Les algues : superhéroïnes de la biosphère

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Les algues se retrouvent de plus en plus dans nos assiettes et dans notre environnement, passant souvent inaperçues. Les scientifiques ont pourtant prouvé qu’elles ont des super pouvoirs et qu’elles nous sont extrêmement favorables dans notre quotidien.

Lauriane Thibault, étudiante à la maîtrise à l’UQTR. Crédits: Lauriane Thibault

Lauriane Thibault débute sa maîtrise à l’UQTR en étant déjà bien outillée. Lauréate de la 3e place du concours d’affiches scientifiques cette année, elle a su démontrer à la fin de son baccalauréat en bioécologie, que les microalgues ont d’excellentes propriétés en bioremédiation.

« Une micro-algue est souvent un organisme unicellulaire et microscopique. Elle produit des molécules d’intérêt tels que lipides, protéines et amidon. Nous travaillons avec un consortium (mélange de bactéries, de cyanobactéries et de microalgues), plutôt qu’avec des algues pures. Ce consortium donne des résultats beaucoup plus réalistes, étant plus près de la réalité naturelle de nos eaux. »

Lauriane Thibault

Les pouvoirs purifiants des microalgues

Une industrie de cimenterie du Québec a démontré de l’intérêt envers les algues afin d’y trouver un moyens d’amortir ses effluents gazeux, qui sont responsables d’un taux très élevé d’émissions de CO2. Des résultats prometteurs permettraient de développer une bioéconomie circulaire efficace en captant les polluants par certaines molécules des algues au lieu de les rejeter dans l’atmosphère.

Microalgues Chorella sorokiniara. Crédits: Lauriane Thibault

« Le projet consistait à injecter des gaz dans de gros bassins d’algues. Celles-ci se chargeaient de capter tout le CO2 qu’elles ont besoin pour grandir. Ensuite, on récoltait une grosse bouette verte [la biomasse], pour la faire sécher et pouvant être transformée en pleins de produits comme les biocarburants. »

Lauriane Thibault

Bassin de 10 000L contenant un consortium d’algues . Crédits: Lauriane Thibault
Crédits: Lauriane Thibault

Les microalgues : si petites, mais si puissantes !

Bien qu’en pratique il y ait encore beaucoup de chemin à faire, ces algues ont une place bien spéciale dans le laboratoire du CIPP de l’université. À première vue, difficile de croire qu’un organisme microscopique soit destiné à des projets d’aussi grande envergure. Pourtant, ceux-ci abondent :

  • Transformation de la biomasse en biocarburant
  • Fabrication de bioplastiques et de bioemballages
  • Recherches sur des algicides naturels
  • Bioremédiation et phytoremédiation
  • Et quoi d’autres à venir ?

Apprendre à cultiver de l’amidon autrement

Aujourd’hui, la monoculture prolifère sur de nombreuses terres arables. En plus de lentement appauvrir les sols, elle exploite ces précieuses terres pour la création de produits de luxes « au lieu de servir des bouches humaines », comme le dit Madame Thibault. C’est d’ailleurs le cas de la fabrication du papier où l’amidon est récolté dans de nombreux champs de pommes de terre (un liquide fait d’amidon est apposé sur le papier pour empêcher l’encre de couler lorsqu’on écrit).

Le projet de maîtrise de Lauriane consiste à jouer avec les paramètres d’un consortium de microalgues pour qu’elles produisent le plus d’amidon possible afin d’utiliser d’autres sources d’amidon.

« Les microalgues ont jusqu’à deux fois plus de capacité à produire de l’amidon qu’une plante ».

Ainsi, des structures beaucoup moins dommageables pour la nature pourront être mise en place.

Bravo Lauriane pour ton dévouement, ton implication scientifique sera certainement d’un impact prometteur pour l’avenir de la phytoremédiation!

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