Au cours des derniers jours, nombreuses ont été les manifestations pour célébrer la Saint-Valentin, dite fête de l’amour. Comme j’aime et je vénère tous les êtres humains, la nature, la bonne nourriture, les animaux, bref tout ce qui est vivant et qui mérite de vivre par définition, j’ai donc décidé d’écrire cette chronique afin de promouvoir un avenir plus sain dans un environnement régional non-contaminé.
En août 2008, Julie Boulet et Thierry Vandal annonçaient la réfection de la centrale Gentilly-2 en affirmant que des études complètes avaient été réalisées pour le projet, ce qui est faux selon l’argumentaire du mouvement trifluvien CentricoisES et MauricienNEs pour le déclassement nucléaire (CMDN) qui nous rappelle également qu’aucune consultation publique ou même référendum chez la population locale n’a été soumis.
Pourtant, les études prouvent les impacts sérieux du nucléaire civil sur la santé (élévation des taux de leucémie et de mortalité par leucémie chez les enfants) et ce, jusqu’à 15 km en périphérie des centrales. Il est vrai que le bassin de population autour de Gentilly est très réduit mais des études récentes à la fois internationales et canadiennes (Ontario, N-B) sur des millions d’individus démontrent une augmentation de l’incidence de leucémies, de cancers du sein, du poumon, de la vessie, de la thyroïde et de malformations congénitales notamment chez les travailleurs du nucléaire et leurs enfants.
Gentilly-2, construite il y a plus de 30 ans, en 1973 et opérationnelle en 1983, provient d’une technologie désuète pour les normes environnementales actuelles. En effet, le modèle CANDU (Canadian Deutérium, une technologie mise au point par Énergie Atomique du Canada) produit du tritium en très grande quantité, une forme instable d’hydrogène qui peut s’associer à l’oxygène pour former une molécule d’eau radioactive qui a un pouvoir radiobiologique important. Le tritium s’intègre rapidement dans nos cellules, se lie à l’ADN et attaque les cellules en développement rapide causant parmi les animaux de laboratoire mutations, avortements spontanés, anomalies congénitales et cancers. Considérant que les niveaux de tritium tolérés dans l’eau potable au Canada sont trop élevés: (7 000 Becquerels/Litre), comparés aux taux américains (740 Bq/L) et européens (100 Bq/L), c’est totalement inacceptable.
L’inévitable problème de stockage à long terme des déchets nucléaires. Reconstruire G2 ajouterait 2500 tonnes de déchets de combustibles irradiés aux 2 500 tonnes actuellement entreposées de manière temporaire sur le site d’Hydro-Québec. Et que dire des milliers de tonnes des déchets radioactifs autres que le combustible irradié?
Loin d’être une énergie «verte», il existe également des retombées polluantes découlant de l’opération de la centrale, l’exploitation, l’enrichissement et le retraitement de l’uranium; des activités extrêmement polluantes et qui exposent dangereusement la population au rayonnement. Souvenons-nous de l’accident de Tchernobyl en 1986… sans parler de la détérioration de l’environnement de façon marquée (surtout de la nappe phréatique) et la création d’une quantité significative de gaz à effet de serre.
L’éolien, le solaire et l’hydro-électricité, voilà les options de l’avenir! Désormais, à nous de sortir le Québec du nucléaire.
Considérant que G2 produit moins de 3% de l’électricité au Québec, les coûts associés à une réfection (lire reconstruction) sont exorbitants et exagérés, sans compter les inévitables dépassements. Alors que le gouvernement hausse les frais de scolarité et coupe dans les services sociaux – et sachant qu’un réacteur nucléaire n’est pas essentiel pour la production d’isotopes radioactifs dans le domaine médical –, il est impératif d’utiliser cet argent pour une meilleure cause qu’une énergie polluante non-renouvelable.
Le risque d’accidents dans l’industrie nucléaire persistera toujours. Considérant qu’il est admis que plus de 50% des incidents à risques répertoriés lors des opérations des centrales nucléaires sont d’origine humaine, il serait mieux de redistribuer les 800 emplois directs et les 2000 emplois indirects vers des postes plus sécuritaires.
En fait, ces emplois ne seront jamais vraiment perdus car le Québec aura toujours besoin d’ingénieurs! La fermeture de la centrale – appuyée par une pétition de 15 000 noms remise le 26 novembre 2009 à l’Assemblée nationale – pourrait même devenir un projet d’envergure mondiale, car depuis l’incident de Fukushima au Japon, bientôt tous les pays voudront démanteler leurs installations nucléaires. L’Allemagne a déjà interdit l’usage de cette énergie d’ici 2020. Le Québec pourrait devenir un modèle et fournir la main d’œuvre nécessaire pour d’autres états!
Même si Jean Charest affirmait dans une lettre écrite de sa main en 2003 que «le PLQ s’engage à ne pas lancer le Québec dans l’énergie nucléaire», ça sent la corruption et le conflit d’intérêt à plein nez sachant que SNC-Lavalin (firme d’ingénieurs présentement accusée par un recours collectif intenté par les citoyens de Shannon… et grand donateur du PLQ) a reçu il y a deux ans le contrat de deux milliards pour la réfection alors qu’elle vient tout juste d’acheter Énergie atomique du Canada en juin 2011…
Le 31 janvier dernier, le ministre de l’environnement Pierre Arcand, de passage devant la chambre de commerce de Trois-Rivières, a entrouvert la porte qui mènerait ENFIN au déclassement de la centrale de Bécancour, plutôt qu’à sa réfection. Tout dépendrait du rapport financier d’Hydro-Québec affirmait le ministre Arcand… avant de conclure avec raison que «l’éolien, le solaire et l’hydro-électricité, voilà les options de l’avenir!» Désormais, à nous de sortir le Québec du nucléaire et de relever le défi et devenir des champions incontestés dans ce domaine.