En pleine face : Pas envie — Chronique écrite à reculons

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Cette semaine, je devais écrire une longue chronique sur ma position par rapport à la gratuité scolaire. Ensuite, j’ai vu le frontispice de la dernière édition de mon journal qui montrait des filles en bikini pendant le bain de neige du Carnaval et je me suis dit : à quoi bon. Cette semaine, je n’ai pas envie.

Je n’ai pas envie de vous entretenir de gratuité scolaire parce que je sais pertinemment que mon opinion n’y changera rien. Les gens qui sont en faveur de la gratuité le sont pour des raisons idéologiques et n’abordent presque jamais la question d’une façon pratique.

Bien sûr, on pourra toujours sortir des études de l’IRIS ou énumérer le nombre de pays qui ont adopté la gratuité scolaire, cela ne nous aidera pas plus à l’appliquer. On ne cesse de nous casser les oreilles avec cette option, mais personne n’ose s’avancer et proposer un plan pour la mettre en œuvre. Si j’étais convaincu qu’une telle option était viable à court ou moyen terme, je serais le premier à la défendre. Cependant, je crois que les étudiants devraient cesser de s’aveugler avec la gratuité et s’efforcer de conserver leurs acquis.

Je ne semble pas être le seul à penser comme ça. Le Devoir l’a démontré par un sondage paru samedi dernier et qui affirme que 68% des Québécois sont en faveur d’une indexation au coût de la vie alors que seulement 33% appuient l’option de la gratuité scolaire. Jacques Parizeau pourra bien dire ce qu’il voudra, mais cette vision de société ne concorde pas avec les balises que nous nous sommes fixées comme peuple. D’ailleurs, la gratuité, il aurait eu la chance de l’appliquer lorsqu’il était ministre des finances ou mieux, pendant la courte période de temps où il a été premier ministre, mais il ne l’a pas fait.

Bref, passons. On me remettra sûrement sur le nez que la gratuité scolaire est un objectif noble, qu’il faut absolument l’envisager comme un projet de société tel que proposé par le Rapport Parent. Après tout, ce n’est pas comme si l’eau avait coulé sous les ponts en cinquante ans… J’attends vos doléances…

Je n’ai pas envie d’écrire sur le Sommet parce que tout le monde en parle et tout le monde a son opinion à dire, son grain de sel à ajouter à cette marmite sur le point d’exploser.

Le Réseau Libârté Queubec fait justement partie de ces gens qui pensent avoir la solution à tous les problèmes reliés à l’éducation. Le 6 février dernier, Joanne Marcotte et Éric Duhaime, les deux vedettes du mouvement jambon, dévoilaient, lors de la conférence de presse qui n’a attiré qu’un seul journaliste, un volumineux mémoire de 18 pages qu’ils comptent remettre au ministre de l’Éducation supérieure. Leur vision, qui met largement l’accent sur la place du privé  et des écoles catholiques se prétend représentative de la droite, un groupe marginalisé qui n’a pas pu se tailler une place au Sommet. À la place, ils ont décidé d’organiser leur propre événement avec de grands experts de l’éducation tel que Laurent Proulx, Jean-François Morasse, Arielle Grenier et Jeff Fillion. Un Sommet d’une soirée (seul aspect de l’évènement qui se rapproche du vrai Sommet) d’où rien de vraiment constructif n’est sorti (l’autre seul aspect qui risque aussi de se rapprocher du vrai Sommet).

Je n’ai vraiment pas envie d’écrire sur les instigateurs du Sommet : le Parti québécois qui gouverne en vrai cabochon depuis qu’il a pris le pouvoir.

C’est comme si Pauline Marois avait peur de se faire renverser du jour au lendemain et qu’elle gouverne à tâtons, un peu de plus, un peu de moins. Comme si le journaliste ministre Pierre Duchesne se pensait fin stratège d’avoir installé, de déclarations suspectes en déclaration malhonnêtes, son Sommet sur les rails de l’indexation. Comme si Bernard Drainville, en super-héros, allait révolutionner l’institution démocratique en un mandat de douze à dix-huit mois. On se rend rapidement compte que pratiquement personne au sein de ce gouvernement n’a l’expérience du pouvoir, ce qui les porte à gouverner en pee-wee depuis six mois.

Cette semaine, je n’ai pas envie d’écrire sur la politique étudiante parce qu’elle m’exaspère encore beaucoup trop.

Prenez l’AGE UQTR, par exemple, qui a fait paraître un mémoire en prévision du Sommet. Un mémoire contenant les résultats du sondage qu’elle avait tenu en novembre dernier. Les résultats sont intéressants, je vous invite à allez le lire sur son site Internet. Il y a, par contre,  une toute petite ligne dans le document qui m’a fait grincer des dents lorsque l’on considère les habitudes de l’association. Voyez-vous, c’est que les auteurs du mémoire soulignent tout de go qu’il ne s’agit pas d’un sondage représentatif, puisque seulement 622 étudiants sur les 12 000 inscrits à l’UQTR ont pris la peine de répondre au sondage. Cela nous vient des mêmes personnes qui considèrent qu’un quorum de 60 personnes est représentatif pour une Assemblée générale. Deux poids, deux mesures, comme on dit…

Je n’ai pas vraiment, mais vraiment pas envie d’écrire cette chronique-là, parce qu’on va m’accuser de plagier Dulude ou Doucet (mais en moins bon). Mais c’est injuste. Il n’y a pas juste eux qui ont le droit d’avoir du fun avec leurs chroniques! Je vous promets que je vais essayer de redevenir sérieux la prochaine fois. Au moins, cette semaine, ça va faire changement de ne pas me faire traiter de Richard Martineau.

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