
Lundi 21 avril au matin, le Vatican a annoncé le décès du souverain pontife, survenu à la suite d’un AVC. Cette disparition tragique, survenue au lendemain de la fête la plus sacrée de l’Église catholique romaine, Pâques, a plongé les fidèles dans une profonde consternation.
La fin d’un pontificat, le début d’un vide sacré
Lundi matin, à 7h35, le cardinal camerlingue, proche collaborateur du pape François, a officiellement constaté son décès, provoqué par un accident vasculaire cérébral ayant entraîné une défaillance cardiocirculatoire irréversible. À peine l’annonce faite, les traditions multiséculaires du Vatican ont été enclenchées, la chambre et le bureau du souverain pontife ont été scellés, marquant l’ouverture de la sede vacante, période de vacance du siège pontifical.
Ce moment déclenche un protocole rigoureux orchestré par le gouvernement de l’Église catholique romaine. L’ensemble des cardinaux du monde entier sont invités à se rendre à Rome pour deux missions cruciales : organiser les funérailles du pape et préparer l’élection de son successeur, qui deviendra le nouveau successeur de Pierre. La période de deuil officiel s’étend sur neuf jours, ponctués de messes quotidiennes. L’inhumation du pape François est prévue entre le quatrième et le cinquième jour suivant son décès. Cette cérémonie solennelle sera présidée par le doyen du Collège des cardinaux, conformément aux règles énoncées dans la constitution apostolique.
Un héritage spirituel universel
François ne fut pas un pape comme les autres. Proche des pauvres et des migrants, il aura marqué l’histoire contemporaine du Vatican par sa simplicité et sa proximité avec les peuples, mais aussi par son audace réformatrice. Du lavage des pieds des prisonniers à ses larmes versées pour l’Ukraine, en passant par son face-à-face historique avec l’islam chiite en Irak, son pontificat fut traversé d’actes puissants et symboliques.

Le pape François devant la place Saint-Pierre vide, au Vatican. Crédits : AP / Alessandra Tarantino.
Son voyage à Lampedusa, en solidarité avec les migrants, et son action vigoureuse contre la peine de mort et pour le climat, ont contribué à asseoir sa stature morale. En 2014, il dénonçait publiquement les « quinze maladies » qui gangrènent la Curie romaine, s’attaquant au cœur même du pouvoir administratif du Saint-Siège. Il sera également un acteur du dialogue interreligieux mondial, comme en témoigne sa poignée de main historique avec le patriarche orthodoxe russe Kirill, un geste inédit depuis le schisme de 1054.
Sa démarche de demander pardon aux peuples autochtones du Canada, son approche bienveillante envers la justice, les personnes vulnérables et défavorisés, ainsi que sa bénédiction posthume adressée à Benoît XVI, témoignent d’un homme préoccupé par la réconciliation, l’ouverture et l’humanité. Comme l’a déclaré Mgr William T. McGrattan, président de la conférence des évêques du Canada : « Nous remercions Dieu pour l’héritage que le pape François nous a laissé. »
Réactions mondiales et transition à venir
La mort du pape François a afflué les quatre coins du globe, soulignant l’empreinte qu’il a laissée bien au-delà du monde catholique. Le Premier ministre canadien Mark Carney a salué « un homme d’une grande clarté morale, d’un courage spirituel et d’une compassion sans borne ». Le roi Salmane et le prince héritier Mohamed Ben Salmane ont, eux aussi, exprimé leurs condoléances. Lionel Messi, son compatriote argentin, a publié un message émouvant : « Un pape différent, proche, argentin, Repose en paix François. » En Afrique, continent ou on retrouve de nombreux catholiques romains, le deuil est profond. Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a rappelé que « la disparition du pape François n’est pas seulement une grande perte pour le peuple du Vatican et les catholiques, mais aussi pour la communauté internationale ».

À Rome, des milliers de fidèles affluent déjà sur la place Saint-Pierre pour rendre un dernier hommage à un pape qui incarnait la miséricorde, la réforme et la simplicité évangélique. Les préparatifs du conclave, qui se tient entre le quinzième et le vingtième jour suivant le décès du pape, se déroulent dans la plus stricte discrétion, à huis clos, et ont lieu dans la chapelle Sixtine. Seuls les cardinaux de moins de 80 ans y participeront, selon les règles en vigueur. Plusieurs noms circulent déjà dans la presse en ce qui concerne le successeur éventuel, mais c’est dans le silence sacré du conclave que l’avenir de l’Église catholique sera décidé. Il est certain que celui qui succédera à François héritera d’un trône rempli d’espoir, mais aussi d’une lourde responsabilité morale pour guider les brebis face aux défis de l’humanité et de la mission de l’Église.
Références
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2158762/bilan-pape-francois-mort-succession