Rendez-vous BD: Paul à Trois-Rivières

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Michel Rabagliati a présenté ses premiers dessins de jeunesse. Photo: Marie-Christine Perras
Michel Rabagliati a présenté ses premiers dessins de jeunesse. Photo: Marie-Christine Perras

L’exposition BDQ: l’art de la bande dessinée (BD) québécoise bat son plein au Musée québécois de culture populaire. Dans le cadre des Rendez-vous BD, le musée organise une série de rencontre avec des auteurs et dessinateurs d’ici. Celle du 18 février dernier était avec le créateur du personnage de Paul, Michel Rabagliati.

Sur un ton convivial et fort sympathique, le très modeste Michel Rabagliati a présenté son parcours professionnel, ses influences et quelques techniques de travail à une trentaine de personnes de tous âges. Rabagliati est dans le monde de la bande dessinée depuis 1998. À l’âge de 38 ans, il redécouvre la BD, alors qu’il est graphiste et produit des illustrations commerciales. Les thèmes adultes et les propos profonds qu’il rencontre dans ses lectures de bandes dessinées contemporaines sont une révélation et le poussent à s’asseoir avec un crayon.

«Faire une BD, c’est une job d’auteur». ―Michel Rabagliati

Plus jeune, Rabagliati était consommateur de Tintin, de Spirou et de Gaston Lagaffe, en passant par les magazines CROC et Fluide glacial. Déjà enfant, il griffonne et adolescent, il tâtonne la bande dessinée. Se lassant rapidement et refusant une certaine discipline d’écriture, il renonce assez vite à l’idée de créer des albums. Suivant les traces de son père, il étudie et œuvre en typographie pendant deux ans. Ensuite, voyant les ordinateurs apparaître, il bifurque vers le graphisme.

Les premières esquisses de Paul arrivent alors que l’auteur découvre la bande dessinée pour adulte et les ouvrages autobiographiques. Photo: Marie-Christine Perras
Les premières esquisses de Paul arrivent alors que l’auteur découvre la bande dessinée pour adulte et les ouvrages autobiographiques. Photo: Marie-Christine Perras

Prolifique dans ce domaine, Rabagliati crée des affiches de festivals, des illustrations dans diverses revues et des images de jeux de société québécois, notamment celle de Docte Rat. Pendant ses années de graphisme, il découvre et expérimente les balbutiements du dessin informatique. Un peu avant de mettre au monde Paul, l’illustre bédéiste fait des illustrations 3D en carton et en carton mousse. Il expose ses 32 tableaux ludiques, qui représentent des natures mortes humoristiques et des portraits amusants.

La gestation de Paul se déroule alors que Michel Rabagliati retourne à la bande-dessinée par un chemin qu’il connaissait moins. Il se plait à lire des albums contemporains pour un public adulte, avec des thèmes plus profonds. Les ouvrages autobiographiques le marquent et surtout, le touchent énormément. Après la lecture du Journal d’un album de Dupuy-Berberian, Rabagliati prend le crayon. Cette lecture est pour lui un tournant important dans sa vie puisque c’est ce qui sonne le coup d’envoi pour Paul.

Les thèmes adultes et les propos profonds qu’il rencontre dans ses lectures de bandes dessinées contemporaines sont une révélation et le poussent à s’asseoir avec un crayon.

Les premières esquisses de Paul étant faites, Rabagliati comprend une chose qui changera sa manière de travailler: «faire une BD, c’est une job d’auteur». Le caractère autobiographique de Paul est criant, et il est ancré dans une réalité toute québécoise. Le créateur s’inspire de son entourage pour créer des personnages et procède par repérage dans les lieux publics. Insérer des images du réel dans ses albums est pour le dessinateur une manière d’accomplir un devoir de mémoire.

Certains ouvrages de Michel Rabagliati sont traduits dans plusieurs langues et son album Paul à Québec a été adapté au cinéma. L’auteur prépare la sortie d’un nouvel album de Paul. Celui-ci connaît une cinquantaine difficile et doit vivre des deuils simultanément. Paul à la maison sera probablement le livre le plus autobiographique, alors que les dessous du métier de bédéiste seront mis en avant.

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2 COMMENTAIRES

  1. Une superbe rencontre où Michel a été très généreux de son temps. Près de 2 heures non-stop avec ses fans présents sur place avant de s’adonner à une séance de dédicace.

  2. Une superbe rencontre avec Michel qui a été très généreux de son temps. Près de 2 heures non-stop devant ses fans, répondant aux questions de tous et chacun avant de s’adonner à une séance de dédicaces.

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