Étudiant.e.s diplômé.e.s et marché du travail : entre défis et solutions

Chaque année, des milliers d’étudiant.e.s graduent à l’UQTR après des années de travail et d’apprentissages. Depuis la création de l’université, ce sont plus de 97 000 étudiant.e.s qui ont ainsi obtenu leur diplôme (source : Néo UQTR). Parmi eux, nombreux sont celles et ceux ayant réussi à se faire une place rapidement dans le vaste monde du travail. C’est surtout le cas des diplômé.e.s d’un baccalauréat. Mais que deviennent les autres, ceux pour qui la transition est plus difficile ? Les étudiant.e.s en maîtrise et en doctorat, dont la longueur des études et la spécialisation en recherche les éloignent du marché du travail, sont souvent confronté.e.s à des obstacles importants lorsqu’il s’agit de s’y intégrer. C’est dans l’optique de répondre à cette problématique que 2nd Lab a créé sa plateforme de formation en ligne, destinée à aider les étudiant.e.s à mieux gérer cette transition.
Université et marché du travail : une liaison difficile
« Au Canada, nous sommes très bons en recherche, mais très mauvais en innovation ». Tel est le constat de Gad Sabbatier, directeur de l’OBNL 2nd Lab. Et pour cause, les nouvelles découvertes peinent à se répandre en dehors de l’université, faute d’intérêt ou de liens avec les entreprises. Mais ce qui freine principalement l’innovation et sa diffusion, c’est aussi et surtout la difficulté pour les étudiant.e.s chercheur.euse.s de s’insérer sur le marché du travail. Mathématiquement, leurs connaissances, compétences et qualifications restent donc « coincer » entre les murs de l’université.
Et les obstacles que rencontrent les diplômé.e.s en maîtrise ou en doctorat à la sortie de leur cursus sont nombreux. En effet, en raison de la durée parfois (très) longue de ces études, mais aussi de l’isolation engendrée, les étudiant.e.s perdent facilement le lien avec le monde du travail. Il faut dire que le milieu universitaire ouvre majoritairement la voie à des carrières d’enseignant.e.s-chercheur.euse.s. Mais en réalité, Gad Sabbatier avance que « seuls 15% des diplômé.e.s deviennent professeur.e.s ». Pour les autres, le constat est sans appel : 50% des étudiant.e.s ayant gradué.e.s (à un diplôme de maîtrise ou de doctorat) n’ont toujours pas d’emploi permanent cinq ans après leur diplomation.

La surqualification croissante : un problème sociétal
À tout cela s’ajoute ce que l’on appelle le phénomène de « surqualification ». La surqualification est définie par l’Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur comme « la situation qui caractérise un individu dont le niveau de formation dépasse celui normalement requis pour l’emploi occupé ». Dans une société comme la nôtre, qui valorise les études longues, entraînant ainsi une augmentation de diplômés, trouver un travail à la hauteur de ses qualifications et connaissances peut s’avérer extrêmement difficile. À défaut donc, beaucoup de finissant.e.s (un tiers des diplômés québécois) finissent par occuper un emploi qui ne nécessite pas de diplôme.
De plus, les titulaires d’une maîtrise ou d’un doctorat se retrouvent aux prises d’un enjeu important, soit la méconnaissance des recruteurs . Celle-ci se traduit à la fois par le fameux « vous êtes trop qualifié.e pour ce poste », mais aussi par la perception pas assez « pratique » de ce type d’études. Il y a donc un véritable gouffre entre le monde universitaire et le monde du travail. C’est en partant dans ce constat, et en l’ayant vécu lui-même que Gad Sabbatier a décidé de fonder l’OBNL 2nd Lab dont il est le fondateur, mais aussi le directeur.
L’OBNL 2nd Lab comme solution

C’est précisément pour répondre à ces difficultés que 2nd Lab a vu le jour. Pensé et fondé par Gad Sabbatier, l’organisme à but non lucratif veut accompagner les diplômé.e.s des cycles supérieurs dans leur transition vers le marché du travail. Pour ce faire, 2nd Lab a développé une panoplie de services gratuits : plateforme de formation en ligne, ateliers collectifs, simulations d’entrevues, accompagnement individuel, réseautage… L’idée est simple : permettre aux diplômé.e.s de traduire leur bagage académique en compétences reconnues par les employeurs.
Car les qualités développées pendant une maîtrise ou un doctorat vont bien au-delà de la recherche. Gestion de projet, rigueur analytique, communication scientifique, capacité à vulgariser, autonomie : autant d’atouts recherchés par les entreprises, mais souvent mal présentés dans un CV ou une entrevue. « Notre rôle est d’aider les diplômé.e.s à raconter leur parcours autrement », résume Sabbatier.
Déjà, plusieurs cohortes ont bénéficié de ce tremplin. Et les chiffres sont éloquents : 80% des étudiant.e.s qui ont participé au programme sont capables de trouver un emploi permanent dans les 4 mois après leur diplomation. Mais attention, 2nd Lab n’est pas une formule magique : cela prend du temps (1 à 2h par semaine) et de l’investissement ! C’est pourquoi Gad Sabbatier mentionne que le meilleur moment pour commencer le programme en doctorat est en début de deuxième année, et pour la maîtrise… « dès le 2e jour », plaisante-t-il (quoi que…).
Redonner de la valeur aux parcours universitaires
Bien entendu, l’initiative de 2nd Lab ne règle pas à elle seule tous les problèmes structurels. Cependant, elle met tout de même en lumière une réalité trop souvent ignorée : les diplômé.e.s des cycles supérieurs ne sont pas une élite isolée, mais une richesse collective. Le défi est donc de repenser la façon dont la société valorise ces compétences.

À l’UQTR comme dans tant d’autres universités, les étudiant.e.s graduent chaque année avec des ambitions et une expertise précieuse. Or, pour que cette expertise bénéficie à la société, encore faut-il réussir à créer des ponts solides entre le milieu académique et le monde du travail. Cela suppose des partenariats plus étroits avec les entreprises, mais aussi un changement de mentalité : voir dans les diplômé.e.s autre chose que de simples « chercheurs », et reconnaître leur polyvalence.
Le parcours universitaire est une aventure exigeante, faite de passion, de persévérance et de longues années d’efforts. Mais tout ce travail ne peut avoir de sens que s’il trouve sa place quelque part, que ce soit à l’université ou en dehors de ses murs. Avec son ambitieuse vision de 1000 étudiant.e.s passé.e.s par le programme en 2030, 2nd Lab affiche un objectif clair : devenir une véritable référence, tant pour les diplômé.e.s que pour les entreprises.
Contacts au 2nd Lab
Site Web et Plateforme : the2ndlab.com
Par courrier électronique : admin@2ndlab.com
Directement Gad Sabbatier : gad.sabbatier@the2ndlab.com