Conférence midi: Le chercheur et ses vulnérabilités

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Ce mercredi 22 février s’est déroulée une conférence midi portant sur le thème du chercheur et de ses vulnérabilités. Organisé par le CEIDEF, l’évènement s’est tenu à la salle Rodolphe-Mathieu au pavillon Michel-Sarrazin de 12 h 00 à 13 h 00. Le chercheur français Michel Boutanquoi a animé la conférence épaulé par Naïma Hamrouni, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éthique féministe.

À droite: Michel Boutanquoi. À gauche: Naïma Hamrouni. Crédits: journaliste

Une vingtaine de participants se sont rassemblés dans la salle pour assister à la conférence, principalement des chercheurs. Les animateurs furent Michel Boutanquoi, professeur de psychologie à l’université de Franche-Comté et la professeure Naïma Hamrouni du département de philosophie et arts de l’UQTR. Celle-ci l’a assisté dans sa présentation.

Le chercheur et ses vulnérabilités

《j’ai besoin des autres, de moi et de chacun

cette phrase provient d’Albert Camus de l’oeuvre L’Homme révolté , citation que j’avais utilisé dans le cadre de ma thèse qui portait sur le travail social》

Michel Boutanquoi

Selon lui, cette phrase donnait l’idée d’un besoin de reconnaissance, d’une quête identitaire. La citation se poursuit avec un besoin des autres qui montrait l’objet du travail social. Il ajoute également que cette citation comprenait aussi l’idée de vulnérabilité.

Qu’est-ce que la vulnérabilité?

La vulnérabilité est selon lui une marque de notre dépendance aux autres et de la nécessité d’autrui dans nos vies. La vulnérabilité du public auquel s’adresse le chercheur implique de s’adresser à des personnes qui ont perdu une forme d’autonomie et qui sont dominées par une série de discours. C’est en réfléchissant à tout cela qu’il s’est demandé qu’en est-il de la vulnérabilité du chercheur?

《Dans le monde hyper moderne de la recherche, il ne faut plus être vulnérable comme chercheur français, il faut être celui qui ne doute pas , celui qui conçoit , gère des contrats, expérimente.》

Michel Boutanquoi

Le chercheur doit accepter d’être vulnérable face à une issue incertaine et il doit accepter de découvrir derrière la volonté de savoir l’humilité.

《Aveuglante humilité d’un chemin de neiges poignardé de doutes de Natasha Kanapé Fontaine》

Michel Boutanquoi

Le défi de la vulnérabilité

Les jeunes chercheurs doivent s’armer de patience dans l’attente d’une ouverture d’une porte solidement verrouillée. Celle-ci est parfois décourageante. Il existe donc des contextes de travail dans la recherche qui rendent vulnérables et qui tendent à fragiliser les chercheurs. Cependant, ceci n’est qu’une partie de la vulnérabilité du chercheur, elle comprend aussi son rapport avec les objets de ses recherches et à ce qui fait l’objet de ses recherches. Il peut avoir une logique sensible dans la recherche. Ce qui revient à réfléchir à ce que ça veut dire d’aller sur le terrain d’autrui et d’accepter aussi tous les détours imprévus, car nous ne pouvons pas mettre l’autre dans un moule. Il termine en indiquant qu’accepter d’être vulnérable pour mieux saisir les différentes vulnérabilités est le défi qui se pose devant les chercheurs.

Après sa présentation, la professeure Naïma Hamrouni poursuit sur la même lancée en ajoutant que les chercheurs dépendent des autres pour développer leur savoir. Le statut de chercheur est donc un statut social qui bénéficie du transfert des ressources et des savoirs provenant des autres. Suite à son intervention, les participants ont posé des questions aux intervenants en lien avec les conditions des chercheurs et donné leur point de vue sur tout ce qui a été dit. Rappelons aussi que d’autres activités sont prévues par le CEIDEF au cours des prochains mois.

L’invité

Michel Boutanquoi est un chercheur français, associé au programme Répondre au besoin aux besoins développementaux des enfants qui vivent en situation de vulnérabilité psychosociale et de négligence en partenariat avec L’UQTR.

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