Durant le mois de septembre, la Galerie R3 de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) présentait l’exposition Flatpack, par l’artiste montréalaise Antonietta Grassi. Le vernissage s’est déroulé le 20 septembre dernier, et l’exposition s’est terminée le 2 octobre dernier.
Ce sont plus d’une quinzaine d’œuvres qui ont été exposées à la Galerie R3. Elles sont surtout présentées comme «des formes architecturales déclinées et assemblées en des constructions abstraites». En considérant cette idée esthétique de l’œuvre, c’est de cette façon que l’artiste dévoile sa sensibilité et les émotions qu’elle désire transmettre.
Le tout est accompagné, pour chacune des œuvres, de couleurs pastel dont la mixture est souvent représentée entre les extrêmes, pâles et foncées. L’exposition est donc représentée comme une composition d’œuvres dites «abstraites».
Le terme «Flatpack»
Ce terme désigne une description très particulière du futur: le futur Flatpack. En divisant ce mot, on retrouve le mot anglais Flat signifiant «plat» et l’autre terme anglophone pack. Ce dernier représente les ensembles d’objets qui, dans ce sens du terme, ont déjà une vie très longue et un vécu significatif.
La construction de ces objets a quelque chose de très uniforme, selon Antonietta Grassi: «Ces objets sont construits dans une place et sont emballés très plats, et ils sont envoyés partout. Pourquoi mon exposition se nomme Flatpack? C’est plutôt d’une façon ironique, puisque je travaille sur les formes géométriques qui semblent être très plates, mais elles sont le contraire de cela. Il y a beaucoup de couches pour arriver à ces formes-là et le sens de la main est très évident». L’artiste compare cette technique à celle du Flatness qui, dans l’histoire de l’art, désigne l’attraction moderniste, connue entre autres au Québec dans les années cinquante.
L’aspect psychologique
Les différents éléments qu’on peut percevoir sur les œuvres peuvent être traduits par des aspects psychologiques, sous plusieurs formes; l’auteur des œuvres parle, entre autres, de «lutte psychologique ou à un processus cérébral abordant la question de mécanismes d’adaptation, de gestion de la perte ou d’état de crise dans l’éventualité d’un traumatisme».
L’auteure des œuvres parle, entre autres, de «lutte psychologique».
En fait, cette exposition est également la représentation d’un morceau de vie de son auteur. À la suite de la mort de ses parents, Antonietta Grassi a dû vider les effets personnels de la maison familiale, là où elle a grandi et où étaient enfouis les souvenirs de son enfance. En plus d’une déception profonde et du chagrin, elle s’est dit ressentir de l’absurdité.
«L’impact psychologique et physique de devoir faire face à ce processus m’a conduite à confronter ma pratique de peintre en explorant des fragments d’espaces déconstruits et dépourvus de sens par la représentation de structures changeantes et chancelantes, et de formes géométriques dénaturées, effondrées», confie-t-elle par voie de communiqué.
L’artiste et son parcours
Enfant, Antonietta Grassi démontre naturellement certain un intérêt pour l’art, sans toutefois croire qu’un jour, elle pourrait en faire une profession. «Je ne pensais pas, quand j’étais jeune, qu’on pouvait être artiste et que c’était une option dans la vie. Je n’avais donc pas beaucoup de contact avec le monde de l’art; mes parents n’étaient pas artistes».
«L’impact psychologique et physique de devoir faire face à ce processus m’a conduite à confronter ma pratique de peintre.» — Antonietta Grassi
Pourtant, la jeune passionnée de dessin a débuté une carrière dans la mode comme dessinatrice et ainsi, son travail l’amenait souvent à New York. Le fait de voyager seule l’a amenée à socialiser avec la communauté artistique new-yorkaise. Elle sera particulièrement attirée par le travail des modernistes.
«C’est vraiment à ce moment-là que j’ai commencé à suivre des cours et entreprendre une carrière dans les arts», confie-t-elle en entrevue au Zone Campus. «J’ai par la suite suivi des cours à l’Université Concordia, tout en travaillant au début. C’était vraiment organique comme développement». Aujourd’hui, Antonietta Grassi expose un peu partout dans les galeries et musées d’art en Amérique du Nord et en Europe.