
Donald Trump a régulièrement employé les droits de douane comme un levier de négociation pour parvenir à ses fins politiques et économiques. Cette méthode s’apparente aux techniques de négociation musclées qu’il avait déjà déployées pendant son premier mandat, afin d’arracher des compromis à ses homologues commerciaux. Il y a quelques jours, il a de nouveau brandi la menace d’instaurer des taxes douanières de 25 % sur l’ensemble des marchandises provenant du Canada et du Mexique. Une décision susceptible de profondément influencer les liens économiques entre les deux nations.
Quelles sont les conséquences sur l’économie canadienne?
L’instauration de droits de douane de 25 % sur les marchandises provenant du Canada pourrait s’avérer désastreuse pour l’économie nationale. Les secteurs stratégiques, tels que l’énergie, l’automobile et la foresterie, seraient particulièrement affectés. L’industrie forestière du Québec, qui emploie plus de 50 000 personnes, pourrait subir de lourdes pertes en raison de l’augmentation des coûts d’exportation découlant de l’annonce de Trump. Le premier ministre du Québec, François Legault, a comparé l’annonce de Donald Trump à une «bombe», s’inquiétant des répercussions éventuelles sur l’économie provinciale. De son côté, Doug Ford, premier ministre de l’Ontario, a également critiqué Trump, le décrivant comme étant injuste et insultant envers les travailleurs canadiens.
Il est important de noter que le dollar canadien a déjà commencé à subir les conséquences de ces menaces. Il a atteint son plus bas niveau depuis quatre ans, ce qui a pour effet d’augmenter les coûts des importations pour les Canadiens et de potentiellement entraîner une inflation importée. Les consommateurs des deux côtés de la frontière seraient également affectés, car les prix des produits importés augmenteraient.
Alors, que faire ?

Les menaces de tarifs douaniers de Donald Trump envers le Canada représentent un défi majeur pour les relations commerciales entre les deux pays. Cependant, grâce à une approche stratégique et à une réponse concertée, le Canada peut limiter les répercussions négatives et protéger son économie. Nous saluons notamment la rapidité avec laquelle le premier ministre Justin Trudeau a réagit ainsi que celle des premiers ministres provinciaux, qui se sont réunis en urgence pour élaborer une réponse concertée.
Pour préserver ses intérêts économiques, le Canada doit adopter une démarche réfléchie et rationnelle, sans se laisser submerger par la panique. Il est crucial de distinguer les menaces réelles des bluffs et de négocier avec habileté pour défendre les intérêts vitaux du pays.
De plus, je crois que le gouvernement canadien devrait renforcer ses alliances commerciales avec d’autres pays afin de diversifier ses marchés d’exportation et ainsi réduire sa dépendance envers les États-Unis. Il est aussi impératif de maintenir une communication étroite avec les autorités américaines pour régler les questions de contrôle aux frontières et de contrebande de stupéfiants. Cela permettra d’apaiser les inquiétudes exprimées par Trump.
Ce qu’on en retient
Trump a évoqué ces mesures comme moyen de faire face à la crise des opioïdes et à l’immigration clandestine. Il a déclaré que ces tarifs resteraient en vigueur jusqu’à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux en provenance du Canada cessent d’entrer aux États-Unis. Justin Trudeau s’est entretenu avec Donald Trump au domaine Mar-a-Lago, en Floride, vendredi dernier. Selon Trump, leur échange a été très fructueux. Il a d’ailleurs publié un message sur Truth Social indiquant qu’ils ont abordé divers sujets, notamment la crise des opioïdes, l’immigration clandestine et le commerce bilatéral entre le Canada et les États-Unis.

Crédit photo : Compte X de Justin Trudeau.
Cette rencontre est un coup diplomatique réussi pour Trudeau qui a pu tisser des liens avec l’équipe de Trump et démontrer son engagement à renforcer la sécurité à la frontière par des mesures concrètes. Pour la suite, il est essentiel de rester vigilant et de continuer à défendre les intérêts canadiens dans le cadre des négociations commerciales à venir et qui sont souvent complexes et imprévisibles.