Un grain de science à la fois: À vos mouchoirs!

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Alhassania Khouiyi. Photo: Mathieu Plante
Alhassania Khouiyi. Photo: Mathieu Plante

À l’heure où j’écris ces quelques lignes, mes collaborateurs me sont d’un grand secours. J’aimerais donc abuser de votre indulgence, chers lecteurs, et prendre quelques mots pour les remercier.

Merci, mouchoirs, de m’aider à garder mon nez et de me permettre ainsi de ne pas m’autocontaminer avec mes propres germes. Merci, vitamine C, de me donner assez d’énergie afin que je puisse consigner ces lignes. Merci, chers médicaments, d’aider mon système immunitaire à lutter contre l’attaque virale, même si je ne suis pas sûre qu’il s’agisse d’une grippe.

L’hiver ne rime pas toujours avec ski et patinage.

Vous l’avez donc deviné, c’est de grippe, de rhume, de nez coulant, d’éternuement et de larmoiement que je vais vous parler aujourd’hui. Parce que voyez-vous, hiver ne rime pas qu’avec neige, patinage et ski. C’est surtout la saison où les défenses de l’organisme sont les plus faibles.

Mais d’abord, qu’est-ce que le rhume ? La question peut faire sourire tant elle parait naïve au premier abord, mais il existe entre le simple rhume et une bonne grippe autant de puissance destructrice qu’entre une once de poudre et une bombe H de gros calibre. Bien sûr j’exagère, mais la vérité est que même si les symptômes sont d’apparence pareille, la durée de ces derniers et les complications sont d’un niveau plus élevé.

Les termes rhume et grippe se prêtent à toutes inflammations des voies respiratoires supérieures et/ou des fosses nasales dans le jargon populaire. Bien que les deux soient des infections virales, il existe un certain nombre de différences qui font que la grippe est souvent plus grave que le rhume.

L’antibiotique n’est pas toujours la solution.

Les virus du rhume (famille des rhinovirus), oui, LES virus, car ils sont à peu près au nombre de 200, causent des affections passagères, ce qui ne nécessite pas l’utilisation de médicaments. Le plus souvent, une bonne hydratation et un apport supérieur à la normale en vitamine C combinés à du repos parviennent à en venir à bout.

La grippe, quant à elle, est causée par les virus influenza qui font des centaines de morts chaque année un peu partout dans le monde. La grippe s’accompagne souvent de courbatures, douleurs musculaires, maux de tête, fièvre, etc. Cela s’explique par le fait que les virus en question reconnaissent des récepteurs sur différentes cellules du corps. Cela leur confère la capacité de rentrer dans plusieurs types de cellules, et ainsi de produire des effets sur différents organes, d’où la multitude des symptômes. Ce sont les fameuses molécules de surface H (hémagglutinine) et N (neuramidase) qui déterminent cette reconnaissance. Il existe 9 N et 16 H, leur combinaison donne des sous-types de virus influenza, comme celui de la célèbre grippe H1N1.

La grippe peut facilement se compliquer en bronchite (inflammation des bronches), pneumonie (inflammation des poumons) ou encore en insuffisance respiratoire chronique si elle n’est pas correctement traitée. Et non, les antibiotiques ne sont pas la solution ici, car voyez-vous, un antibiotique est un produit destiné à tuer ou à inhiber une bactérie, donc il est totalement inefficace contre la grippe.

Pour cette dernière, on a recours à des antivirus, qui vont non pas tuer le virus, mais masquer les récepteurs sur les cellules que ce dernier reconnait, afin d’arrêter la propagation et de donner une certaine longueur d’avance au système immunitaire pour qu’il gagne le combat. Les cellules déjà infectées vont être éliminées par des cellules spécifiques du système immunitaire, appelées les cellules T cytotoxiques.

Vous connaissez certainement quelqu’un à qui un médecin a déjà prescrit un antibiotique alors qu’il avait une grippe. Cela peut arriver, car certaines bactéries (bactéries opportunistes) profitent du fait que le corps est préoccupé par l’infection virale et pullulent plus facilement les voies respiratoires, causant des bronchites ou des pneumonies, d’où l’utilisation des antibiotiques.

Hydratation et vitamine C, vos nouvelles meilleures amies.

Une personne devient contagieuse dans les 24 heures qui suivent l’infection. Lorsqu’on tousse ou éternue, nous propulsons des particules chargées du virus jusqu’à six mètres. C’est en hiver que nous avons le plus de chances d’être contaminés.

En hiver, l’air est plus froid et plus sec, ce qui fait que les particules voyagent et se fractionnent plus rapidement, augmentant les chances d’infecter d’autres personnes. De plus, l’air froid gèle en quelque sorte la muqueuse des narines, une des premières barrières immunitaires, ce qui donne plus de chance au virus de nous infecter.

Finalement, l’air froid et les changements de températures entre les saisons perturbent nos bactéries saprophytes (bactéries normales et non nuisibles qu’on trouve dans la bouche et intestins, par exemple). Ce sont ces bactéries qui entrent en compétition avec les micro-organismes pathogènes (causant des maladies) pour les empêcher de se multiplier. C’est pourquoi l’hiver est une saison très favorable au rhume et à la grippe.

En général, une bonne hydratation, un bon apport en vitamine C, bien se couvrir et bien manger sont autant d’atouts qui peuvent vous permettre de braver l’hiver sans que le rhume ou la grippe ne soient une fatalité.

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