
Lundi 3 février dernier, l’AGE a tenu un CA impromptu au local 1078 du PAVé. Celui-ci a été convoqué de façon extraordinaire (CAX) afin de répondre à des besoins urgents en son sein. L’ordre du jour est énoncé à 17h35, mais dix minutes plus tard, le CAX s’achève sur des discussions animées parmi ses membres dirigeants. Entre temps, aucun point n’aura été discuté.
Conseil d’administration extraordinaire qui tourne court
Le Conseil d’administration extraordinaire, ou CAX, commence avec la lecture de l’ordre du jour par le président de séance afin de le faire approuver par les administrateurs. Il est annoncé qu’il sera question ce soir-là d’aborder les devoirs des officiers, de l’annulation inopinée de l’AG prévue au calendrier universitaire le 5 février, ainsi que d’un avis de motion de blâme pour la Coordination générale à propos de ladite annulation.
Le quorum est variable selon du nombre d’administrateurs actifs sur le CA étant établi d’un quorum du tiers (1/3), mais qui doit être en tout temps au-dessus du nombre d’officiers élus (+1 des officiers élus)
Extrait du Guide de l’administrateur à la page 23, texte rédigé par l’AGE et révisé en mars 2021. Source: documents disponibles sur le site internet de l’AGE.
Un déroulé auquel une administratrice s’oppose. Clémence Tanneau, membre aux cycles supérieurs, lève son carton de vote. Elle exprime son sentiment d’être prise de court par des points non-prévus initialement au programme, et ce faisant, dont toute décision semblait précipitée. L’administratrice sollicite par conséquent un vote, lequel sera perdu.
La jeune femme demande alors à pouvoir partir. Or, d’après le Guide de l’administrateur de l’association (page 23), ne peut se tenir de CA sans que le quorum n’ait un certain nombre d’administrateurs présents. Ainsi par son départ, Mme Tanneau met fin au CAX, qui n’aura duré en tout que neuf minutes, bien loin de la durée habituelle.
Deux démissions évidentes
Cette conclusion inattendue du CAX est accentuée par l’annonce de deux démissions, celles de la coordinatrice aux communications Élodie Gagnon et de Judith Lessard, coordinatrice à la vie associative. Leur décision de renoncer à leurs fonctions au sein de l’AGE serait motivée par un malaise envers les actions menées par l’association dans les semaines précédentes.
Elles font mention notamment d’une suite de décisions et d’actions posées allant, selon elles, à l’encontre des engagements et des devoirs de l’AGE. En effet, le 29 janvier, les membres du conseil administratif se sont rencontrés lors d’une réunion informelle et ont statué de modifications aux Statuts et Règlements généraux (SRG), dont le dossier était à l’ordre de l’AG du 5 février (laquelle a été annulée sans plus d’explications au moment des faits). Le lendemain, lors du CAX du conseil exécutif du 30 janvier, la coordinatrice générale Chloé Séguin fait état de la démission d’un administrateur, faisant baisser le nombre de ceux-ci à 5 personnes. Afin de pouvoir gérer la situation dans un délai raisonnable, la solution qui est alors proposée est de procéder par vote électronique.
Le comité se veut un lieu de suivi des plans d’action d’officiers, tant au niveau de l’échéancier que de l’accomplissement de dossiers ponctuels.
Extrait du Guide de l’administrateur à la page 16, texte rédigé par l’AGE et révisé en mars 2021. Source: documents disponibles sur le site internet de l’AGE.
Friction entre les membres
Mais cette solution ne convient pas aux deux coorinatrices chargées des communications et de la vie associative qui s’y opposent fermement. S’appuyant sur l’Article 11.3 du Statuts et règlements généraux 2024, Élodie Gagnon estime que le recours au vote électronique ne devrait se faire qu’en « cas d’urgence« , ce qui n’aurait pas été ici le cas. La modification des SRG aurait selon elles pu être planifiée en respectant les délais requis. Elles ajoutent que celle-ci découle davantage d’une mauvaise gestion interne que d’un événement imprévisible, ce qui ne justifierait pas ces courts-circuits des procédures administratives. Ce à quoi David Lamoureux, coordonnateur aux finances, s’est opposé en répondant que le fait de « contourner la procédure, c’est comme ça que cela fonctionne dans toutes les entreprises quand les choses ne marchent pas. Les membres étudiants ne sont pas brimés ».
Les deux coordinatrices reprochent à ces décisions un manque de transparence envers les étudiants, notamment à cause de la rencontre du 29 janvier, le caractère informel induit qu’aucun PV n’est disponible ni consultable pour suivre le fil des discussions menant à ces décisions. Or, un de leurs arguments est que n’importe quel membre étudiant présent lors de l’AG prévue ce 5 février aurait pu solliciter son droit à consulter le PV afin de comprendre les modifications effectuées.
Conséquences
Ces litiges internes seraient donc une des raisons de l’annulation de l’AG de ce mercredi 5 février. En quelques mois, ce sont tout de même 6 départs qui ont affectés l’administration de l’AGE, pouvant laisser planer des doutes auprès de la communauté étudiante au sujet de la transparence, des intentions et de la gestion interne de l’association étudiante. L’association étudiante ne s’est pas encore exprimée publiquement pour apporter sa version, néanmoins, une publication sur les différents réseaux sociaux de l’AGE au matin du 5 février indiquait brièvement l’annulation de l’AG supposée se tenir le matin même.
Plus de détails sur les services offerts par l’AGE, son fonctionnement et ses membres à la coordination sur leur site internet.