
Au Québec, le mois de février est associé avec la semaine de prévention du suicide depuis maintenant 35 ans. Cette année, l’événement qui souligne l’importance d’en parler avait lieu du 2 au 8 février. L’Université du Québec à Trois-Rivières s’est évidemment ralliée à la cause et a accueilli dans le Hall Gilles-Boulet trois jours d’activités de sensibilisation.
Un sujet des plus actuels
L’association québécoise de prévention du suicide (AQPS) œuvre depuis plusieurs années afin de mettre en lumière cet enjeu énorme de notre société. En effet, au Québec, c’est environ trois vies par jour qui sont perdues à cause du suicide, un chiffre énorme. D’ailleurs, près de 75% de ces personnes sont des hommes. Pour chaque personne qui s’enlève la vie au suicide, il y a entre 20 et 30 personnes qui ont fait des tentatives de suicide. Et pour chaque décès, c’est environ 200 personnes qui vivent avec des idées suicidaires. À la vue de ces chiffres, il est impossible de rester insensible à ce fléau.
L’AQPS travaille dans une optique de sensibilisation face à cet enjeu. La campagne de cette année est sous le thème « Mieux vaut prévenir que mourir. Oser parler du suicide. » L’organisme tient à rappeller que le soutien existe. Il encourage à parler du suicide, à apprendre à reconnaitre les signes de détresse et à diffuser les sources d’aides disponibles.
Plusieurs personnes-ressources à l’UQTR
Le comité des Sentinelles de l’UQTR œuvre pour la prévention du suicide et la reconnaissance de personnes vulnérables. Plus de 200 personnes au sein de l’université, professeurs comme étudiants, ont suivi la formation Sentinelles. Plusieurs professeurs ont une enseigne sur la porte de leur bureau pour indiquer leur formation.

De plus, la Brigade bienveillante Re-Pairs est toujours présente sur le campus, soit dans le hall Gilles-Boulet ou dans leur local, le B-1235 Albert-Tessier. On les reconnait par leur veste noire portant leur logo. Il s’agit d’un réseau d’entraide de pairs.es aidants.es qui offre des moments d’écoute active, repère les étudiants vulnérables et organise diverses activités en lien avec la santé mentale des étudiants.
Trois jours d’activités au sein de l’UQTR
La première journée était caractérisée par des cercles de partage avec Jacques Newashish, membre des Premières Nations. Accompagnés de musique traditionnelle, les cercles de partage étaient une occasion de s’exprimer et d’être écouté, le tout dans un espace de respect commun. Un « flash mob » avec l’artiste Noémie Cantin a aussi eu lieu, mettant de la vie et de l’espoir dans cette journée.

C’est une conférence de la part de l’organisme Trans Mauricie Centre-du-Québec qui a marqué la deuxième journée. Cet organisme œuvre dans la région auprès de la communauté trans et non-binaire pour les soutenir et les diriger dans leur processus.
Pour clore l’événement, la dernière journée accueillait des ateliers de yoga. L’activité a bien fonctionné, attirant près d’une vingtaine de personnes pour cette activité de ressourcement.
En plus de ces activités, plusieurs kiosques et stations étaient disponibles du mardi au jeudi de 10h à 16h. Une station de tricot et de crochet était en place, avec une animatrice pour enseigner ou conseiller les curieux. Une station de dessin de mandalas était aussi sur place, gracieuseté de la Brigade Re-Pairs. Pour finir, une station de plantes à mettre en pot était aussi à la disposition des visiteurs.
Le comité des Sentinelles avait un kiosque où il présentait de nombreux articles promotionnels, cafés et pâtisseries. Des autocollants, des épingles « Tu es important pour moi », des tuques et des bas étaient à la disposition de tous. En plus de sa conférence, Trans Mauricie Centre-du-Québec a tenu un kiosque d’informations le mercredi. C’est l’organisme Gris Mauricie Centre-du-Québec qui a pris le relais le mardi et jeudi. Il s’agit d’un organisme qui démystifie et favorise une meilleure connaissance de la diversité sexuelle et de genre. Le Centre de prévention du suicide Accalmie était aussi présent le mardi. Ce centre offre des services visant la prévention du suicide, l’intervention et la postvention.

Il s’agissait seulement de la deuxième édition d’un événement de cette envergure, s’échelonnant sur plusieurs jours, dans le cadre de la semaine de prévention du suicide. Chantal Turgeon, Karine Allard et Colombe Seiber, membres du comité des Sentinelles et employées de l’UQTR, jugent que l’événement fut un succès. Elles affirment sentir que le message a été passé et qu’elles sentent que les étudiants veulent leur parler et veulent s’impliquer. Elles ont réussi à créer un safe-space à l’UQTR, le temps de trois jours, permettant aux étudiants de se reposer et de prendre un moment pour eux. Leur chaleur et leur engagement ont définitivement marqué positivement cet événement.
Une panoplie de ressources disponibles
La semaine de la prévention du suicide a comme objectif de faire connaitre les ressources disponibles à travers la province. Par chance, plusieurs existent au Québec, autant pour les personnes vivant avec des idées suicidaires que pour les proches et les amis, ainsi que pour les personnes en deuil.
33 centres de prévention du suicide sont présents partout dans la province. La ligne téléphonique 1 866 APPELLE ainsi que les messages textes au 535353 sont disponibles en tout temps. Les sites internet suicide.ca et deuilparsuicide.ca sont aussi des ressources avec des options de clavardage en ligne et divers outils.
Que vous ayez des idées suicidaires, que vous vous inquiétiez pour un proche ou un collègue ou que vous traversiez un deuil, ces ressources sont faciles d’accès, gratuites et disponibles en tout temps.
La semaine de prévention du suicide a marqué la vie étudiante à l’UQTR et, on l’espère, a marqué les participants. La prévention du suicide, on n’en parlera jamais assez.