Les Houthis inscrits sur la liste des organisations terroristes du Canada

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Dominic LeBlanc, ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales, devant les journalistes lundi dernier. Crédits : Adrian Wyld Radio Canada

Le gouvernement canadien a inscrit le mouvement houthi, actif au Yémen, sur sa liste des organisations terroristes. Cette décision, annoncée le 2 décembre 2024, marque une étape importante dans la position du Canada face au conflit yéménite et aux dynamiques de sécurité internationale.

Les implications diplomatiques

La décision du Canada d’inscrire les Houthis sur sa liste des organisations terroristes pourrait entraîner des répercussions diplomatiques significatives, à la fois sur le plan régional et international. D’une part, cette désignation aligne Ottawa avec ses partenaires occidentaux, notamment les États-Unis, qui ont déjà qualifié les Houthis de groupes terroristes. Ce geste renforce la coopération avec les alliés stratégiques dans la lutte contre le terrorisme et la promotion de la stabilité au Moyen-Orient. Cela pourrait également améliorer les relations bilatérales du Canada avec les États du Golfe, en particulier l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui perçoivent les Houthis comme une menace sécuritaire majeure en raison de leur alliance présumée avec l’Iran.

Ces relations pourraient s’approfondir dans le cadre d’accords économiques, commerciaux et sécuritaires, notamment par le biais de contrats d’armement, de coopération énergétique et d’investissements bilatéraux dans les infrastructures, les technologies vertes et les projets de développement durable visant à renforcer les liens stratégiques entre le Canada et les États modérés du Golf. Cependant, cette décision n’est pas sans risques. Elle pourrait exacerber les tensions avec l’Iran, un acteur clé dans la région et allié présumé des Houthis. La décision pourrait être perçue par Téhéran comme une provocation, compliquant davantage les efforts de négociations sur d’autres dossiers, notamment la non-prolifération du nucléaire iranien.

Sur le plan humanitaire, la désignation pourrait freiner l’acheminement de l’aide dans les zones contrôlées par les Houthis, ce qui pourrait ternir l’image du Canada en tant que défenseur des droits humains et de l’aide humanitaire. Cela soulève des préoccupations parmi les organisations internationales œuvrant dans la région. Tout en consolidant son engagement contre le terrorisme, le Canada devra naviguer prudemment pour équilibrer ses alliances stratégiques, ses relations diplomatiques et son rôle humanitaire dans une région marquée par des tensions géopolitiques complexes et une crise humanitaire sans précédent.

Les implications sécuritaires

« L’inscription d’Ansarallah sur la liste des entités terroristes faite aujourd’hui contribue à nos efforts pour lutter contre le terrorisme à l’échelle mondiale et harmoniser les mesures du Canada avec celles de nos alliés. Les actes d’extrémisme violent et de terrorisme n’ont pas leur place dans le monde. Nous continuerons d’agir pour freiner l’expansion de ces activités à l’échelle internationale et contrer les menaces proférées envers le Canada, ses citoyens et ses intérêts dans le monde entier», a déclaré Dominic LeBlanc, ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales.

Les Houthis au large de la mer Rouge. Crédits : Khaked Abdullah Radio Canada

Sur la scène internationale, cette mesure renforce l’engagement du Canada dans la lutte contre le terrorisme mondial. En alignant sa position sur celle de partenaires comme les États-Unis et les pays du Golfe, Ottawa contribue à l’effort global visant à limiter les capacités militaires et financières des groupes armés non étatiques. Les Houthis, accusés de recevoir un soutien logistique et militaire de son parrain l’Iran, ont été impliqués dans des attaques transfrontalières, notamment avec l’utilisation de drones et de missiles balistiques visant des infrastructures critiques en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. La désignation vise à limiter ces activités en entravant leurs canaux de financement et d’approbation,

Cependant, cette décision comporte également des risques. Sur le plan régional, elle pourrait aggraver l’instabilité dans le nord du Yémen, où les Houthis maintiennent leur contrôle. Cela pourrait entraîner une escalade des hostilités, affectant les efforts de paix déjà fragiles dans le pays. Les représailles potentielles des Houthis contre les intérêts étrangers, y compris ceux des alliés du Canada, sont également une possibilité, surtout en mer Rouge. Sur le plan national, cette désignation pourrait mobiliser davantage les ressources des agences intelligentes canadiennes de sécurité et de renseignement pour surveiller les individus ou groupes éventuellement liés aux Houthis sur le sol canadien. Bien que le risque d’attaques directes soit faible, l’accent sera mis sur le contrôle des financements illicites et des activités de soutien logistique.

Références

https://www.newswire.ca/fr/news-releases/le-gouvernement-du-canada-inscrit-ansarallah-sur-la-liste-des-entites-terroristes-880751793.html

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2123898/canada-ajoute-houthis-liste-entites-terroristes

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