La recherche à l’UQTR: Étude du Glacier Saskatchewan en Alberta ⎯ Retour de mission de Christophe Kinnard et de ses étudiants

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Photo: Gracieuseté
Accessible seulement en hélicoptère, l’équipe du spécialiste en glaciologie a installé son camp sur l’un des plus gros glaciers des Rocheuses canadiennes afin d’étudier les changements topographiques sur une base annuelle. Photo: Gracieuseté

Le professeur-chercheur au Département des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Christophe Kinnard, ainsi que deux de ses étudiants à la maitrise sont partis à la mi-aout, pendant huit jours, sur le champ de glace Columbia en Alberta. L’équipe cherche à savoir comment les changements climatiques pourraient affecter le glacier.

Étude de modélisation

Accessible seulement en hélicoptère, l’équipe du spécialiste en glaciologie a installé son camp sur l’un des plus gros glaciers des Rocheuses canadiennes afin d’étudier les changements topographiques sur une base annuelle. Le projet, financé sur deux ans en collaboration avec la Commission géologique du Canada, comprend deux axes de recherche.

Il s’agit d’abord d’analyser, à l’aide d’un drone, les images collectées et de cartographier la surface afin de mesurer le taux de fonte. Ces éléments vont permettre d’être comparé avec ceux recueillis l’année précédente et de relever alors les possibles variations. Le second étudiant utilise des données sur l’état actuel du glacier afin de déterminer la trajectoire qu’il va prendre au cours des prochains siècles, en réponse aux changements climatiques. Les résultats seront publiés dans un an, une fois que les étudiants auront analysé leurs données.

Défi relevé

Le professeur tient à rappeler qu’il n’est pas rare d’être confronté à une météo capricieuse. Aussi, après trois jours passés sur le terrain, les feux de forêt en Colombie-Britannique ont provoqué un brouillard épais, bloquant l’équipe dans leur tente. Malgré une tempête de neige qui a suivi, l’équipe a réussi à cartographier la même surface étudiée que l’année dernière. Ils ont pu également arriver et quitter le site aux dates prévues.

Les Rocheuses vont diminuer de volume dans les prochains siècles, reste à déterminer la vitesse.

De plus, la station météorologique installée l’année passée est tombée dans une crevasse. Cependant, la chance semble leur sourire puisqu’ils ont découvert un message près de l’appareil indiquant qu’une équipe, accompagnée d’un professeur américain, s’est chargée, pendant toute une journée, de la réparer. Ainsi, sans cette aide bienfaitrice, six mois de données auraient été perdus. Cette station météorologique automatique permet de relever des informations utiles au travail de modélisation.

Des glaciers précieux

Christophe Kinnard rappelle que les glaciers sont des réservoirs d’eau douce et qu’ils contribuent au cycle hydrologique. Aussi, ils jouent un rôle important dans le service écologique, car l’été, lorsque les précipitations sont faibles, la glace des Rocheuses fond et nourrit les plaines canadiennes. Les réserves des rivières sont d’ailleurs importantes en été, particulièrement pour l’activité agricole.

De plus, les changements climatiques pourraient avoir un impact sur le tourisme. En effet, l’équipe étudie tout près du grand site touristique Tabaska, qui représente une source de revenus considérable. La fonte progressive du glacier pourrait entrainer alors une perte d’activité touristique. Selon le chercheur, les Rocheuses vont diminuer de volume dans les prochains siècles, reste à déterminer la vitesse.

Il reste à savoir également quels seront les impacts sur les humains et sur le cycle de l’eau. Néanmoins, le Québec possède de nombreuses réserves d’eau douce; les conséquences du changement climatique se feront ressentir probablement davantage dans les régions arides.

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