
C’est à la suite d’une série de concerts à l’étranger que Pierre Kwenders est venu présenter les chansons de son plus récent album le 29 janvier dernier. Le Centre culturel Pauline Julien était, pour l’occasion, l’hôte de cette soirée haute en couleur.
Dans le cadre de cette prestation à Trois-Rivières, le Zone Campus s’est entretenu avec l’artiste. Plusieurs sujets ont été abordés avec le chanteur. Entre autres, ses débuts sur scène, l’album Le dernier empereur bantou, ainsi que la préparation de son prochain album.
L’entrevue
Pierre Kwenders est un passionné de la scène. L’artiste d’origine congolaise a attrapé la piqûre dès ses premières participations à des spectacles. Dès son arrivée au Canada, Kwenders se joint à des chorales, ce qui contribue à développer sa passion pour la musique. Lorsqu’il se lance finalement, plusieurs collaborations s’offrent à lui. Il travaille d’abord avec Nom de Plume, aussi connu sous le nom d’Arthur Comeau, ex-membre de Radio Radio. Le son de l’auteur et interprète se définit naturellement vers ce qui sera un mélange de musique électro, de hip-hop et de musique traditionnelle africaine. Il crée les mélodies et écrit les paroles. Il a aussi le dernier mot sur les productions que ses collaborateurs lui proposent. Plusieurs artistes ont pris part à son plus récent album. Parmi eux, Nom de Plume, Samito, Poirier, J.u.D., Jacobus et The Posterz. À ce sujet, The Posterz a été invité à prendre part à la chanson Mami Wata, mais au départ, ce n’est pas le groupe hip-hop montréalais que Kwenders avait en tête. D’abord, la chanson avait été écrite en pensant au rappeur canadien Drake. Il n’a finalement pas été contacté, mais celui que l’on surnomme «PK» n’exclut pas une possible collaboration qui serait plus qu’intéressante pour le chanteur.
Sur le dernier album, plusieurs thèmes sont abordés: l’amour, la fête, la joie, mais également des sujets plus lourds comme la guerre et les enfants soldats. Il s’agit de problématiques qui, selon lui, doivent faire réfléchir. Sur le mélange des rythmes plus festifs à ces thèmes, le chanteur affirme que ce n’est pas parce que les textes des chansons sont lourds que les gens doivent s’empêcher de danser et de festoyer durant le concert. «Les gens viennent faire la fête à mon »show » et si ça peut les faire réfléchir en plus, tant mieux.» Les chansons de Pierre Kwenders comportent souvent deux niveaux d’écoute. Les musicalités plus festives qui font bouger et les textes parfois plus engagés qui font réfléchir.
Lorsque questionné sur ses derniers passages à Trois-Rivières, une expression lui est tout de suite venue en tête: «Bordel total». Certes, s’il a tout de suite voulu préciser que les termes utilisés n’était pas négatifs et loin de là, il a affirmé que les soirées étaient très festives et arrosées d’alcool. En juillet 2015, il était de passage au Café Galerie l’Embuscade dans le cadre du FestiVoix.
Si ses derniers prix et nominations au dernier gala de l’ADISQ ainsi qu’au GAMIQ lui ont servi de coup de pouce, il ressent aussi une certaine pression de refaire encore mieux. Pour son deuxième album, beaucoup de nouveaux producteurs l’épauleront. Kwenders revient d’une première session d’enregistrement à Seattle, aux États-Unis, et espère que les pièces pourront être rendues disponibles avant la fin de 2016. Plusieurs collaborations ont été promises, même si celui-ci n’a pas encore d’artistes invités confirmés.
Lorsque questionné sur ses derniers passages à Trois-Rivières, une expression lui est venue tout de suite en tête: «Bordel total».
Le spectacle
C’est devant une foule assise que Pierre Kwenders s’est présenté. Lui qui offre des musiques festives, le public a tôt fait de se lever debout pour danser à la demande du chanteur. Avec le producteur J.u.D. au poste de DJ, Kwenders était aussi accompagné d’un guitariste, ainsi que d’un percussionniste qui était effacé par les rythmes électroniques. Les instruments ajoutaient par contre au divertissement, ce qui rendait le spectacle moins statique. Cependant, il est injuste d’utiliser le qualificatif statique puisque Pierre Kwenders bouge beaucoup. Il danse sans répit et joint le public à sa cause. À la suite de la succession de toutes ses chansons, le chanteur s’est excusé de ne pas en avoir plus et a quitté la scène. Cependant, les spectateurs réunis ont continué de taper des mains, de chantonner et d’appeler l’artiste afin qu’il revienne chanter une dernière chanson. Kwenders est revenu et a fait, pour la deuxième fois du spectacle, la chanson Mardi Gras, ne laissant pas les gens sur leur appétit.
Rien n’est confirmé pour l’instant, mais Pierre Kwenders a mentionné qu’il reviendrait cet été pour «donner un spectacle d’enfer».