Éditorial: Culture du viol pour les nuls ⎯ Cet édito est une présentation de Roosh V et de l’EIF

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«Ouin, mais elle a un peu couru après…» Probablement que toute la notion de «culture du viol» tient dans cette phrase. Phrase qui semble anodine, mais qui est loin de l’être. Votre serviteur va aujourd’hui tenter de vous montrer pourquoi.

Commençons avec le terme. «Culture du viol», ça fait réagir; ça a l’air gros. «Culture du VIOL.» Ça nous («nous» étant la communauté mâle généralement) donne le réflexe de réagir de la manière suivante: «Eille, mais j’ai jamais violé personne moi! Je suis complètement contre le viol! Je trouve ça inadmissible!» et c’est en soi réconfortant.

Cependant, ce n’est pas tellement de ça dont il est question. Je vais tenter ici une définition de mon cru. Les spécialistes me reprendront si besoin se fait sentir: la culture du viol, c’est une catégorie de comportements anodins et socialement acceptés qui ont comme effet commun de banaliser les situations abusives et/ou de rendre la situation plus dure sur les victimes et plus facile sur les agresseurs.

Notez ici que l’on ne parle pas uniquement d’agressions sexuelles pures et simples, mais aussi de comportements qui violant l’intimité de la personne (mettons la pratique du catcalling par exemple) ou encore les situations où la notion de consentement est tordue jusqu’à n’en être plus reconnaissable (référence à l’article de la collègue Marie-Odile dans le dernier numéro).

Donc, on le sait que t’as jamais violé personne et que t’es contre ça et que les violeurs devraient être castrés/pendus par les couilles. Reste que, si une femme s’est sentie diminuée dans une situation ou si elle sent que son consentement n’a pas été respecté, lui dire qu’elle a un peu couru après c’est quand même encourager la culture du viol. C’est mettre sur sa faute le fait qu’il y a un dude quelque part qui ne sait pas vivre.

Et soyons bien clairs sur quelque chose. Est-ce que l’on considère que si quelqu’un ne porte pas de gilet pare-balle, c’est qu’il veut se faire tirer dessus? Non? Alors en quoi est-ce justifiable de dire que si une fille porte autre chose qu’une bourka elle cherche à se faire traiter comme un objet?

Plusieurs me répondront que mon exemple est fort, mais il ne l’est pas. J’invite tous les bienpensants à questionner les femmes de leur entourage sur le sujet. Ce qu’elles veulent vraiment dire quand elles portent une minijupe. Ce que ça leur fait de se faire faire des commentaires en public par des étrangers. Si ça leur est déjà arrivé d’avoir été vraiment inconfortables lors d’une relation sexuelle, mais de n’avoir rien dit.

Rebondissements nationaux

Parlant d’inconfort, on peut dire que ça bouge du côté des associations nationales. Particulièrement en ce qui concerne celles qui n’existent pas encore.

Le printemps dernier a été le théâtre du décès de la Fédération des étudiant(e)s universitaires du Québec (FEUQ), en même temps que des balbutiements de la Table des régions. Alors que cette dernière est née d’un souci de dé-métropoliser les enjeux étudiants nationaux, l’Association pour la voix étudiante au Québec (AVÉQ), sa suite logique, s’est faite une nouvelle concurrente.

En effet, quel ne fut pas mon malaise d’apprendre que la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) travaillait à sa propre association nationale. Celle-ci, dénommée Union étudiante du Québec (UÉQ) sera vraisemblablement fondée au début de 2016 en congrès.

«Est-ce que l’on considère que si quelqu’un ne porte pas de gilet pare-balle, c’est qu’il veut se faire tirer dessus?»

Dans tout ce qui concerne les associations nationales, il est symptomatique d’assister constamment à un bras de fer entre les grosses associations localisées dans les grandes villes (nommément, la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal et la CADEUL) et les associations localisées en région.

La FEUQ était un cas d’école de ce genre de conflit, étant donné un mode de votation qui rendait pratiquement impossible la représentation des intérêts hors Montréal. Même lors des consultations ouvertes de la Table des régions l’an dernier, il a été maintes fois rapporté que les associations métropolitaines (j’inclus ici celles basées à Québec) tentaient de tirer la couverte de leur côté; tellement que les mauvaises langues avaient surnommé la future association «FEUQ 2.0».

Sachant cela, on déplorera (ou pas) de constater que la CADEUL travaille à créer sa propre association à vocation pan-québécoise. La mentalité décentralisante de la Table des régions lui rappelait-elle les échecs répétés de la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ)?

Faisons trêve d’acronymes. Malgré que je me constitue en grand sceptique à propos de ce qui touche aux regroupements nationaux, c’est là une histoire à suivre au courant de l’année scolaire. Avec les grèves prévisibles à court terme, j’aurai fort probablement l’occasion de revenir chialer là-dessus plus tard.

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