
Dans le cadre d’une causerie littéraire, la librairie l’Exèdre recevait la Société des Dix, le jeudi 10 novembre dernier. La rencontre avait pour but de présenter le dernier numéro des Cahiers des Dix, et de démystifier le travail des membres.
La fraternité
La Société des Dix a été créée en 1935 par un groupe d’experts en histoire québécoise qui, par passion, désiraient transmettre la connaissance historique, et ce, avant même que les universités ne possèdent de formation en histoire. Il était possible de les considérer, à l’époque, comme des archivistes considérant l’apport de connaissances significatives dans le domaine. Le premier groupe était composé d’entre autres Monsieur Victor Morin, l’auteur du Code Morin, ainsi que de Monseigneur Albert Tessier, dont un pavillon de l’UQTR porte le nom.
Aujourd’hui, désormais rendu à sa quatrième génération, la Société des Dix se compose de Messieurs Simon Langlois, Gilles Gallichan, Denys Delâge, Laurier Lacroix, Bernard Andrès, Fernand Harvey, Louis-Georges Harvey, ainsi que de mesdames Thérèse Lefebvre, Andrée Fortin et Jocelyne Mathieu. Issus des domaines de la sociologie, de l’histoire, de la littérature et de la muséologie, les auteurs s’engagent à publier un article par année dans le Cahier des Dix, ainsi que d’assister aux rencontres mensuelles du groupe. Selon les membres, la fraternité était et est toujours au centre de la Société. Le plaisir, la rencontre et l’entraide sont mots d’ordre lors de leurs rencontres. Tel que le mentionnait Monsieur Harvey, il s’agit finalement d’une «grande coopérative d’idées».
Issus des domaines de la sociologie, de l’histoire, de la littérature et de la muséologie, les auteurs s’engagent à publier un article par année dans le Cahier des Dix, ainsi que d’assister aux rencontres mensuelles du groupe.
Production sans subvention
Les Cahiers des Dix sont produits une fois par année, et recensent en moyenne de huit à dix articles. En 2015 est sorti le 69e numéro, qui regroupe divers résultats de recherches portant sur l’histoire. Il est entre autres question d’histoire sociale du quartier Limoilou, de politiques culturelles, de cinéma québécois, ainsi que de récits patriotiques. Produisant en moyenne 300 copies par numéro, l’éditeur Laliberté couvre à peine ses frais d’impression, alors que les frais rattachés au montage sont assurés par la Société. Sans subventions gouvernementales pour appuyer ces ouvrages, il va de soi que l’adhésion de membres permet d’assurer la pérennité des publications.
Désormais accessibles sur le Web, ainsi que dans plusieurs banques de données, les articles obtiennent une diffusion plus large, qui permet de rejoindre une autre génération.
Assurer une relève
Inévitablement, au courant de la discussion, a resurgi la question de la relève auprès de la Société des Dix. Cette interrogation semblait être encore nébuleuse pour les huit membres présents. Ils sont cependant dans la nécessité d’y réfléchir plus sérieusement, considérant l’arrivée d’une nouvelle vague de membres vers 2020. Le principal enjeu semble être d’attirer de jeunes professionnels en début de carrière, qui ont déjà une charge importante de travail. Ils misent donc davantage sur de jeunes retraités, qui cherchent encore une façon de rester actifs dans la recherche.
Sans subventions gouvernementales pour appuyer ces ouvrages, il va de soi que l’adhésion de membres permet d’assurer la pérennité des publications.
En l’honneur de la ville de Montréal
À l’occasion du 375e anniversaire de la ville de Montréal, les membres de la Société des Dix ont choisi d’orienter, pour la plupart, leurs prochains articles sur des phénomènes associés avec la métropole. Cette orientation est bien significative, considérant que les premières commémorations de la ville ont eu lieu il y a 100 ans avec, en tête de l’organisation, certains fondateurs de la Société. Monsieur Langlois portera un regard sur le statut des femmes en 1917. Monsieur Lacroix revisitera quant à lui des commémorations s’étant déroulées il y a un siècle.
À la fin de cette rencontre, chose sûre était de constater les riches discussions entretenues entre les membres ainsi que les quelques curieux présents. La convivialité de l’événement, ainsi que l’écoute respectueuse, a donné lieu à de belles réflexions.