Littérairement Femmes est une exposition regroupant 25 œuvres soigneusement sélectionnées par trois étudiants en littérature, animés par une réelle passion. La soirée de lancement s’est tenue le 21 septembre à la bibliothèque de l’UQTR, partenaire de cet événement exceptionnel. Pour les curieux, sachez que l’exposition reste accessible à tous jusqu’au 19 décembre. L’objectif de cette initiative est double : d’une part, mettre en lumière le talent des autrices québécoises de toutes les époques, et d’autre part, offrir une tribune à celles qui demeurent trop souvent ignorées. Comme l’a souligné Louise Dupré, autrice et poète invitée à l’événement, l’écriture au féminin occupe une place cruciale dans notre société. Elle élargit notre champ de vision, enrichit nos débats et contribue à l’évolution du monde. Alors un grand merci à Geneviève, Samuel et Laurie, les organisatrices/organisateurs de cette soirée enrichissante, qui vient concrétiser leur neuf mois de travail acharné. Merci aussi à Patricia Power, ancienne professeure de communication à l’UQTR, qui a brillamment animé l’événement.

Neuf mois de labeur pour un nouveau regard
Après un parcours jalonné de défis et de découvertes, nos trois étudiants nous ont fait part de leurs recherches, de leurs trouvailles et surtout, de leurs coups de cœur.
Quel est le coup de cœur de l’organisatrice, Geneviève ? Il s’agit de « Confessions d’une femme normale » d’Eloïse Marseille, une petite bande dessinée qui, à travers des illustrations magnifiques, aborde des sujets aussi essentiels que la sexualité, l’amour, le droit au plaisir, et bien d’autres encore, souvent tabous. Une formule simple mais efficace pour faire entendre des voix et renforcer la confiance en soi en partageant le quotidien d’une femme… normale.
Pourquoi la littérature au féminin, Samuel ? C’est la question à laquelle Patricia l’a confronté lors de leur échange. Pour l’étudiant, c’est avant tout par curiosité, une de porte vers un monde qu’il n’avait que trop peu exploré. Il dit y avoir fait de belles découvertes d’œuvres oubliées, des œuvres qui mériteraient d’être étudiées en cours. Parmi les 25 livres de l’exposition, il retient particulièrement « La déposition » d’Hélène Pedneault, une œuvre qu’il considère comme une de ses plus belle découverte. Ce récit relate le procès d’une femme accusée d’un crime, mais le dénouement révèle une vérité « foudroyante », une histoire « subtile mais engagée » qui ne manquera pas de toucher chaque lecteur.
Laurie, quant à elle, recommande « Traité de paix pour les femmes aliens » de Geneviève Morin. Ce livre explore le deuil amoureux et le processus de résilience, une œuvre marquante qui, selon elle, se présente comme une autofiction de l’autrice, contribuant à la croissance personnelle à travers son récit.



En fin de compte, les trois organisateurs s’accordent sur une conclusion : ce travail leur à permis d’avoir davantage confiance en eux, d’oser lâcher prise, et de plus avoir peur de se lancer dans de beaux projets, même en cas de doute sur leurs compétences. Car c’est en agissant que l’on progresse, devenant chaque jour un peu meilleur. Ils recommandent chaleureusement ce genre d’initiative inspirante à tous ceux qui aspirent à grandir, à aller vers les autres et à surmonter leurs peurs.
Louise Dupré : Une vague d’espoirs
Louise Dupré est une autrice, poétesse et professeure canadienne née en 1949 à Sherbrooke, Québec. Elle a obtenu une maîtrise en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal et a enseigné la littérature à l’UQAM. Elle est reconnue pour ses recueils de poésie, dont « Outre-Faim » et « La main hantée », où elle explore des thèmes aussi riches que les émotions humaines et la nature. Son œuvre poétique a été saluée à maintes reprises, et elle a été la lauréate du prix du Gouverneur général du Canada pour la poésie en 1998 et en 2011. Au cours de son échange avec Patricia, elle nous a partagé ses pensées, ses idées et ses rêves. Malgré les nombreux changements survenus depuis sa jeunesse, elle souligne que l’équilibre demeure fragile. Les préjugés persistent, notamment celui voulant que l’écriture féminine soit perçue comme plus sensible tandis que l’écriture intellectuelle serait davantage masculine. Elle tient à préciser que cette notion est erronée. Il existe de grands auteurs masculins et féminins, et elle garde espoir en la jeunesse, espérant qu’elle parviendra enfin à mettre sur un pied d’égalité les auteurs et autrices. Louise Dupré conclut en soulignant qu’une œuvre ne devrait pas être jugée en fonction du genre de son auteur, mais plutôt de sa qualité intrinsèque. Elle espère que le monde littéraire continuera d’évoluer vers une plus grande égalité, où le talent et la créativité prévaudront sur les stéréotypes de genre, permettant ainsi à chaque voix de s’exprimer librement et d’être appréciée à sa juste valeur.