Mise à jour: 17 septembre 2011, correction barrée et ajouts en rouge
Un des points chauds de l’Assemblée générale annuelle de l’AGE UQTR (autre que le stationnement) risque d’être en lien avec l’augmentation illégale des frais institutionnels obligatoires (FIO) par l’UQTR. L’université a fait une offre de réparation et nous devrons décider si nous l’acceptons ou non.
Les FIO sont des frais autres que les frais de scolarité qu’imposent les établissement universitaires. Il peut s’agir à la fois de frais généraux, technologiques, liés aux services aux étudiants (SAE), des frais de rédaction et autres. Normalement, ils sont encadrés selon des règles établies par le Ministère de l’éducation, du sport et du loisir (MELS) qui limite le prélèvement selon le montant de la facture étudiante. Cependant, il semble que l’administration ait gaffé et se soit payée la traite pendant les sessions d’été 2008 à 2010 en outrepassant les montants préalablement fixés de 13 à 55$ selon l’année. Au total, ces prélèvements, réalisés sans l’accord des étudiants, se chiffrent à 114 765,54$.
Il s’agit bien évidemment d’un geste illégal qui, selon les règlements du MELS, peut être justifié si les étudiants donnent leur accord. Attendez-vous donc à être charmés.
Le gros bout du bâton
Le plus beau avec cette erreur comptable, c’est que l’administration se voit obligée de remettre le trop-perçu des FIO aux étudiants car le MELS ne veut rien savoir de cet argent. Pour ne pas perdre la face en public, l’UQTR nous propose donc un dédommagement leur permettant de paraître comme de bons samaritains. Et ce sont les étudiants, en prenant position pour ou contre cette option, qui auront le gros bout du bâton.
Le rapport de force est intéressant. Pour une fois, les étudiants peuvent questionner et répondre à l’administration de l’UQTR à propos de ce trop-perçu résultant de ce que l’on pourrait appeler une grossière erreur comptable. Cela nous donne la chance d’investir dans la vie étudiante sur le campus pour la première fois depuis longtemps.
Ce que l’UQTR propose, c’est de ne pas prélever les FIO dans les prochaines années en plus d’investir 115 000 $ dans la rénovation de la Chasse-Galerie, et de ramener le budget du SAE à 60 000$ plutôt que les minces 35 000$ proposés cette année. En échange, l’AGE UQTR accepterait rétroactivement les prélèvements supplémentaires. L’offre est toujours en négociation.
Par contre, une autre option logique s’offre à nous. Celle de rembourser par chèque les étudiants lésés par cette affaire. Il est principalement question d’étudiants inscrits aux cycles supérieurs et à la formation continue, ainsi que d’étudiants inscrits aux cours d’été. C’est d’ailleurs le plan qui a été adopté par l’Université de Montréal lorsqu’elle s’est retrouvée dans la même situation.
Un débat d’opinion
Il est évident que l’offre de l’UQTR est alléchante. On pourrait même dire que tout le monde en sort gagnant. L’Université investit une somme considérable dans la vie étudiante, obtient également de la publicité gratuite dans les journaux grâce aux conférences de presse annonçant ces nombreux investissements. Les étudiants, eux, récupèrent l’argent perdu dans les coupures au SAE, en plus d’avoir un café-bistro fraîchement rénové. La vie en rose, quoi!
Ce sont les étudiants, en prenant position pour ou contre cette option, qui auront le gros bout du bâton.
Mais est-ce que la réalité est si géniale ? Il faut se demander ce qui se cache derrière cette offre de l’administration. En redistribuant l’argent prélevé illégalement, l’administration évite la disgrâce publique en n’ayant pas à émettre des milliers de chèques aux étudiants touchés par ce flou administratif en plus d’obtenir l’accord (rétroactif) de l’AGE pour les prélèvements. De plus, elle s’assure d’avoir la sympathie des grosses associations qui bénéficient le plus des services de la Chasse-Galerie et celle de l’association d’ITR, qui récupérerait une bonne partie du financement de son mini-baja via le SAE. Il va sans dire qu’il s’agira là d’une part importante du vote de l’Assemblée et de l’opinion publique puisque, tel une organisation socialiste, les membres d’ITR votent en masse.
Toutefois, il ne faut pas oublier que ce prélèvement illégal concerne principalement les étudiants inscrits à la session d’été. De plus, puisque le litige remonte à 2008, il y a fort à parier qu’une bonne part des étudiants qui ont payé en trop ont terminé leurs études et ne profiteront pas de l’offre de remboursement de l’Université. Est-il vraiment sensé de prendre cet argent, qui appartient à d’autres, et l’investir pour nous? À vous de juger.
Devrions-nous prendre l’argent et se plier aux souhaits de l’AGE UQTR administration? Devrions-nous faire comme l’Université de Montréal et remettre l’argent aux étudiants touchés par le prélèvement? L’offre est toujours en négociation entre l’AGE UQTR et l’UQTR. Nous avons le pouvoir de décision dans ce dossier. L’administration tient à se débarrasser de cette patate chaude. Je vous invite à visiter les bureaux de l’AGE UQTR au 1001 Nérée-Beauchemin afin d’exprimer vos idées et opinions auprès des officiers.