF a été créée dans le but de diffuser la langue française et la culture francophone à l’échelle mondiale. Grâce à une équipe administrative et pédagogique composée de spécialistes chevronnés, elle offre un cadre d’apprentissage stimulant. L’équipe est conduite depuis 2022 par la directrice, Amélie Hien, Ph D.
L’évolution de l’École sur ces 50 dernières années est impressionnante. Les premières classes étaient modestes, mais elles ont évolué pour devenir les installations modernes d’aujourd’hui. L’introduction de programmes d’immersion linguistique en 1996 a été une révolution, offrant aux étudiants une opportunité unique de vivre et d’apprendre en français dans un contexte authentique. Ces programmes, combinés à des activités culturelles et sociales, ont créé une expérience éducative complète et enrichissante. À ce jour, l’École a formé 24 000 étudiants. Pour accroître son efficacité, elle a ouvert en 2011 un centre de cours à Montréal. Les témoignages des anciens étudiants sont positifs : l’immersion à l’École internationale de français a été une expérience transformative.
Une satisfaction totale ?
D’anciens élèves font part de leurs succès et de souvenirs de leur expérience à l’ÉIF. Leurs témoignages mettent en évidence l’impact positif de l’apprentissage et la qualité de l’enseignement. Malheureusement, ces éloges ne sont pas unanimes. Le Test Institutionnel de Français pour Étudiants Internationaux (TIFEI), qui vise à évaluer la compréhension du français écrit et oral de toute personne ayant fait des études hors Québec, pose un problème.
En effet, il se pose la question de la pertinence d’imposer ce test aux étudiants du premier cycle qui viennent de pays francophones, dans lesquels ils ont déjà étudié en français. Cette critique s’adresse également à l’administration centrale de l’UQTR. Une version révisée est actuellement en cours d’élaboration, et nous espérons qu’elle soit mieux adaptée au profil des étudiants internationaux: outre la charge financière qui représente pour certains, le TIFEI peut aussi ralentir le parcours académique. L’ouverture tardive à l’ÉIF des tests de français pour l’immigration au Canada est également à déplorer.
Par ailleurs, après 50 ans d’existence, l’UQTR devrait considérer l’augmentation des fonds affectés à l’ÉIF. Pourquoi ne pas construire un pavillon entièrement consacré à l’administration et aux activités de l’École ? Le nombre croissant d’étudiants justifierait pleinement ce besoin, qui contribuerait grandement à améliorer leur expérience académique. De plus, l’UQTR aurait tout intérêt à investir davantage dans l’enseignement et la promotion du français, une langue en déclin dans notre province, afin de mieux remplir sa mission d’internationalisation.
Regard vers l’avenir
L’École internationale de français de l’UQTR a le mandat d’accueillir une communauté étudiante diverse, composée de personnes provenant de milieux culturels variés. Bien que cette diversité soit une source précieuse de richesse, elle peut aussi poser certains défis. Il est donc crucial de maintenir un cadre propice pour les apprenants, un climat d’inclusion et de respect qui facilite des interactions interculturelles constructives.
Cette commémoration symbolise une étape cruciale, un instant pour rendre hommage au passé et aborder l’avenir avec espoir et détermination. L’héritage de l’École est remarquable, forgé par des décennies d’engagement et de transformation.
Pour ses 50 ans d’existence, mon vœu d’anniversaire serait que l’ÉIF poursuive sa croissance, en innovant constamment. Elle pourra ainsi offrir à ses étudiants de meilleures occasions d’exploration de la langue française, tout en les immergeant dans la richesse culturelle du Québec et de la francophonie.