
Oui, l’occasion de rencontrer nos auteurs d’ici. L’occasion de découvrir un imaginaire collectif en un seul endroit, où personnages et types d’écriture multiples se rencontrent et se retrouvent. C’est là que tous se partagent une même passion: celle de la littérature.
Pour les lecteurs que vous êtes et que je suis, c’est l’occasion rêvée de rencontrer nos idoles. C’est le moment d’aller serrer la main à cette personne qui nous a fait voyager grâce à un roman, une nouvelle ou grâce à un simple poème. Car tous les genres sont permis au Salon du livre.
Du roman à la nouvelle en passant par la bande dessinée, les récits et les romans jeunesse jusqu’aux recueils de poésie, tout est là pour rejoindre le plus de lecteurs possible.
Pour la 29e édition, la présidente d’honneur de la fin de semaine était Zviane, auteure de bande dessinée ayant remporté de nombreux prix pour ses œuvres. Les autres personnalités à l’honneur étaient Élise Gravel (23 mars), illustratrice, Gilles Archambault (24 mars), grand écrivain marquant l’imaginaire depuis 50 ans, Véronique Marcotte (25 mars), écrivaine et metteure en scène trifluvienne, et François Morency (26 mars), pour son deuxième livre Discussion avec mes parents.
Mais celle qui m’intéresse particulièrement et qui semble faire sa place de plus en plus dans la sphère littéraire mauricienne et québécoise, c’est Ariane Gélinas. Elle était présente au Salon du livre de Trois-Rivières en tant qu’écrivaine en résidence, ainsi que pour présenter son dernier roman, Les cendres de Sedna (prix Arts Excellence 2017, «Livre de l’année»), et sa participation au collectif Les Murmurantes, aux côtés des cinq autres auteurs de l’ouvrage.
Elle aime se pencher sur les villages abandonnés ou les villes fantômes du Québec, où fleurissent toutes sortes d’histoires et de légendes.
Son rôle d’écrivaine en résidence a été celui d’écrire un texte tous les jours de l’événement et de les lire lors d’activités spécifiques durant la fin de semaine. Des textes inédits faisaient état de l’événement, de sa réaction face à celui-ci, de ses pensées et autres, etc. Pour les deux premières éditions (car c’est une nouveauté au Salon du livre depuis 2015), cette tâche avait été dévolue à Sébastien Dulude et à Bryan Perro. Leurs textes, ainsi que ceux d’Ariane Gélinas, sont disponibles sur le site du Salon du livre de Trois-Rivières.
La jeune auteure est née en 1984 à Grandes-Piles, mais demeure présentement à Trois-Rivières. Elle est directrice littéraire de la revue Le Sabord (depuis 2015) ainsi que directrice artistique, coéditrice et codirectrice littéraire de Brins d’éternité (depuis 2008). Elle est également chroniqueuse pour le bimestriel Les libraires et chargée de cours à l’UQTR. Elle y termine présentement un doctorat sur Les Mémoires du diable de Frédéric Soulié.
Ariane Gélinas a commencé sa carrière en 2003, publiant quelques nouvelles sous le pseudonyme d’Hérélys Deslandes. Après 2005, elle fit paraitre d’autres textes sous son vrai nom dans des publications telles que Solaris, XYZ, Alibis et Zinc.
C’est en 2011 qu’elle lance son premier ouvrage, une novella, L’enfant sans visage, aux Éditions XYZ. Son premier roman, Transtaïga de la trilogie Les Villages assoupis, parait l’année suivante au Marchand de feuilles.
On reconnait cette écrivaine par sa passion pour le fantastique, la littérature de l’imaginaire. Elle aime se pencher sur les villages abandonnés ou les villes fantômes du Québec, où fleurissent toutes sortes d’histoires et de légendes. Ce a été le cas dans sa nouvelle «Les heures indolentes» qui fait partie du collectif Les Murmurantes, dont j’ai parlé dans une de mes chroniques (Volume 12, numéro 10). Elle a un style d’écriture bien à elle qui nous transporte dans un monde imaginaire mystérieux, sombre à l’occasion, mais parfaitement bien décrit.
C’est le moment d’aller serrer la main à cette personne qui nous a fait voyager grâce à un roman, une nouvelle ou grâce à un simple poème.
En 2013, alors qu’elle remportait les prix Jacques-Brossard et Aurora-Boréal pour le premier volet de sa trilogie Les Villages assoupis, La Presse publia une brève à son propos. Marie-Christine Blais rapportait alors les paroles des membres du jury qui disait qu’«Ariane Gélinas s’est imposée comme une voix forte de la littérature fantastique au Québec, inspirée à la fois par la grande tradition fantastique du XIXe siècle et les rites amérindiens trop souvent ignorés dans notre littérature» (17 mai 2013).
Mais elle n’est pas la seule à se démarquer dans notre région. Monique Juteau, depuis de nombreuses années, œuvre dans la sphère poétique de la Mauricie, tout en publiant également des récits et des romans pour lesquels elle remporta plusieurs prix. Elle possède une manière d’écrire unique et magnifique, que tout adepte de poésie se doit de connaitre.
Avant de terminer, je ne peux passer sous silence quelques noms d’auteurs présents lors de cette 29e édition du Salon du livre de Trois-Rivières: Jacques Paquin (Poèmes retrouvés, de Gatien Lapointe), Bryan Perro (Amos Daragon, porteur de masques), Nadine Poirier (La peine de Sophie-Fourire, les trois livres de Mission pas possible!, À la dérive et Le jardinier qui cultivait des livres), Martin Provencher (D’enfant battu à millionnaire), Philippe Arsenault (Ma sœur chasseresse), Léonie et Lydiane St-Onge (Lydiane autour du monde) et bien d’autres encore.
Mention spéciale également à Jean Désy, coauteur avec Isabelle Duval de La route sacrée, livre sur lequel portait ma dernière chronique. Il était présent le 25 mars pour ses ouvrages poétiques Poste restante (un collectif) et Amériquoisie.
Alors pour ceux qui ont profité de cette magnifique occasion de découvrir la littérature québécoise et mauricienne, j’espère que vous avez été charmé, vous aussi, par la beauté et la multitude des livres, romans, bandes dessinées, recueils et ouvrages poétiques qui étaient réunis cette fin de semaine.
Un immense merci à vous, chers auteurs, de nous offrir ce monde imaginaire empreint de beauté, de folie et de mystères.