La climato-réaliste: Présentations/Mes péchés d’écolo

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Magali Boisvert. Photo: Mathieu Plante
Magali Boisvert. Photo: Mathieu Plante

Bonjour, je m’appelle Magali Boisvert (ça y est, je me sens comme une enfant qui se présente à ses nouveaux amis dans le bac à sable…). J’étudie actuellement en langue et études littéraires depuis deux ans, et j’étais auparavant dans le programme — ô combien célèbre — du baccalauréat en enseignement au secondaire (BES), profil français. Ceci est ma première chronique.

Pourquoi donc, vous demandez-vous, une étudiante en littérature viendrait vous parler d’environnement? La réponse est simple: elle n’est pas une experte et elle n’est pas là pour chicaner ou alarmer qui que ce soit. Je me vois plutôt comme une passionnée des gestes concrets pour soulager un peu notre planète. Il m’importe de partager cette passion d’une manière ludique et accessible, tout en incluant — je ne pourrais pas m’en empêcher — quelques statistiques par-ci, par-là.     

Maintenant que les présentations sont faites, je tiens à vous montrer en long et en large, comme leçon d’humilité, ma confession impie: j’ai péché, mes confrères et consœurs (et camarades au genre non binaire). Je pèche quotidiennement, de bonne foi, en croyant être respectueuse de l’environnement, mais je pèche tout de même, et il est temps de le proclamer à toutes et à tous. 

Ainsi, je confesse devant toutes et tous mes péchés d’écolo, en espérant obtenir à vos yeux l’absolution… 

Ainsi, je confesse devant toutes et tous mes hypocrisies d’écolo en espérant obtenir à vos yeux l’absolution…

Péché no 1: J’ai acheté des sacs compostables pour ma poubelle alors qu’ils sont plus dommageables que les sacs de plastique recyclé. J’ai découvert récemment de la bouche d’une consœur écolo que ma supposée bonne action n’en était pas une; en effet, selon des recherches scientifiques, le sac compostable est un sac qui se décompose à 90% en l’espace de six mois, n’ayant pas d’impact à long terme comme les sacs de plastique qui peuvent prendre jusqu’à 1000 ans à se décomposer totalement. Selon l’Agence Science-Presse, bien que le sac compostable ait en lui-même un impact bien moindre que le sac de plastique, la rapidité de décomposition fait en sorte que «les sacs compostables se dégradent sans présence d’oxygène, ce qui génère du méthane, un gaz à effet de serre 23 fois plus puissant que le CO2». Le sac plastique, quant à lui, emprisonne ces gaz au dépotoir. Ainsi, il est recommandé d’utiliser des sacs de plastique faits de plastique recyclé à 100% ou bien de réutiliser des sacs de plastique qui traînent dans la maison pour votre poubelle. 

Péché no 2: Je prends de trop longues douches. Ah! Le péché capital de la paresse, c’est elle qui m’enverra en enfer d’écolo! Je suis certaine de ne pas être la seule, mais je suis une «longue doucheuse», c’est plus fort que moi. Même si mon cerveau me hurle de couper court, mon cœur ne peut résister aux chauds torrents d’une bonne séance de douche bénie — surtout après une journée éprouvante de cours. Une simple douche de cinq minutes, dont de nombreuses personnes âgées en CHSLD auraient besoin, consomme entre 75 et 100 litres d’eau. Mon péché, c’est de prendre des douches allant jusqu’à 15 minutes, ce qui, selon mes calculs savants, représente jusqu’à 300 litres d’eau potable. 

Mon péché, c’est de prendre des douches allant jusqu’à 15 minutes, ce qui, selon mes calculs savants, représente jusqu’à 300 litres d’eau potable. 

Péché no 3: Je gaspille plus de nourriture que je le voudrais. Lors du temps des fêtes, mon copain et moi avons fait le tour de nos familles pour festoyer, comme il se doit. Le petit ange sur mon épaule criait de douleur en voyant plusieurs soupers à la vaisselle de carton et de plastique, mais il n’y avait rien que je puisse faire à cette hérésie; je n’étais pas maîtresse en mon foyer. Par bonne conscience, j’ai décidé de ramener à la maison une bonne quantité de restants pour qu’ils ne se perdent pas, mais hélas… Quelques carrés aux dattes et gâteaux aux fruits croupissent tout de même dans notre frigo, alors que je les regarde dépérir sans pour autant vouloir les manger — que voulez-vous, je n’aime pas les carrés aux dattes. Certes, il y a mille choses que je pourrais faire pour éviter ce gaspillage: le placer dans le frigo communautaire à l’UQTR, près de la bibliothèque, ou bien le donner à un proche. Mais je n’y pense jamais et je pèche avec regret.

Le petit ange sur mon épaule criait de douleur en voyant plusieurs soupers à la vaisselle de carton et de plastique.

Péché no 4: Je ne sors pas assez dehors pour apprécier la beauté divine de la nature. Je confesse, consœurs et confrères, je pèche en restant affalée sur mon divan dès que l’occasion se présente et je ne sors le nez dehors que pour me rendre à mes cours ou aller faire l’épicerie. Je n’ai jamais été du type plein air, contrairement à beaucoup de gens dans mon entourage, car, je dois être honnête, je suis une ermite. Tels ces moines silencieux du Tibet, je préfère souvent me cloîtrer entre des murs, enveloppée dans la chaleur que de mettre le pied dans la neige et profiter du beau temps — même si le temps, dernièrement, n’était guère propice aux gambades dans la neige… 

J’espère que ces confessions vous auront fait comprendre que je ne suis pas placée pour vous donner des conseils, mais que je le ferai tout de même. Bonne rentrée écolo à toutes et à tous!

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