Au pouvoir, citoyens! : 10 raisons d’appuyer la grève générale illimitée contre la hausse des frais de scolarité

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Le 13 octobre dernier, la majorité d’un groupe d’à peine 80 étudiants ont voté – sans débat, en moins de trente minutes – contre une courte grève pour confirmer l’appui de l’UQTR et sa participation officielle à la manifestation nationale organisée le 10 novembre prochain à Montréal. À tous ceux qui ont voté contre, tous ceux qui se sont abstenus, tous ceux qui étaient absents et croient que le débat ne les concerne pas, cette chronique vous est dédiée.

1- La hausse des frais de scolarité diminue l’accessibilité. Déjà en octobre 2007, une étude du gouvernement du Québec affirmait qu’entre 6 000 et 13 000 étudiants seraient exclus des bancs d’école suite au dégel des frais de scolarité par le gouvernement libéral d’ici 2012. C’est évident, ceux qui vont souffrir de cette hausse, ce sont les pauvres. Rappelons que 40% de la population québécoise ne paie pas d’impôts à cause de leur situation financière. D’ailleurs, on le constate déjà dans le reste du Canada, désormais «les diplômés proviennent en majorité des milieux aisés».

2- La hausse va augmenter les heures de travail salarié. En effet, les étudiants ne vivent pas au crochet de la société, 60% des étudiants n’ont pas accès aux prêts et bourses selon les fédérations étudiantes, et les trois quarts ne sont pas admissibles aux bourses en raison du revenu familial de leurs parents, jugé trop élevé. En conséquence, ils doivent travailler dur pour vivre, en moyenne de 20 à 25 heures par semaine. Au final, moins d’heures à consacrer à leurs études, sans compter la fatigue et le stress accumulés par un emploi.

3- La hausse va augmenter dramatiquement l’endettement étudiant. Désirer rejoindre la moyenne canadienne (environ 5000$) va à l’encontre des droits universels à l’éducation par ce pouvoir de détruire une vie en endettant la plupart des étudiants (en moyenne 20 000$ pour un baccalauréat). Déjà que 25% des étudiants au Québec paient leur épicerie avec une carte de crédit et que le quart des personnes qui utilisent les banques alimentaires sont des étudiants sur les prêts et bourses, un chiffre en hausse.

4- La hausse est énorme et démesurée. C’est la plus importante dans l’histoire du Ministère de l’Éducation, créé en 1964. En cinq ans, les frais auront augmenté de 75%, à raison de 325$ par année. En 2015, les étudiants paieront en moyenne près de 4500$ pour une année d’études universitaires. Jean Charest met «carrément dans le rouge» au moins une génération complète.

5- Ce n’est pas aux étudiants de payer. Même si «en sept ans le budget du Ministère de l’Éducation a augmenté de 32 pour cent», le gouvernement lui-même démontre dans son plus récent budget qu’il manque 620 millions par année dans le réseau universitaire – le seul niveau d’enseignement qui fait face à une compétition mondiale – et 300 millions dans le réseau collégial. Pendant ce temps, nos étudiants sont déjà surendettés et stressés par leur travail!

6- La hausse ne suffit pas, il faut carrément investir. Le revenu est 75% plus élevé chez les universitaires (qui sont deux fois moins souvent au chômage) que chez les personnes qui n’ont qu’un diplôme d’études secondaires. Une étude du Ministère calcule que l’individu qui a un bac, sur toute sa vie, va verser à l’État 600 000$ de plus que celui qui a arrêté après son secondaire.

7- La négligence du gouvernement est évidente. Déjà que les réseaux anglophones et privés sont sur-financés, cela fera 50 ans en 2014 que le rapport Parent a été publié et qu’il n’y a pas eu d’États généraux sur l’éducation au Québec, une demande réitérée par l’AGE UQTR. C’est aberrant et dangereux pour l’avenir de notre prospérité culturelle, identitaire et socio-économique. L’éducation n’est pas un luxe ni une dépense futile, mais un investissement pour l’avenir.

8- Les richesses et les ressources financières existent. Le coût des travaux que nous faisons faire est de 30 à 40% plus cher qu’ailleurs au Canada et même en Amérique du Nord. Le gouvernement a perdu 5 milliards $ en redevances de l’industrie gazière, selon le plus récent rapport du BAPE. Bref, l’argent ne manque pas, et il faut des coupables.

9- L’éducation doit être une priorité nationale. Avoir plus de diplômés, c’est davantage de revenus pour l’État, mais c’est aussi des citoyens mieux éduqués, plus autonomes, en meilleure santé, plus libre, davantage heureux, plus aptes à se prendre en main. Il faut investir dans tout le réseau d’éducation et non construire des routes vers le grand nord du Québec…

10- L’heure est à l’investissement, il est urgent d’agir. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : le niveau de scolarité du Québec demeure en dessous de la moyenne canadienne et les universités canadiennes profitent de 500 millions de plus que les universités québécoises. Il faut prendre les moyens et avoir le courage d’éduquer tout un peuple.  En passant, à Montréal seulement, il y a selon le service de police 1500 manifestations par année! Alors, on se voit le 10 novembre?

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