Zone-Actu : Au revoir, Justin ! Bienvenue, Mark !

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Zone Actu est une chronique mensuelle sur des sujets d’actualité. Illustration: Camille Ollier.

Après presque une décennie à la tête du pays, Justin Trudeau quitte son poste, laissant derrière lui un héritage complexe et une trace indélébile dans la politique canadienne. Sa démission marque la fin d’une ère, mais aussi le début d’une nouvelle, symbolisée par l’arrivée de Mark Carney, ex-gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, qui devient maintenant chef du Parti libéral du Canada.

Trudeau, un bilan mitigé

Lorsque Justin Trudeau est arrivé au pouvoir en 2015, il incarnait une rupture rafraîchissante après une décennie de gouvernement conservateur sous Stephen Harper. Il a su attirer l’électorat canadien grâce à son discours axé sur l’ouverture, l’optimisme et le progrès social. Cependant, après trois mandats, son image de leader charismatique s’est érodée.

Les scandales entourant l’affaire SNC-Lavalin et les vacances payées par des donateurs, ainsi qu’une gestion critiquée de l’inflation et du logement, ont entrainé un affaiblissement de sa popularité. La fatigue politique se faisait sentir, comme en témoignaient les sondages, où il était distancé par un Pierre Poilievre déterminé à renverser le gouvernement libéral. Son départ marque le début d’une période de réflexion sur ses réalisations et ses défis en tant que leader.

Justin Trudeau laisse un héritage controversé pour le Québec. Certains critiques, comme François Legault, l’ont qualifié de premier ministre « le plus centralisateur de l’histoire récente du Canada ». Les politiques linguistiques et la laïcité ont également fait l’objet de tensions. Sur le plan social, Trudeau a mis en place des programmes tels que des garderies à prix abordable, s’inspirant du modèle québécois, et l’allocation canadienne pour enfants, qui ont profité à de nombreuses familles québécoises. Ces initiatives reflètent son engagement à réduire les inégalités sociales.

Justin Trudeau, premier ministre démissionnaire et Mark Carney, nouveau chef du parti libéral et prochain premier ministre. Crédits: photos d’archives / Qub.

Mark Carney, l’homme de la situation ?

Mark Carney a remporté la course à la direction du Parti libéral du Canada le dimanche 9 mars 2025 à Ottawa avec une majorité écrasante de 85,9 % des voix. Cette victoire est un tournant crucial, car il est désormais le candidat choisi pour succéder à Justin Trudeau en tant que premier ministre. Il arrive avec un bagage impressionnant, mais il doit relever un défi de taille : donner un nouvel élan au parti libéral, tout en satisfaisant les attentes d’une population divisée. Économiste chevronné, Carney est souvent décrit comme un technocrate pragmatique.

Le départ de Trudeau et l’arrivée de Carney représentent un changement générationnel. Alors que Trudeau incarnait une certaine fraîcheur et un style politique axé sur l’image et la communication, Carney pourrait représenter un retour à une approche plus sobre et analytique.

Un duel intéressant à venir

Le duel entre Mark Carney et Pierre Poilievre s’annonce intense et polarisant. Carney, un technocrate aguerri, fait face desormais à Poilievre, chef du Parti conservateur, qui a adopté un style plus direct et populiste. Il n’a pas tardé à s’en prendre à Carney, l’accusant de poursuivre les politiques de Justin Trudeau. Mark Carney met de l’avant son expertise économique et sa capacité à gérer des crises complexes. Il critique les propositions de Pierre Poilievre, les qualifiant de « prêtes à nous affaiblir ».

Mark Carney et Pierre Poilievre représentent des visions opposées du Canada, ce qui promet un affrontement passionnant lors des prochaines élections.

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