
Le samedi 11 avril dernier, dans le cadre du colloque Melancholia, l’Atelier Silex, en collaboration avec la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières, présentait le vernissage de deux projets: (Dé)jouer le son/(Un)graving Sound et Marcher avec le vent.
L’Atelier Silex a reçu la visite de nombreux curieux pour assister au dévoilement des deux projets. Séparées en deux espaces distincts, les deux présentations invitaient à la découverte d’un univers particulier, grouillant de vie par la présence massive des spectateurs.
(Dé)jouer le son/(Un)graving Sound
(Dé)jouer le son/(Un)graving Sound est un projet créé par Karine Bouchard et Marlon Schumacher. Ensemble, ils cherchent notamment à revisiter la conception de l’estampe traditionnelle.
Karine Bouchard rédige sa thèse de doctorat à l’Université de Montréal, s’intéressant à la mouvance et à l’importance de la place de l’observateur vis-à-vis l’œuvre. Elle enseigne actuellement l’histoire de l’art au Département de philosophie et des arts de l’UQTR.
Marlon Schumacher est quant à lui doctorant en technologie de la musique à l’Université McGill. Il s’intéresse particulièrement à l’apport et au développement d’outils technologiques pour créer de la musique. Dans ses projets, il cherche surtout à s’assurer de l’immersion et de la synthèse sonore de ses créations.
Les deux artistes avaient donc pour ce projet un bagage de connaissances et d’atouts assez chargé qui leur a permis de créer une installation unique. Plus qu’une simple création de sons et d’images, leur installation accorde aussi une grande importance à l’espace. «L’œuvre devient l’espace et l’espace devient l’œuvre», expliquait Marlon Schumacher.
Au centre de la pièce et de l’installation se trouvent quatre tables tournantes, utilisant le disque vinyle comme objet matériel avec lequel les visiteurs peuvent expérimenter et vivre l’œuvre de l’intérieur. Autour d’elles se trouvent quatre panneaux «holoscreen», sur lesquels sont projetées les œuvres d’estampe, celles-ci bougeant sur le matériel qui capte la lumière tout en laissant la projection passer au travers.
Que ce soit dans la douce simplicité de l’art ou dans sa complexité ardente, l’inventivité et la découverte étaient à l’honneur dans cette double présentation des plus intéressante.
Par ce procédé, les artistes s’amusent à jouer avec la multiplication, mais aussi avec la démultiplication de l’estampe. Les sons comme les images ont une cohérence, offrant une sorte de matérialisation du son. Avec les tables tournantes, le public a une pratique d’écoute différente, fort intéressante, qui se veut en soi par les artistes une critique des musées traditionnels.
Marcher avec le vent
C’est dans la pièce adjacente à celle de la première installation que se trouvait l’œuvre collective Marcher avec le vent, intégrant les estampes de plusieurs étudiants en arts visuels de l’UQTR. Idée originale de Philippe Lafontaine, l’œuvre représentait la mélancolie liée aux souvenirs de voyage et à l’instabilité de la liberté.
Comme un mat trônant fièrement au centre de la pièce, l’œuvre comportait cinq voiles déployées représentant les estampes des étudiants sélectionnés. De ces cinq mats, l’un d’entre eux était plié, réalisé par Philippe Lafontaine lui-même, rendant un hommage symbolique à Olivier Chevrette, étudiant décédé en février dernier.
Installée sur une base en bois, les spectateurs avaient la possibilité de manipuler l’œuvre, faisant tourner le mat et les voiles. Chaque voile raconte sa propre petite histoire, avec le thème récurrent de l’océan et du vent, le tout majoritairement en noir sur des voiles couleur crème.
Les deux œuvres menaient à deux univers bien différents. D’un côté la technologie et l’expérience multiple des sens et de l’autre, une œuvre d’une simplicité apaisante. Que ce soit dans la douce simplicité de l’art ou dans sa vivante complexité, l’inventivité et la découverte étaient à l’honneur dans cette double présentation des plus intéressante.
Pour plus d’informations sur les activités de l’Atelier Silex, il est possible de consulter leur site internet: www.ateliersilex.info.