
Alors que l’année financière en cours devrait se solder par un fort déficit, s’élevant autour des 10 millions de dollars, le dialogue entre le Syndicat des professeurs et des professeures à l’Université du Québec à Trois-Rivières (SPPUQTR) et la direction de l’université ne sont pas arrivés à s’accorder sur une entente.
Le jeudi 3 mars était la limite de la fin des discussions sur les économies au budget de l’UQTR entre la partie patronale et le SPPUQTR. Cette période étant maintenant terminée, aucune entente n’a été conclue, comme le déclare le président du SPPUQTR, Ismaïl Biskri: «Nous nous étions entendus pour une certaine période de discussions et cette période est échue. Nous ne sommes pas arrivés à une entente sur ces discussions. Ça va donc de soi et c’est implicite». Pour aboutir à une entente, le Syndicat souhaite toutefois conserver la taille des classes, les budgets en recherche, la modernité des équipements et les conditions salariales. Finalement, suite à la lenteur des négociations et le refus des propositions de la partie patronale, le syndicat a préféré suspendre des discussions.
«Ce déficit, ce ne sont pas les professeurs qui l’ont creusé. Ce sont les coupures du gouvernement qui se sont faites au mauvais endroit» ⎯ Ismaïl Biskri
Le Syndicat se montre insatisfait
Dans cette situation de déficit, Ismaïl Biskri accuse plutôt le gouvernement: «Ce déficit, ce ne sont pas les professeurs qui l’ont creusé. Ce sont les coupures du gouvernement qui se sont faites au mauvais endroit. Il faut envoyer un message au gouvernement. On est prêt à aider, mais pas au détriment de nos conditions de travail». Le président du SPPUQTR annonce toutefois que la porte est toujours ouverte et qu’une proposition future sera étudiée. Quant au nouveau recteur de l’UQTR, entré en poste en janvier dernier, Ismaïl Biskri doute que ce dernier s’est impliqué dans les négociations: «On ne sait pas si M. McMahon participe à ces discussions. Nos vis-à-vis, c’est le CRU (comité de régie universitaire), sur lequel siègent des vices-recteurs. On ne sait pas si M. McMahon intervient, mais nuance son propos, Mais ce n’est pas l’affaire d’une seule personne, mais de vision».
Une entente difficile
Les négociations ne semblent pas avancer très vite entre la direction de l’UQTR et le syndicat des professeurs. En effet, déjà en novembre dernier, une manifestation du SPPUQTR, du Syndicat des employés de soutien (SCFP) et de l’Association générale des étudiants (AGE-UQTR) avait eu lieu pour protester contre l’austérité et pour dénoncer les compressions budgétaires dans les universités québécoises. Depuis, l’Université tentait d’obtenir certaines concessions de la part du syndicat afin de réduire ce déficit et améliorer la santé financière de l’Université. Néanmoins, les dirigeants de l’UQTR se sont rencontrés ce lundi 21 mars, dans le cadre de leur rencontre régulière de la régie universitaire. Le directeur du Service des communications de l’institution, Bertrand Barré annonce toutefois que «La direction souhaite que les discussions se poursuivent avec le syndicat pour pouvoir parvenir à une entente».