La fin justifie les moyens. Voici ce que la majorité des gens emploient pour jouir dans la sexualité.
Toutefois, plusieurs oublient la valeur véritable et profonde de l’orgasme. Nous vivons dans une société où la surconsommation est dorénavant associée à toute chose qui occasionne un plaisir profond. Bien entendu, l’individu qui a goûté à l’orgasme n’est pas prêt de l’oublier. Il en redemandera comme un «junkie» redemandera sa drogue pour revivre cette sensation tant convoitée. Par conséquent, il est important de bien discerner les différents enjeux entourant la notion de l’orgasme pour bien comprendre le sens réel de son implication sur le corps et l’esprit.
Tout d’abord, il faut comprendre que nous sommes continuellement portés à réduire le sens de l’orgasme à un phénomène purement génital. Autrement dit, nous avons cette tendance à le réduire à une simple réponse physiologique qui a lieu lors de la phase terminale d’une excitation sexuelle procurant un plaisir d’intensité variée. À cette fin, il est important d’éclaircir une nuance qui limite en quelque sorte nos connaissances au sujet de la sexualité. Il faut savoir qu’il existe bel et bien une différence entre avoir un orgasMe et avoir un orgasTe.
Eh oui, ABRACADABRA! Ce premier correspond à la perception du plaisir émotionnel ressenti impliquant l’abandon de soi et du corps en toute liberté. Quant au deuxième, il correspond à la perception de plaisir physique impliquant une libération de tension sexuelle lors d’une stimulation génitale. Il est à noter que lors d’un viol, la victime qui est stimulée au niveau des parties génitales peut être sujette à jouir contre sa volonté. Nous parlerions ici d’une réponse physiologique obtenue par la stimulation génitale sans réel plaisir associé, donc d’un orgasTe.
Le besoin sexuel est fondamental chez l’être humain, mais comme toute bonne chose, la sexualité doit être consommée sans trop d’excès.
À trop vouloir, on détruit à petit feu le sens véritable du plaisir physique de l’être dans l’orgasTe. Bien entendu, une p’tite vite n’a rien de pervers en soi et vous ne sombrerez pas sous l’emprise de la sexualité malsaine. Quiconque possède une vie sexuelle active savourera les bienfaits d’un orgasTe par la masturbation. Il s’agit d’une solution simple et efficace pour relâcher les tensions ressenties dans le corps avant un examen, par exemple. Dieu sait que nous ne glorifions en aucun cas la perversité dans cet acte purement libérateur.
Par contre, celui qui s’abandonne sans cesse à ce genre d’activité masturbatoire ne trouvera jamais la satiété sexuelle et se plongera dans le cercle vicieux de la surconsommation du plaisir éphémère. En ce sens, peu importe le nombre de fois qu’il jouira en se déchargeant des tensions sexuelles qui l’habitent, cet individu ressentira à nouveau cette tension peu de temps après, et en redemandera sans avoir comblé son réel besoin.
Mais pourquoi un tel phénomène? Voilà une question forte intéressante. Pour bien introduire l’explication, une autre question s’impose : Le cerveau n’est-il pas le premier organe sexuel? Si l’on se fie aux nombreuses études qui ont été réalisées à ce sujet, le cerveau jouerait un rôle très important dans la sexualité. Tel est le rôle de l’hypophyse qui sécrèterait l’hormone nommée prolactine, responsable de la satiété sexuelle. À cet effet, une étude réalisée par Krüger et al. en 2006 dans le Biological Psychology démontre qu’il y a cinq fois plus de prolactine dans le sang après avoir fait l’amour avec un partenaire qu’après s’être masturbé. Cela suggère que même si nous avons ressenti un réel plaisir lors de la masturbation, il n’en demeure pas moins qu’elle ne procure pas de véritable apaisement, donc une réelle satiété sexuelle.
Le besoin sexuel est fondamental chez l’être humain, mais comme toute bonne chose, la sexualité doit être consommée sans trop d’excès.
Par ailleurs, il faut comprendre que l’orgasme n’est pas une finalité en soi. Bien au contraire, pour certaines personnes, il s’agit d’un point culminant pour une relation future. Savez-vous véritablement ce que fait l’orgasme sur votre personne? C’est simple, encore une fois, votre cerveau vous joue des tours. En effet, pendant l’orgasme, l’hypothalamus, qui est impliqué dans le comportement sexuel ainsi que les émotions, sécréterait l’enképhaline. Cette molécule est apparentée à la morphine et procure un sentiment de bien-être profond, voire anesthésiant. C’est en partie à cause de l’enképhaline, qui active un système neuronal dit «opioïde», qu’une certaine dépendance physique se forme. Mais quel bonheur!
Dans son sens le plus profond, le plaisir sexuel reçu par l’autre partenaire sera associé aux circonstances qui entourent ce plaisir comme la voix, le corps ou l’odeur du partenaire. Ainsi, c’est le début d’une dépendance qui le poussera à rechercher ces mêmes circonstances pour revivre ce plaisir charnel. À savoir, la fin justifie les moyens.
Quelle dualité! Est-ce mieux de tomber sous le joug insatiable, mais libérateur de la masturbation ou sous l’effet euphorisant, mais éligible à la dépendance de l’enképhaline? Une chose est sûre, les deux font la paire. L’orgasme est une thérapie par laquelle l’être humain cherche à se guérir d’une société qui le brime dans sa liberté. En ce sens, jouissons des plaisirs simples de la vie sans pour autant tomber sous l’emprise de la surconsommation.
Ainsi, avec cet esprit plus éclairé, pourquoi n’allez-vous pas faire un peu de chimie?