C’est par un froid particulier, en ce début décembre, que le Théâtre des gens de la place propose sa deuxième production de la saison 2018-2019. Soudain l’été dernier, une pièce écrite par Tennessee Williams en 1958, prend vie jusqu’au 15 décembre sur les planches de la salle Anaïs-Allard-Rousseau dans une mise en scène d’Étienne Bergeron.
La pièce se déroule dans le jardin d’une famille aisée de la Nouvelle-Orléans et expose les tourments d’une mère, Violette, à la suite du décès de son fils Sébastien. Ce n’est pas tant la perte de l’être cher que les circonstances entourant sa mort qui troublent Violette, au point d’engager un docteur afin de lobotomiser et faire taire Catherine, sa nièce ayant assisté à l’incident et qui est internée depuis.
Quand l’extérieur sert l’intérieur
La mise en scène est d’une simplicité efficace. Le décor plonge les spectateurs dans un jardin tropical où il est possible d’entrer dans l’intériorité des personnages. De la distribution, Laurence B. Lemaire se démarque particulièrement par l’émotion et la crédibilité qu’elle confère au personnage de Catherine. Étienne Bergeron, interprétant le frère de Catherine, s’est permis une modification au texte original en faisant apparaître le fantôme de Sébastien, un ajout qui contribue à la tension psychologique de la pièce.
«Si je suis folle, c’est une solitude pire que la mort.» — Catherine
Une pièce encore actuelle
Ce texte de Tennessee Williams aborde plusieurs sujets qui, même s’ils ont évolués depuis les 60 dernières années, demeurent encore d’actualité selon le metteur en scène. D’un côté, l’homosexualité et les violences sexuelles sont sous-entendues sans être ouvertement mentionnées, à la manière d’un tabou. De l’autre côté de la pièce, il est question de la nécessité de prendre parole, la recherche de la vérité et le pouvoir coercitif de l’argent à faire taire. Le programme contient dans ses pages des informations complémentaires sur les différents thèmes de la pièce, un autre ajout de la part du metteur en scène qui permet au spectateur de mieux apprécier l’œuvre.
La pièce est présentée à la salle Anaïs-Allard-Rousseau jusqu’au 15 décembre au tarif de 20$ par personne.